About Me
Présentation Papa Wemba
Dans les années cinquante, la célèbre rumba congolaise dominait le continent. Un demi- siècle plus tard, elle n’a rien perdu de sa jeunesse, même si elle a subi entre-temps de nombreux et radicaux liftings. Parmi ses chirurgiens les plus inspirés, Papa Wemba. L’homme a tout ce qu’on aime chez les nouveaux congolais, ex-zaïrois, ex-congolais : vivacité, humour, intelligence, talent. Et Kinshasa est un temple de l’intelligence, où la langue française est la plus imagée du monde francophone.
C’est au sud du Congo (Zaïre de 1971 à 1997, puis République démocratique du Congo), dans la région du fleuve Kasaï que naît Papa Wemba. De son vrai nom Shungu Wembadio Pene Kikumba, l’enfant est nommé papa parce qu’il est le fils aîné de sa mère. Alors que Papa est encore un bébé, la famille s’installe à Léopoldville, capitale du pays, alors colonie belge. Son père, ancien soldat qui a combattu dans l’armée belge pendant la seconde Guerre mondiale, est devenu chasseur et part souvent en forêt. Sa mère est pleureuse professionnelle, élément traditionnel essentiel de toutes soirées funéraires ou veillées mortuaires. En entraînant régulièrement son fils avec elle, elle l’initie à la musique et au chant, ce qui très tôt passionne l’enfant. Néanmoins, son père est totalement opposé à ce que son fils devienne musicien et rêve pour lui, d’une carrière de journaliste ou d’avocat.
Jules Presley
En 1966, disparaît le père. Le jeune homme ne perd alors pas une minute pour enfin assouvir ses ambitions musicales. Il devient chantre de sa paroisse à l’église St Joseph et se forge une voix très haute, qui sera une des caractéristiques de son style. A la fin des années 60, il joue et chante avec différents groupes de la capitale, devenue Kinshasa depuis l’indépendance en 1960. Comme tous les jeunes d’alors, Papa Wemba est profondément inspiré par a chanson anglo-saxonne et se fait appeler alors Jules Presley.
C’est en 1969, qu’il participe à la naissance d’un des principaux groupes zaïrois des années 70, Zaïko Langa Langa. La formation devient très vite la figure de proue d’une génération de jeunes zaïrois qui trouve la rumba traditionnelle un peu trop lente et un peu désuète. Depuis les années 50, toute l’Afrique danse sur cette rumba afro-cubaine popularisée par Jospeh Kabasele, star de l’époque, puis par Franco dans les années 60. Mais avec l’arrivée du rock, les rythmes se sont accélérés. Zaïko Langa Langa cherche alors à dynamiter la rumba nonchalante en vogue. Ils remplacent les instruments à vent par une batterie et électrisent une musique qui
avait besoin de renouvellement. Le succès est immédiat. Très vite, Papa Wemba devient une vedette et domine son groupe.
En 1975, fort d’une notoriété déjà solide, Papa Wemba quitte Zaïko et monte son propre ensemble, plus folklorique, Isifi Lokolé. Isifi est l’abréviation de l’Institut du savoir idéologique pour la formation des idoles. Lokolé est le nom de percussions de la région du Kasaï. L’année suivante, ce groupe est remplacé par un nouveau, Yoka Lokolé, mais dont la durée de vie est aussi éphémère.
Viva la Musica
Papa Wemba crée enfin en 1977 Viva la Musica, groupe d’une quinzaine de musiciens, qui après de multiples transformations, existe toujours vingt ans plus tard. A ce moment-là , le jeune homme est une star dans tout le Zaïre et au-delà des fleuves qui encerclent le pays. Son impact dépasse de loin le cadre de la musique. Dans les faubourgs de Kinshasa, étendu sur toute une parcelle d’habitation, le chanteur recrée un village, « Le village de Molokaï » dont il s’intronise chef coutumier. Au sein du « village » il impose une vraie mode dont l’élément central est le béret. On doit parler s’une certaine façon. C’est une ville dans la ville avec ses propres codes et ses propres règles.
Vers 1979, il chante quelques mois dans l’orchestre Afrisa International de Tabu Ley autre star zaïroise, avec laquelle Papa Wemba a déjà travaillé à la fin des années 60. Puis en 1980, il fait le tour de l’Afrique avec son tube « Analengo » qui se vend à 60.000 exemplaires.
Au début des années 80, Papa Wemba vient de plus en plus souvent en France où la communauté zaïroise est très importante. En dépit de nombreux studios d’enregistrement à Kinshasa, les moyens et la qualité du matériel sont, en Europe, infiniment.
C’est donc pour toutes ces raisons qu’en 1982, son producteur l’envoie en France. Mais au bout de plusieurs mois d’absence chez lui, des rumeurs commencent à circuler sur un éventuel assassinat. Véritable prophète en son pays, presqu’un mythe, Papa Wemba est reçu comme un chef d’état lorsqu’enfin, il rentre.
Dès ces années-là , les producteurs européens s’intéressent au cas Papa Wemba, fort prometteur dans des pays où la musique africaine commence petit à petit à exploser. Dépendant d’un contrat exclusif avec le label Visa 80 de Luambo Makiadi, alias franco, il faut attendre quelques temps avant que le Zaïrois collabore avec les Européens.
L’expérience World Music
En près de trente ans de tournées internationales avec son orchestre Viva la musica, il l’a fait entendre, cette musique, et parfois découvrir, au monde entier. Papa Wemba est pourtant autre chose qu’un ambassadeur. Car, ouvrir sa musique sur le monde, ou ouvrir le monde à sa musique, c’était aussi, et surtout, préparer des rencontres inédites, favoriser des métissages sonores inouïs. Dès lors, la rencontre au sommet avec le grand nom de la world, Peter Gabriel, était inévitable. Elle eut lieu en 1992, sur le label Realworld, avec l’album Le Voyageur. Première collaboration fructueuse : séduction garantie — Bertolucci en témoigne lorsqu’il invite Le Voyageur sur la bande-son de son film Paradiso e inferno (1999). Collaboration bientôt régulière : c’est l’énorme succès d’ Emotion (1995), avec plus de 500 000 albums vendus, suivi de Molokaï en 1998. En quelques années, la World music est devenue un son incontournable de notre paysage musical : Peter Gabriel et Papa Wemba en auront été les prophètes.
Son contrat avec Realworld ayant pris fin, Papa Wemba est désormais libre de faire les choix artistiques qu’il veut. C’est ainsi qu’en 1999 sort l’album « Mzee fulangenge » « le sage qui souffle le bonheur » chez Musisoft dont la réalisation est confié à Alfred Nzimbi, compagnon de Ray Lema dans le fameux groupe Bobongo Stars. Ce disque est un savant mélange de soukouss, version piste de danse et d’autres genres comme le zouk, la salsa (Tito Puente est l’un des invités de l’album).
Papa Wemba s’essaie avec « Mzee » à un nouveau type de production qui permettrait d’allier le goût des Africains à celui des Occidentaux.
En 2001, Papa Wemba se lance un nouveau défi : faire une tournée américano orientale avec son groupe mythique Viva la Musica, sortir un album en guise de bilan dans lequel toutes les tendances de la musique congolaise sont alliées à des sonorisations salsa, R’NB, world (pour ce faire il s’entoure de ses compatriotes Ray Lema, Lokua Kanza et Maurice Poto) et une prestation scénique le 31 décembre dans la grande salle de Paris Bercy. Paris gagné !
Papa Wemba qui a un projet pour la jeunesse de son pays, à savoir l’encadrement musical des jeunes talents, retourne de plus en plus à kinshasa. C’est dans cette perspective qu’autour de l’artiste s’est organisé en 1999 le festival Fula ngenge mettant en évidence des nouveaux talents. Poursuivant ce but, Papa Wemba concentre toute son énergie en 2002 à sa prestation scénique au stade des Martyrs à Kinshasa devant plus de 100.000 personnes.
Créateur d’une mode et d’une musique, Papa Wemba a largement participé à introduire l’afro pop dans les charts occidentaux. Mais chez lui, en République démocratique du Congo, c’est toute une jeunesse qui depuis plus de trente ans suit pas à pas les tribulations du sapeur du Kasaï.
Et maintenant ?
Ayant digéré l’imbroglio juridico-politique qui a défrayé la chronique, absent des studios et plus rare sur scène depuis deux ans et demi, un peu par force mais aussi par choix du recul, propice à la réflexion, Papa Wemba décide de se recentrer sur ce qu’il sait le mieux faire : sa musique. Après plus de trente ans de carrière, cette petite pause aura donc été l’occasion d’un ressourcement : le Papa Wemba nouveau est prêt — et il en veut !
La star congolaise vient de signer chez un nouveau label, Synchronies Music. Entouré d’une nouvelle équipe, Papa Wemba sait qu’il se doit d’être à la hauteur de son aura. Le nouvel album est programmé pour le début d’année 2007. Une oeuvre qui reflète les différents changements qui se sont opérés chez l’artiste suite à ces dernières expériences qui l’ont profondément marqué en même temps qu’elles ont changé sa vision du monde. L’artiste se veut plus actif, plus désireux d’accompagner les évolutions de la société africaine qui est à l’aube de profondes mutations socio-économiques et culturelles. L’album est déjà en partie écrit, il faut en polir le son. On sait qu’il explorera et approfondira la veine world du génial Emotion, en compagnie de quelques grands noms de la scène française et internationale.
Biographie
1949 – Naissance au sud du Congo (Zaïre de 1971 à 1997 puis République démocratique du Congo). De son vrai nom Shungu Wembadio Pene Kikumba, l’enfant est nommé Papa parce qu’il est le fils aîné de sa mère.
1977 – Création de Viva la Musica, groupe d’une quinzaine de musiciens, qui après de multiples transformations, existe toujours trente ans plus tard.
1983 – Enregistrement d’un album avec le musicien français Hector Zazou. Les deux artistes mettent en commun leurs cultures et l’album Malimba est un exemple précoce de fusion entre rumba africaine et sons synthétiques.
1986-1988 – Sorties de deux albums Siku Ya Mungu et L’Esclave
1988 – Papa Wemba entame une tournée internationale du Japon aux Etats-Unis, en passant par l’Europe, par le biais de nombreux festivals.
1989 – Papa Wemba sillonne les Etats-Unis avec la revue africaine « Africa Oyé ».
1992 – Sortie de l’album Le Voyageur qui marque la première collaboration de Papa Wemba avec l’anglais Peter Gabriel et son label Realworld
1993 – Papa Wemba assure la première partie de la tournée américaine et européenne de Peter Gabriel.
1995 – Sortie de l’album Emotion sur le label Realworld de Peter Gabriel. Emotion se vendra à plus de 500 000 exemplaires.
1996 – Papa Wemba renoue avec son groupe légendaire Viva la Musica pour un nouvel album Pôle Position.
Fin de l’année, il sort l’album Wake up en duo avec une autre star du soukouss, Kofi Olomide. Enorme coup musical et commercial, l’album est un événement jusqu’en Europe.
1997 – Enregistrement d’un duo avec Youssou N’Dour au profit du CICR (Comité International de la Croix Rouge).
En août, sortie de l’album purement zaïrois Nouvelle Ecriture avec Viva la Musica.
1998 – Sortie de l’album Molokaï sur le label Realworld.
1999 – Papa Wemba voit deux de ses titres, Maria Valencia et Le Voyageur, choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour illustrer son dernier film Paradiso e inferno.
Il apparaît aussi sur l’album du collectif de Passi, Bisso Na Bisso.
1999 – Sortie de l’album M’zée Fula ngenge chez Musisoft.
2001 – Sortie de l’album Bakala Dia Kuba. Le 31 décembre, Papa Wemba fait salle comble au Palais Omnisport de Bercy à Paris.
2002 – grande tournée africaine à la fin de l’année 2002 qui s’achève au Gabon en janvier 2003.
2003 – Le 17 février, Papa Wemba est interpellé à son domicile dans la banlieue parisienne par la police dans le cadre d’une enquête concernant son rôle présumé dans une filière d’immigration clandestine entre son pays, la République démocratique du Congo, et la France et la Belgique.
Après trois mois et demi de détention, le chanteur est enfin libéré.
2003 – Sortie de l’album Somo trop (octobre).
Le 25 octobre, il se produit sur la scène du Zénith avec l’orchestre tendance.
2005 – Album Bazonkion chez Sonima music.
2006 – Sortie de l’album live “New Morning†(Juin)