I edited my profile with Thomas Myspace Editor V4.4 (www.strikefile.com/myspace)
Amatrice de perruque, clown-slameuse et auteur de roman érotique en pleine mutation cynique
ACTU
Mon dernier plan à trois : la scène, l'écran et l'écriture
MATER, c’est une histoire de putain et de camé de l’image, qui déborde de l’écran ciné à la scène et se répand dans le public en va-et-vient interactif comme plus-que-la-baise.
Théo : …je voulais t’aimer toutes nos vies, sans rapport qualité-prix .
MATER (extrait 1)
Thé : Pauvre petit chaperon rouge ! Le loup est entré dans ta bergerie. Il a choisi le mouton à la toison noire, qu’il a caressé longtemps, longtemps, tellement.
Le loup a écarté la brave fillette de son chemin. Tire la chevillette, la bobinette cherra. Tire la gentille fillette, sa trombine cèdera. Tu as cédé,tu t’es ouverte, le grand écart.
Il t’as empaléet tu as aimé ça, un peu trop, juste un peu trop. Ca a débordé l’amour. Et ton cul est monté jusqu’à ta tête éclabousser ta cervelle, qui ne savait plus trop, qui elle était de lui ou de toi, ou de toi pour lui. Tu t’es mise à confondre les pronoms. Je, tu, il, je, tu, il, je, tu, il, je…
Marie. B : Eh cow-boy, Je tue pas il, Je aime il. Moi je peux pas dégainer, parle pour toi. Mais c’est vrai que du vises juste. T’es pas si con, sauf quand tu penses vouloir m’embarquer sur ta planète rose de prince charmant. J’y crois pas. Le seul truc que je sais, c’est que mon corps, il aime de partout, du bout des ongles aux poils des sourcils, si je t’aime toi, tu vas partir, tu vas quand même pas te laisser écraser par un trois-tonnes d’amour, tu serais crétin ! Au pire, tu te laisseras tailler un short en guise de pipe. Mon coeur est obè, c’est génétique je te l’ai dit, et mon job, c’est de la liposuccion du myocarde. Sans ça, je vais crever d’une attaque et faire plein de malheureux. C’est ça que tu veux ?
Marie.B, (s’adressant à un membre du public, elle lui tend la caméra) : Tenez, prenez-moi ça, j’ai le nez qui coule, ça sniffe dans le micro, c’est pas très pro. Merci.
MATER (extrait 2)
…. Théo : …Je voulais t’aimer. Je suis usé, tu sais. Fatigué d’avoir observé sous les angles, toutes les coutures, toutes les facettes, ces tronches d’hommes, tronches de vie. Je suis venu vous reproduire multiplier avec mes images. Je suis venu aimer les rides de peau, les visages fendus en sourire, en grimace, en souffrance. Je suis venu voir, regarder, manger par les yeux et recracher nos bassesses et notre humanité
J’ai vu des monstres de beauté et des monstres tout court, encore humains pourtant. Il fallait que je le martèle dans ma tête : encore humain pourtant. Pas déshumanisé; ou bien : il y a ça aussi dans l’humain, de la bête, de l’extra-humain, de l’humain en dépassement en débordement, de l’humain qui s’oublie qu’il est humain. J’ai vu et j’ai hallucin&&é et puis j’ai vomi en plusieurs exemplaires nos figures épanouies, malheureuses, déformées par le bonheur ou par le canon d’un fusil, des figures décervelées, éclatées, tourmentées, malades.
Et puis je vous ai encore vu vous voir, vous, vous reconnaître et m&&éconnaître, vous détester et vous aimer dans les miroirs télévisuels. Vous m’êtes familiers, vous êtes plus forts que moi, je ne peux m’empêcher de vous, vous êtes ma drogue qui me vide. J’ai cherché je ne sais pas quoi sur vos gueules, dans tous vos yeux. Je me suis vidé de moi par vous. Parce que vous êtes une part de moi, au fond, que j’ai recraché.
Combien de fois je me suis empêché de vous envoyé; mon poing dans la tronche, de vous tuer et nous suicider en même temps ? Alors je vous ai épinglé en mouvement, en mouvance. Il y en a qui dise "Je est un autre". Ca, je l’ai inscrit dans ma caboche, dans ma tronche à moi, en voie de disparition. Pour ne pas nous suicider, je vous ai reproduit à l’infini et puis je vous ai éparpillés sur les écrans de télévision. Maintenant, je suis fatigué, épuisé.
Oui, je suis noir des couleurs absentes. Je suis devenu de plus en plus noir avec le temps, avec vos gueules qui ont tissé mon temps, égrené mes minutes d’existence ou de non existence. J’étais fou de vous, de vos enfants, des folies de l’enfance, des sourires avec les dents de lait, j’étais fana des bijoux d’innocence. Je vous ai adoré. Combien de fois me suis-je empêché de vous embrasser ? J’ai préféré enregistrer vos rires les jours, quand il fait soleil, quand il fait gris et plus que noir les jours de 11 septembre et de Saint-Barthélemy. Je vous ai reproduits à l’infini, comme des vagues d’amour naturel, qui emportent les sales nouvelles sur leur passage.
Aujourd’hui, je me demande si je ne vous ai pas contrefaits et ce serait tout.
Je voulais vous dire : regarde-toi là , dans le miroir de ma boîte noire. Des couches et des couches de mémoire vive, de peau, de bouches qui se taisent, qui crient, rient, chantent, mangent, des bouches avec leurs lèvres charnues, fines, absentes, lépreuses, crachant, peau de bonheur, peau d’humain et chagrin, que j’ai voulu miraculeusement, technologiquement étendre. Aujourd’hui, je me demande si je ne vous ai pas fait excroissants. Pourtant, j’y suis allé de tou.te mon honnêteté
Marie, je suis épuisé d’avoir idolâtré. J’ai mal aimé, tu crois ?