Member Since: 1/19/2008
Band Members:
Un enregistrement!
Un spectacle!
Direction musicale:
Fabrice Ravel-Chapuis
Jean Guidoni chante Prévert,
Cet album et ce spectacle sont un cadeau, un cadeau que m’offre Eugénie Prévert, la petite fille du poête, en me demandant d’interpréter quelques chansons incontournables et surtout de créer sur de nouvelles lignes mélodiques des textes jamais mis encore en musique. Un album et un spectacle dirigés musicalement par Fabrice Ravel-Chapuis avec la collaboration de Thierry Escaich, Edith Fambuena… Une mise en espace et une mise en lumière que je souhate limpide , parce que: « les mots de Prévert sont simples et que le tragique n’est jamais définitif et que quelque soit la gravité du propos il s’ouvre toujours sur l’humour, la dérision, la lucidité, l’espoir, Jacques Prévert reste et restera l’auteur du peuple. »
JEAN
Influences:
LA GRASSE MATINEE
Il est terrible
le petit bruit de l’oeuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n’importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ce vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines..
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l’homme titube
et dans l’intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !...
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
La chasse à l’Enfant
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l’île on voit des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eauBandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu’est-ce que c’est que ces hurlementsBandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !
C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfantIl avait dit j’en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l’avaient laissé étendu sur le cimentBandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Maintenant il s’est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistesBandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfantPourchasser l’enfant, pas besoin de permis
Tous le braves gens s’y sont mis
Qu’est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C’est un enfant qui s’enfuit
On tire sur lui à coups de fusilBandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rageBandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent !Au-dessus de l’île on voit des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau.
Sounds Like:
L’Ange Anatomique
elle disait
mais j’avais saigné du ventre avant qu’ils aient saigné du nez
bien sûr, je ne savais pas comment ça marchait le corps, l’atelier Ã
souffrir, la machine à plaisir, à rêver
rêver
un jour je rêvais debout, sur les quais, devant une vieille gravure,
une planche de dissection
une jolie femme aux épaules nues ou plutôt dénudées, avec la peau
rabattue de chaque côté
horreur et splendeur viscérales
manteau de chair à la doublure écarlate
sanglant et tendre décolleté
mais c’était pas tellement terrible et pas si laid
simplement cruel et vrai
je me parlais: c’est comme ça ton monde intérieur
avec l’urine, la merde, l’amour, le sang et des pieds à la tête
et de la tête au coeur
Record Label: unsigned
Type of Label: Indie