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METAL RADIANT : FUCKIN' DEAD & SEXY
retour en 1977
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Les deux futurs NORMA LOY, USHER & CHELSEA, fréquentent le même lycée de province. Ils ont 17 ans et ils s’ennuient avec conviction dans un cadre de vie grisâtre dominé par la silhouette des cheminées des usines de bonneterie d’une ville totalement assoupie, menée d’une main de fer dans une chaussette de laine par un sénateur-maire RPR depuis la nuit des temps.
Tandis que Londres explose et que Paris commence à lui emboîter le pas, à Troyes (10) il ne se passe rien. Pas de disquaire sinon le rayon des “magasins réunisâ€, Genesis, Yes et consorts règnent en compagnie des groupes de jazz rock et de folk progressifs. La radio passe Michel Sardou et Giscard joue de l’accordéon !
Les deux amis saturent sérieusement dans ce remake du “Grand sommeil†version champenoise, ils décident de se plonger dans l’écriture et militent pour la “poésie dans la rueâ€. Leur premier effort s’intitule “P.Périodikâ€, ils l’imprime feuille par feuille et à la main à l’aide d’une antique presse à caractères de plomb en y joignant des illustrations sérigraphiques.
Ils choisissent de se nommer respectivement REED & SHIELD et montent une structure appelée “HP†ou “H.Product†selon les jours. A coté de ça Reed dessine jour et nuit et planche sur une BD sans fin inspirée par Philippe Druillet tandis que Shield compose sur un orgue et un piano jouet sa propre version de Madame Bovary de Gustave Flaubert.
“P.Périodik†reflète les lectures du moment : les surréalistes (Artaud, Eluard et Breton), les songwriters (Jim Morrison, Peter Hamill) et enfin la découverte récente des écrits de W.S Burroughs et des ses techniques de cut-up. Ils aiment alors parader au centre ville en néo-dandys décadents, exhibant leurs maquillages lors de rendez-vous donnés dans les salons de thé. REED et SHIELD passent des heures à écouter la musique qu’ils aiment sur un vieux pick-up déglingué : les Rolling Stones, les Doors, Jimi Hendrix, Bowie, VDGG, le MC5, “Melody Nelson†de Gainsbourg et aussi et surtout les Stooges et le Velvet Underground qu’il est très difficile de se procurer et qu’il faut commander à l’extérieur. Problème de taille, la plupart de ces groupes sont morts et enterrés (de fait ou artistiquement) depuis quelques années déjà !
La découverte des Sex Pistols leur fait l’effet d’une bombe (avec un effet de retardement du à l’éloignement). Le look et surtout l’ATTITUDE de Johnny Rotten les marquent au fer rouge. Le message du Punk est simple :on rase tout, DO IT YOURSELF !
Tout le monde est désormais capable de monter son propre groupe sans passer par la case solfège et démonstrations techniques sans fin. L’ordre ancien est balayé : REVOLUTION, NIHILISME, ANARCHIE, tout ceci dans le désordre et plus ou moins compris, ce qui compte avant tout c’est l’ENERGIE.
REED et SHIELD décident de monter leur propre formation : METAL RADIANT. Ils s’appellent désormais ACID CRIME (hurlements) et JOHNNY K (guitare wha wha fuzz) ou encore RED PHOSPHO et A.FOOL (l’époque est aux pseudos multiples). Faute de collaborateurs, inexistants dans la région, ils s’accompagnent d’une boite à rythme cheap et quelquefois d’un vieux synthé Korg monophonique dans l’optique de produire le plus de bruit possible avec un minimum de moyens (certe très limités). Ce but est parfaitement atteint. Le répertoire de METAL RADIANT consiste en une reprise de “I wanna be your dog†ainsi que d’une version très personnelle de “LA Blues†des mêmes Stooges nommée “D-Troyes Blues†mêlé à des “compositions†maison aux titres fluctuants “DKVâ€, “Metal Radiantâ€, “1978â€, “Little Red Riotsâ€...
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METAL RADIANT n’est pas un garage band puisqu’ils jouent dans un grenier insonorisé qu’ils rebaptisent le Marquee Grenier. Leurs apparitions sont rares et leur public n’apprécie pas les larsens, ce qui n’empêche pas le groupe d’inonder la ville de slogans situationnistes et d’affiches de concert ou ils ne se rendent pas. Cette activité est de loin la plus drôle et ils décident de l’exporter à Londres ou ils en profitent pour se procurer des stocks de vinyle introuvables sinon à l’Open Market ou Harry Cover à Paris ou ils se rendent de plus en plus souvent. Quand ils montent à la capitale ils se rendent chez Marc Zermatti (Skydog) qui leur donne des affiches des Stooges, jam, heartbreakers etc... sans moyens, ils dorment dans les cinemas et se font courser par les teds et les skins. A la boutique parallèles des Halles ils se procurent les premières publications Bazooka chez qui ils reconnaissent une aspiration commune.
METAL RADIANT lit Metal Hurlant et W. Reich, les chroniques de Pacadis et d’Yves Adrien, écoute les Dead boys, les Saints, Clash, Damned, Wayne County et les Electric Chairs, les français de 1984 (Henry Flesh), Starshooter et surtout Metal Urbain dont les deux 45t les impressionnent beaucoup.
Cependant, il n’est pas de bon ton d’être Punk à Troyes en 78, surtout quand on est isolé : les enfants accompagnés de leurs parents leur jettent des pierres et la police les a dans le collimateur pour delit de sale gueule et de déviance sociale. Un beau matin on les embarque car une femme vient de se faire poignarder de 24 coups de couteau, par chance leur alibi est imparable, le soir du crime ils ont passé la nuit au poste avant d’être relâché faute de motif valable ! Il faut également se méfier des rockers qui rêvent de casser la gueule de ces dégénérés (ce qui arrive quelquefois). La provocation semble donc fonctionner à plein régime et les objectifs de Metal Radiant sont atteints. HP fait paraître un nouvel ouvrage totalement en cut-up et réneotypé “LSD†dans la lignée des ecrits d’un Claude Pelieu mixé aux slogans punks et frémissant aux prémisses de la New Wave émergeantes de PIL. de John Lydon.
COIT BERGMAN : TERMINALE ZONE
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En 1979 l’époque du punk originel semble révolue, la récupération a fait son œuvre, il est temps de changer à nouveau. METAL RADIANT se dissout dans les vapeurs chimiques et un nouveau projet fait surface, exit JOHNNY K et ACID, qui mutent en USHER et CHELSEA au sein de leur nouvelle formation : COIT BERGMAN.
D’un séjour à Londres ils ont ramené dans leur bagage un disque pris sur les promesses de sa pochette et de sa mauvaise mine, il s’agit du premier album de deux new yorkais inconnus. Ce disque s’appelle du nom du groupe : SUICIDE. C’est un choc immédiat à l’écoute, Chelsea décrète qu’il s’agit là du plus grand groupe du monde.
COIT BERGMAN naît sous les influences croisées de SUICIDE, de HELDON (dont le 45t “soutient à la RAF†ne passe pas inaperçu) et du duo formé par FRIP & ENO (No pussyfooting).
CHELSEA chante et joue de l’orgue, USHER est aux synthés.
COIT BERGMAN se veut plus politisé et musical que METAL. Le groupe développe des climats froids et des loops synthétiques, porte des pantalons de vinyle rouge sur chemises blanches frappées de leur logo (un double eclair), des lunettes Velvet ou de soudeur. Les titres sont “novo†et chantés en français : “Coit Bergman†(qui deviendra le “Romance†du premier maxi de NORMA LOY), “Hollywood Latexâ€, “Ascension-Descensionâ€, “Do the Mesrineâ€, “Baader Meinhoff terminale Zoneâ€...
COIT BERGMAN fait sa premiere apparition lors d’un festival, très vite c’est le chaos et pendant “Baader Meinhoff†dont l’intro énonce les paroles suivantes “Tous les flics allemands sont des porcs, ils ont tué... (suit une longue énumération) la scène est envahie par une bande masquée et casquée armée de matraques tandis que la table de mixage est réduite en miettes. Dans ces conditions difficile de trouver d’autres engagements et les concerts suivants sont confidentiels.
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HP continue ses activités et produit un “CONSTAT SOCIAL DES ANNÉES 80†dans une ligne marquée par Bazooka. REED ajoute “013†à son nom et SHIELD se trouve un prénom “ANTHONâ€. La fin d’une année riche en excès et en rebondissements approche, REED 013 aka CHELSEA se prépare à s’installer à Paris pour y suivre des études de photo tandis que A. SHIELD aka USHER a choisi Dijon pour une fac de psycho, ils vont entretenir une correspondance qui aboutira au livre “ATTITUDESâ€. En 1980 NORMA LOY va bientot prendre le relai et se préparer à vivre de nouvelles aventures.