*********************************************************** MICKEY FINN & CHRIS LYNN, "Black Hole", PM 1002 SDR (Siamese Dogs Records – Mosaic Music Distribution – 2008) Durée 58’50 – 12 Titres *********************************** http://www.myspace.com/mickeyfinnandchrislynn http://www.myspace.com/siamesedogsrecords *********************************************************** Mickey FINN & Chris LYNN : Black hole, PM 1002 SDR (CD, Siamese Dogs - http://siamesedogsrecords.com) Attention légende ! L'anglais Mickey Finn est dans le circuit depuis le début des 60's quand, dans la foulée des premiers groupes fondateurs du british blues boom, il forme les Blue Men. Tant bien que mal les Blue Men vont perdurer pendant 3 ou 4 ans (incluant dans leurs rangs pour une paire de singles un certain Jimmy Page, et étant même produits, pour un autre 45t, par Shel Talmy) avant que Mickey Finn ne fonde l'éphémère Heavy Metal Kids. Puis le bonhomme passera les 40 années suivantes à accompagner une pléthore d'artistes, en Angleterre (Phil May, Steve Marriott) ou en France (on se souvient de ses apparitions derrière Jacques Higelin ou Nino Ferrer). Dernièrement il rencontre le chanteur-harmoniciste Chris Lynn et tous 2 décident de travailler ensemble, et finissent par accoucher de ce premier album. Porté sur les fonds baptismaux par l'amour immodéré que vouent ses 2 géniteurs au blues, c'est évidemment cette musique qui sous-tend un disque puissant, sincère et bougrement efficace. Le blues de Mickey Finn et Chris Lynn est électrique, se baladant entre south Chicago blues et southern blues, se cognant d'incessants allers-retours le long des rives du Mississippi, entre Illinois et Alabama, non sans quelques escapades au Texas (ZZ Top n'aurait pas renié un "Rough Water" au mid-tempo dense et poussiéreux). La glaise du delta colle à ce disque comme une catherinette à son chéri, quelques clopes finissent de se consumer quand on ouvre le digipack, des relents de bourbon vous assaillent de temps à autre, sans parler des remugles de sueur exsudés par les danseurs frotti-frotta du samedi soir dans quelque bouge bondé de West Memphis ("If You Want To Dance To R 'n R"), ou de l'atmosphère poisseuse d'un crépuscule d'automne après la pluie qui vous fait vous sentir aussi alerte qu'un mocassin d'eau dans les bayous de Louisiane ("Snakes & Spiders"). Sûr, ce truc est aussi politiquement correct qu'un blues bien salace, aussi aimable qu'un hobo qu'on viendrait de déloger de son essieu préféré, aussi fréquentable qu'une pute de bas étage dans un bordel de seconde zone, aussi BCBG qu'un ramasseur de coton après une saison de boulot, donc hautement recommandable.@ 442è Rue #79 ************************************************************ ******Ce sont deux éminents représentants du rock et les retrouver sur la même rondelle ne peut qu’être un bonheur tant les personnalités respectives de Mickey FINN et de Chris LYNN sont complémentaires … Le premier, concentré de rock au limites d’en devenir une matière explosive, a accompagné Higelin et Nino Ferrer à la guitare mais croise également régulièrement le fer avec ses amis Jimmy Page, Bob Weston ou Phil May ! Le second a pour sa part emmené son harmonica sur toutes les routes du monde, accompagnant épisodiquement à ses débuts un certain John Lee Hooker lors de ses adaptations endiablées de « Johnny B. Goode » … Réunis presque par hasard au dernier millénaire grâce à Carol Miles, les deux phénomènes se partagent aujourd’hui les voix et invitent Alejandro Marassi (basse), Alain Gouillard (batterie) et Darek Eksanow (guitare acoustique) à les rejoindre dans un voyage interplanétaire enregistré à Paris dans la bonne humeur. Let there be rock ! C’est sur des fondations où l’on retrouve une grosse part de rock et de blues que Mickey FINN & Chris LYNN posent ce « Black Hole », on s’en serait douté, et c’est en ménageant une alternance ingénieuse entre des titres fortement teintés de southern rock et d’autres plus proches du Chicago blues que les deux frontmen avancent de concert, faisant parler la poudre dès que possible mais laissant à l’occasion leur côté le plus mélodique voire même acoustique reprendre ses droits. On sent l’osmose parfaite entre deux musiciens qui partagent la même culture et les mêmes influences noires-américaines, des titres comme « Snake & Spiders » nous ramenant vers la Windy City après que des brûlots imparables du genre de « If You Want To Dance To Rock‘n Roll » et autres « Legs » nous aient trimballé de la Bay Area jusqu’à Austin. On saluera autant un titre délicat comme « Rough Water » où Mickey FINN assure le chant lead qu’un autre comme « She » où les accents psychédéliques dominent ou encore un « Freedom Train » folk à souhait et un « Nasty Nancy » carrément bien foutu ! Le remix electro de l’excellent « 21st Century Man » en surprendra plus d’un avec ses variations poussées mais il s’inscrit dans la lignée naturelle de l’album en en gardant le ton sincère et convaincant. Une très belle réalisation à ne pas manquer … Ecrit par Fred Delforge/Zicazic.
