Amis lecteurs, les chanteurs et chanteuses que vous
entendrez seront ceux que je choisirai aux quatre vents.
Mon choix ne les engage donc aucunement dans quelque cause ou parti politique que ce soit. Liberté j'ai dit!
Dear reader, the music you can hear now
is my own choice. Therefore, you'll understand that my choice
does not bind the singer(s) to any cause or political party. Liberté!
1759 – Bataille de Montmorency Québec était en ruines, les campagnes environnantes avaient été dévastées; Dumas, avec un millier d’hommes, occupaient les hauteurs du Cap Rouge, tandis que Montcalm paraissait s’être immobilisé avec son armée dans le camp de Beauport. Wolfe, voyant la saison avancée, résolut d’attaquer Montcalm de front. Le matin du 31 juillet, à marée haute, on vit le Centurion, de 60 canons, venir mouiller au large pour de là ouvrir le feu sur le camp français. Deux transports, armés chacun de 14 canons, s’approchèrent le plus possible de la côte pour tirer sur la première redoute, et s’échouèrent avec le jusant, qui les laissa complètement à sec dans la vase. De plus, une batterie de 60 pièces, perchée sur la crête de la côte, ouvrit, sans cependant beaucoup de succès, une canonnade furieuse sur le flanc des retranchements français. Les batteries du Centurion recommencèrent le feu avec une ardeur décidée. En même temps, celles de Pointe de Lévy tonnaient contre la ville. Les batteries françaises, très faibles, ripostèrent prestement. Une colonne anglaise de 2000 hommes mit alors pied à terre sur la grève boueuse du saut Montmorency et s’avança au pas de course vers la redoute française, située au pied de la côte. Cette colonne fut immédiatement suivie d’autres corps, qui portèrent le chiffre des assaillants au total de 6000. Les premiers arrivés à la redoute l’attaquèrent sans attendre le commandement. Aux premiers coups, les Français se retirèrent, mais dès que les Anglais furent maîtres de la place, des milliers de mousquets, des hauteurs voisines, firent tomber sur eux une grêle de balles. Les Anglais, tentant d’escalader l’escarpement, furent violemment repoussés, et l’ont vit morts et blessés rouler pèle-mêle sur le flanc du coteau. Les colonnes anglaises se rompirent et prirent la fuite. Une pluie torrentielle survint alors pendant laquelle Wolfe, comprenant qu’il ne pouvait avancer, ordonna la retraite, qui se fit en bon ordre. La pluie cessa et les sauvages dévalèrent précipitamment du coteau pour scalper ceux qui étaient tombés. Après avoir mis le feu aux deux transports, les Anglais se retirèrent le long des battures et à travers la rivière. Dans cette infructueuse attaque, où l’on tira au moins 3000 coups de canon sans compter les bombes et les grenades, Wolfe perdit quatre à cinq cents de ses meilleurs soldats. [Parmis ces soldats se trouvaient peut-être certains de mes ancêtres, venus des Highlands, Écosse, qui étaient utilisés parce qu'on leur avait enlevé leurs terres. ] L’Histoire du Canada (1914) – Frères des Écoles chrétiennes Montmorency: Château fort de la résistance syndicale (1901-1947) Montmorency vit alors au rythme d’une filature de coton, la Montmorency Cotton Mills-Dominion Textile. L’importance socio-économique de l’usine est considérable pour la communauté surpeuplée (atteignant une densité de 8681 habitants/km carré en 1956, la plus élévée au pays). 1901 Les conditions physiques de travail dans plusieurs divisions de l’industrie textile apparaissent des plus désagréables à quiconque visite une filature pour la première fois. Il faut que le degré d’humidité soit élevé. La filasse et les poussières dans l’air se remarquent dans les ateliers des premiers procédés du filage et du tissage des fibres, tandis que dans presque tous les ateliers, le fonctionnement des machines est extrêmement bruyant [...] Il n’existe pas de vestiaires proprement dits. Le travail requiert une surveillance sans relâche ainsi qu’une grande dextérité dans l’exécution des tâches. Nombreux sont les employés qui ont une apparence générale médiocre et un état de santé subnormale. Le coton [importé du sud des États-Unis] avait cette désagréable particularité d’attirer et de garder bien au chaud les coquerelles[...] Les salaires octroyés par l’industrie textile figurent parmi les plus bas de l’industrie manufacturière [...] Les heures de travail dans l’industrie du textile n’ont guère changé depuis la généralisation de la journée de 10 heures après 1884 [...] M. Whitehead conseille l’adoption de la semaine de 55 heures comme suit : dans les mois d’hiver les heures seraient de 6h à 11h du matin, et de midi à 4 h de l’après-midi pendant 6 jours de la semaine, et qu’il y aurait une heure supplémentaire de 4 à 5 heures le vendredi pour le nettoyage. Durant les mois d’été les heures seraient de 7h du matin à midi et de 1h à 6h pendant 5 jours de la semaine; le samedi de 7h du matin à midi. 1935-1937 À l’instigation de l’abbé Georges Côté, l’assemblée de fondation du Syndicat du textile de Montmorency a lieu le 5 avril 1935. Trente-huit employés assistent alors à la réunion. Pendant ce temps, on s’active ailleurs [au Québec]. Une première grève est déclenchée le 2 août 1937. Pour les journaliers qui ont deux ans d’expérience, que le taux horaire de salaire soit fixé à 30 cents. Que le salaire minimum soit de 15,00$ par semaine. Que les ouvriers soient payés à toutes les semaines. Que le temps et demi soit accordé à tous les employés féminins. [...] Lendemain de grève et désenchantement total. «Il y avait cette propagande de compagnie selon laquelle elle disait qu'elle allait fermer les usines et en ouvrir ailleurs, pour essayer de faire croire aux gens de Québec que l'industrie du textile disparaîtrait d'ici s'ils revendiquaient trop. Une manière de menacer que les capitaux s'en aillent ailleurs.» (Arcand et Godin, 1976) Au bout de 24 jours de grève, le cardinal Villeneuve réussit à convaincre les contestataires de retourner à l’usine. Affamés, les syndiqués décident de reprendre leur travail [...] 1938 Au mois de juillet 1938, les travailleurs des salles de filage se plaignent que leur tâche a été augmentée de 50% sans aucune augmentation de salaire correspondante. Certains travailleurs prétendent même que le remaniement des tâches signifie pour eux une augmentation de leur travail et une diminution de salaire. Le 11 juillet 1938, l’équipe de nuit, environ 75 fileurs, se mit en grève. Le lendemain, devant le refus de la compagnie d’étudier les revendications des travailleurs, une centaine de compagnons de travail se joignirent aux piqueteurs. Ces derniers réclamaient un salaire de 34$ par quinzaine au lieu de 28,40$ Le 13 juillet 1938, le gérant de la Dominion Textile, Blair Gordon, arrive de Montréal. «La cour de l’usine était pleine de monde. Mon père était là , lui aussi. Sans toucher à la chaudière, il m’ordonna de retourner à la maison. J’obéis à contrecoeur. Chaque fois que je me retournais, je le voyais qui m’observait. Il finit par ne plus regarder dans ma direction; je revins sur mes pas. J’arrivai juste pour le début. Les hommes commençaient à lancer des pierres sur l’office où, je l’appris plus tard, tenait conseil M. Gordon, le président de la Dominion Textile. Un groupe enfonça la porte, envahit les bureaux. D’autres montaient sur le toit de l’usine des pièces de machines. Un ouvrier appliqua son poing dans la figure du surintendant Fisher qui se trouvait sur son passage. Le président Gordon fut suspendu au-dessus de la turbine. Blessé légèrement au front, une ambulance vint le chercher à la requête des travailleurs. La police en profita pour pénétrer sur le terrain. Chargé avec d’autres de vérifier les allées et venues à l’usine, mon oncle Adélard brisa la clé de l’automobile d’un patron en examinant le contenu du coffre; il regrettait sa maladresse en répétant qu’il manquait d’habitude, ne possédant pas d’auto.» (Fernand Dumont, 1997). [...] Cette fois, le militantisme syndical ne sera pas sans conséquences positives pour les ouvriers de Montmorency. Les ouvriers obtiendront gain de cause, c’est-à -dire 34$ par 15 jours. Jean-François Simard. Montmorency: Histoire d’une communauté ouvrière (passages). Mécaniciens - Dominion Textile (1910) Coll.: Lucien Plante Employées - Dominion Textile (1910) Coll.: J.-M. Plante