Carmen Amaya

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Carmen Amaya

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Témoignages:Les témoignages de ceux qui la connurent sont nombreux. les uns parlent de sa personnalité, les autres, de sa façon de chanter ou de danser, mais tous convergent vers le même sens: la profonde admiration qu'ils ressentent pour elle:"Carmen AMAYA est le battement sur la vitre d'une fenêtre, le cri de l'hirondelle,une cigarette fumée par une femme à l'air réveur, une tourmente d'applaudissements. Quand elle et les siens arrivent dans une nouvelle ville, ils font disparaitre la laideur, la lenteur et la tristesse, comme un vol d'insectes, décore les feuilles des arbres. Depuis le ballet russe de Serge de Diaghilev, nous n'avions jamais vu représenter dans un théâtre cette rencontre avec l'amour" Jean Cocteau"La danse gitane est l'inspiration, le rai perpétuel de l'invention, la puissante intuition qui brise les limites de la structure logique et dépasse la forme. Un tel art désarme le raisonnement du critique qui doit laisser sa place au poète.La danse gitane est un art indépendant qui ne tolère aucune tutelle.La bailaora ou danseuse est un véritable instrument de percussion, une timbale générant des rythmes sonores élémentaux correspondant aux mouvements du corps. Et maintenant que le critique a souligné ces caractéristiques de la danse gitane, je parlerai brièvement de l'art des danseuses du groupe Flamenco du bar du Manquet qui illustrent admirablement ces commentaires. Et je commencerai par Carmen AMAYA, la petite gitane de quatorze ans que nos lecteurs connaissent déjà. On a déjà dit qu'ESCUDERO la considère comme l'une des meilleures danseuses espagnoles qu'il désirait amener en Amérique. Cette fillette est un produit brut de la nature. Comme toutes les gitanes, elle a du naître en dansant. Indescriptible. De l'âme, de l'âme pure. Elle est l'anti-école,l'anti-académique. Tout ce qu'elle sait , elle le savait déjà à la naissance. Carmen s'approprie le spectateur avec l'énergie et la conviction de son visage, avec les prodigieuses dislocations de ses hanches, avec l'ivresse de ses pirouettes, dans lesquelles l'ardeur animale s'allie avec la précision russe, avec la batterie rageuse de ses talons et le jeu varié de ses bras . Danseuse de Flamenco complète, le plus impressionnant reste ses nerfs qui engendrent des soubressauts pathétiques, son sang, sa violence et son ardeur sauvage de danseuse née..." Sebastia Gasch" Devant Carmen, devant sa danse, les gitans gardent un silence respectueux qui, rapidement, se transforme en une cataracte d'éloges désorbités, démesurées. Et les louanges laissent place à l'orgueil qui justifie et exalte la race" Alfredo Mañas.