quatuor pli

Created with mySpace Profile EditorLa création d’un quatuor à cordes consacré aux musiques expérimentales. Des rencontres et des échanges avec d’autres musiciens, collectifs, au croisement des disciplines. Un travail de sensibilisation auprès de populations diverses. De la diffusion. L’élaboration d’un objet-mémoire. Tels sont les cinq axes principaux définissant le travail du quatuor Pli.La constitution de l’orchestre s’est faite délibérément sur un principe d’hétérogénéité. Ses quatre membres, qui ont côtoyé de (très) près ou de (très) loin la pratique du quatuor à cordes, proviennent de lieux disparates et éloignés sur la carte du sonore. Leurs trajets, si distincts, singuliers et diversifiés qu’ils soient, demeurent néanmoins complémentaires. Et cette complémentarité et ces différences motivent le travail commun, suscitent une certaine anomalie pressentie et espérée féconde.Immense est le travail déjà accompli avec la forme quatuor à cordes depuis le XVIIIe siècle. S’il est un passage obligé dans le travail d’un compositeur, cet archétype d’orchestre est toutefois peu représenté dans le milieu des musiques expérimentales et improvisées. Le quatuor Pli, tout en désirant ouvrir une voie oblique à partir de cette forme, ne renie rien de la richesse de l’histoire, est nourri d’un héritage, du plus récent comme du plus ancien, et demeure pleinement conscient de sa responsabilité. Ainsi sommes-nous intimement convaincus que le quatuor à cordes n’a pas épuisé ses ressources, loin s’en faut, et garde toutes ses capacités à susciter l’émotion par sa vibration reconnaissable entre toutes, singulière mais renouvelée et multiple, foisonnante. Notre recherche s’inscrit dans la continuité de cette vibration, dans la logique de cette sensation.Le quatuor Pli a pour ambitions d’expérimenter une voie oblique et inédite mais aussi de poursuivre l’étude et l’interprétation de partitions utilisant de nouveaux codes d’écriture, graphiques, exploitant l’extension des textures, des mélanges sonores, des registres instrumentaux, des gestes et des modes de jeu, en mêlant travail acoustique, jeu amplifié et traitements électroniques.Notre démarche est expérimentale. Nous longeons des frontières. L’une d’entre elles est située entre la musique écrite et l’improvisation. Une autre trace sa ligne électronique entre le rock et la musique contemporaine. Une, encore, est le pli de nos savoirs et de nos ignorances. Une, enfin, qui n’existe pas, chemine au milieu du son et du silence. Nous suivons ces lignes en traçant une carte et ne cessons de passer d’un côté à l’autre rive, au risque de trébucher pour mieux fuir et ailleurs repartir.Notre manière est progressive. Logique artisanale qui consiste à assembler et agencer une pièce après l’autre. Elle a besoin de temps et d’espace. Elle revendique le droit à l’essai et à l’erreur. Notre volonté de nous éloigner du schéma conventionnel création-production-diffusion nécessite de travailler dans des lieux intermédiaires proposant des dispositifs intégrants, où les processus de création sont intimement liés à des actions de sensibilisation et de médiation et qui laissent la porte ouverte à des croisements de pratiques ou d’écritures et au décloisonnement. Ceci justifie notre envie de travailler avec la Fabrique, où il sera très logiquement question du processus créatif, du statut de l’artiste, et de l’œuvre, de son accessibilité ainsi que de sa réception dans l’espace public.Un tel projet ne peut, à notre sens, s’inscrire qu’en réseau et par phases. Plusieurs structures, comme Résonance contemporaine à Bourg-en-Bresse, le Centre Culturel André-Malraux, scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, le Festival des Musiques innovatrices à Saint-Étienne, la Malterie à Lille, Le Théâtre universitaire du Saulcy à Metz, les Voûtes à Paris… travaillant dans un esprit de collaboration, de partenariat, voire de coproduction, selon leurs propres spécificités et qualités, nous semblent nécessaires à sa mise en place et à son évolution.