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LUDO PIN ne chante pas, il ne rappe pas non plus, fait-il du spoken word ?
Non, pas vraiment. Il fait un peu de tout cela, nourri à la chanson, au trip hop, au hip hop, aux guitares, il invente son propre genre musical, celui d’une génération qui n’a plus de chapelle où se réfugier pour pleurer les maux de son époque.
À 28 ans, ce jeune parisien (depuis 5 ans) a grandi loin des paillettes du show biz à Sarcelles dans le 95, on devine d’ailleurs dans certains morceaux, quelques références à ses anciens voisins. Ludo Pin a pris des cours de guitare, d’ethnomusicologie mais pour le reste, programmations, basse, synthé, piano, il est autodidacte.
Sa génération, c’est celle de ces enfants qui ont grandi dans la décadence du modèle américain des années 80, pour le voir se briser dans le suicide d’un Kurt Cobain, étouffé par le consumérisme. Ludo Pin exprime le malaise de sa génération, désillusion de l’amour qui n’a plus d’âme. ?Le discours pourrait paraître naïf, mais la plume est habile et le flow juste. Ce type n’en fait ni trop ni pas assez, il sonne vrai.
Radio Nova figure parmi les premiers à remarquer Ludo Pin grâce à un premier single autoproduit et à l’impulsion déterminante du chanteur / bidouilleur Ignatus. C’est ensuite Louise Attaque qui craque et le fait jouer sur deux Zéniths (Rouen et Orléans) ainsi qu’à Bercy pour les Nuits Parisiennes en novembre 2006. Rien d’étonnant, les grands esprits se?rencontrent. Une présélection au Printemps de Bourges 2007, une apparition dans le cd “CQFD†des Inrockuptibles puis une sélection au Chantier des Francos 2008, et c’est la course chez les maisons de disques.
C’est finalement le label indépendant canadien Audiogram qui, ouvrant ses bureaux en France, le prend sous son aile, Ludo Pin succède alors à Pierre Lapointe et devient la première signature française du label. Ludo reste fidèle à ses idées, garde le meilleur de ses expérimentations en home-studio et finalise son projet avec Bénédicte Schmitt (Benjamin Biolay “Trash yéyéâ€â€¦) qui mixe et co-réalise l’album au studio Labomatic.
Ludo Pin signe la totalité des paroles et musiques, à l’exception de deux textes écrits par son frère Guillaume Pin : “Et je m’ouvre†et “L’archiduchesseâ€. Ce disque pourrait paraître sorti d’une bulle, il n’en est rien, il garde les yeux ouverts sans complaisance, sans cynisme non plus, juste de l’intelligence et de la sensibilité.