Salut a tous,
Vous êtes sur la page myspace officielle de Clode Panik, l'ex chanteur de Metal Urbain et d'Etat Major.
Beaucoup d'entre vous s'interrogent encore sur les raisons pour lesquelles j'ai quitté Metal Urbain en 1978. Voici donc reproduit en intégralité, le communiqué envoyé à la presse à l'époque.
“Ceci est un communiqué, une mise au point et une confession. Clode Panik, chanteur du groupe, a quitté Métal Urbain le 09/12/1978. Pour divergences musicales et personnelles ? Pas seulement. Les responsables :
1/ Les maisons de disques françaises, qui ont toutes refusé de signer Métal Urbain, pour cause d'image / paroles / musique / attitudes trop “gênantes”. Elles ont préfèré signer des groupes au “rock'n'roll” plus convenable (Factory, Ganafoul), anodins et rassurants, ou élever au rang de qualité Starshooter.
Pour signer en France, il faut :
- Être vieux (connaître du monde),
- Avoir les cheveux longs (être insignifiant),
- Jouer du hard-rock (plaire à la masse)
- Chanter en anglais (pas dérangeant),
Et surtout ne pas demander d'argent, et encore moins de soutien ou de promotion. Si le rock'n'roll marchait dans ce pays, il faudrait créer une nouvelle industrie, et en abattre une autre. Il faudrait décider de signer ce que le tâcheron du service artistique aime, et pas ce que les abrutis du service financier seraient susceptibles d'aimer. N'oublions pas non plus qu'ici le rock se débite en LP, et pas en single (on fait plus de fric), et le single, il faudrait se bouger le cul pour la promotion : l'hymne est interdit ici.
2/ La presse rock (?), et leurs journalistes encensant les vieilles pop stars sur le déclin, à la demande de leurs maisons de disques. Les journalistes, gavés de places de concerts, et de “la nana du toujours jeune Mick Jagger m'a fait un clin d'oeil”, sont plus préoccupés par les places d'avion que leur enverra la maison de disque truc pour voir le groupe machin au fin fond des U.S.A. que de Métal Urbain au Rose Bonbon. Normal, eux, on avait rien à leur offrir. Que pouvait signifier pour eux Métal Urbain et le rock'n'roll en 1978 quand on sait que les journaux “rock” n'ont consacré de vrais articles aux Sex Pistols que pour leur dissolution ?
La politique du silence, pas un mot sur les Sex Pistols en 1976-1977, revenait à étouffer ou ignorer David Bowie en 1973, les Rolling Stones en 1965, et Elvis Presley en 1956. Sid Vicious pourrit six pieds sous terre, mais Keith Richards (1815-1912) personnifie toujours l'outrage du rock'n'roll, n'est ce pas ? Avec son gramme d'héroine, ses avocats et ses soixante ans...
Qui êtes vous pour imposer à des centaines de milliers de mômes la dictature des maisons de disques ? Pour les aider à remplir le Pavillon quand les vieillards de la variété rock arrivent en France ?
Le rock'n'roll magique, le rock'n'roll pour les kids, le rock'n'roll espoir a existé entre 1976 et 1978, mais vous l'avez étouffé.
Et dans 25 ans, vous chercherez un “nouveau futur du rock'n'roll”, et regretterez que personne ne se soit extasié sur Métal Urbain, qui était le début d'autre chose, qui n'avait pas trente ans et une gueule de vieux, qui était le rock'n'roll en France. Vous êtes des institutions, comme Peter Gabriel. Vous avez trente cinq ans, et j'en ai vingt et un. Vous êtes nos ancêtres, des reliques. On ne parle pas le même langage, on ne vit pas la même vie, on a pas les mêmes amours. Pour moi, le rock'n'roll n'existe plus. Mais la haine est constructive, et l'individualité salutrice.
Je me fous que Metal Urbain se soit séparé. Je vais continuer à avoir du fun. Mais je ne me fous pas des kids à qui l'on apportait autre chose, même s'ils n'étaient que 10. Sans une bande de vieillard hypocrites dont vous faites partie, ils auraient pu être 100 000.
Crève Salope.
“Parmi la foule des zombies,
Je suis un dieu, un héros,
Je suis le chiffre infini
Le numéro Zéro.”
CLODE PANIK - 1979