Noé Reinhardt, né en 1979, porte avec fierté un patronyme connu, mais c’est avant tout un guitariste de talent qui va offrir ses premières notes du côté de Pierrelaye. Seul sur scène, la guitare acoustique devant un micro voix, il attaque et déroule en solo absolu un standard de jazz devant un auditoire ébahi qui découvre malgré sa jeunesse un musicien passionné et brillant, à la technique sûre et à la virtuosité naissante. Cet autodidacte, à l’oreille très fine, s’initie à la guitare en s’inspirant de Stochelo Rosenberg ou de Biréli Lagrène avec une prédilection pour le jeu sur guitare électrique. Noé Reinhardt impressionne et sa réputation va grandissante auprès des musiciens et du public, la musicalité et la virtuosité de ce mélodiste né n’ayant d’égale que sa modestie et sa gentillesse.
De rencontre en rencontre comme une histoire simple, un véritable trio se forme avec David Reinhardt et Samy Daussat , ces trois-là jouent pour le plaisir, chacun d’ailleurs avec un son bien singulier. Les trois guitaristes sortent en 2004 l’album intitulé « David Reinhardt Trio » revisitant des standards tels « Swing 42 » ou « Nuages » de Django Reinhardt, « Histoire Simple » de Babik Reinhardt mais ils se révèlent également compositeurs à travers les titres « Chaumont » œuvre de David Reinhardt, « Dawson » et « Casting » de Noé Reinhardt, le premier titre étant dédié à son fils aîné. Puis pour les détectives en herbe, une mystérieuse piste 13 non mentionnée, qui ressemble furieusement à une improvisation de Noé Reinhardt. Ne chercher plus ce titre est effectivement l’œuvre de ce dernier et s’intitule « Solo One ». Propulsé en trio sur les scènes de jazz les plus prestigieuses d’ici et d’ailleurs : Europa Jazz Festival du Mans (France), Jazz à Liège (Belgique), Philips Dubaï International Jazz Festival (Emirats Arabes), Festival Internazionale Jazz Manouche de Turin (Italie)... Noé Reinhardt poursuit avec modernité la musique de tout un peuple, il renouvelle en profondeur la tradition gitane, créateur d’une musique flamboyante et festive…
Printemps 2008, Noé Reinhardt est de retour sur le disque Selmer 607, un projet rassemblant la nouvelle génération du Jazz Manouche sur une guitare de légende. Rocky Gresset, Adrien Moignard , Noé Reinhardt, Richard Manetti et Sébastien Giniaux nous livrent l’album de guitare jazz le plus étonnant du moment. Ces jeunes prodiges font « sonner » la Selmer n°607 chacun différemment, et avec quelle musicalité... Les entendre tous jouer sur le même instrument, avec la même section rythmique, permet d’apprécier au mieux leur singularité, leur phrasé et un timbre propre à chacun. Il parait que le cœur d’un père s’agrandit avec chaque enfant, le cœur de Noé Reinhardt est béant d’amour pour ces deux têtes blondes, la preuve se renouvelle avec le titre « Evan’s Hair », bossa composée pour son plus jeune fils et gravée à jamais sur cet album dédié aux amoureux de la guitare, du jazz manouche et de la musique tout simplement.
L’important n’est pas d’où tu viens mais jusqu’où tu iras, et au fur et à mesure des années nous avons compris que Noé Reinhardt emprunte les chemins sillonnés par les roulottes d’antan, que ce talent à l’état pur nous réserve encore quelques pépites…Tout le monde se cache derrière quelque chose, alors cacher derrière ces mots et parce que je ne me dévoilerai pas, je cherche donc à décrire les hommes qui marquent votre vie par l'empreinte d'une note qui ne cessera de raisonner, un mot qui ne cessera de s'écrire, une odeur qui ne cessera de parfumer...