15 ans : une belle fête, l’adolescence s’achève ; il est l’heure de rentrer dans le monde douloureux des adultes. Les choix sont désormais passibles de conséquences, et l’expérience altère l’insouciance. Le pari du festival est donc de se renouveler, d’établir des propositions artistiques réfléchies et assumées. Car à 16 ans, l’insolence primaire laisse la place aux ambitions, aux prises de position.
L’esprit critique s’affirme, les concessions se font lasses. Les Rockomotives n’ont plus d’excès de sébum, n’en sont plus au rock juvénile, et ne portent pas de camouflage tels des Rays Bans noirs pour se prétendre rock’n’roll. Le rock’n’roll est lisible via l’éthique intrinsèque du festival.
La France se perd dans l’égocentrisme, dans cette culture du chacun pour soi, mais Vendôme résiste encore et toujours. Pendant une semaine, la fête, la convivialité, ne sont pas un échappatoire aux contraintes occidentales, mais un mode de vie que des milliers de personnes censés adoptent.
Faire primer l’exigence artistique au détriment de banalités consuméristes, privilégier les risques aux modes éphémères tout en se targuant de ne pouvoir être taxé de manifestation élitiste ; tels sont encore les credo de cette édition. Ces choix artistiques audacieux, pensés pour satisfaire le maximum de goûts, vous pourrez les retrouver au gré du vent à la Chapelle Saint Jacques, au Centre Culturel ou encore au Minotaure. L’état second se fera à coups de décibels, de projets hors normes, de mélodies pop ou encore de distorsions rageuses, nullement besoin de paradis artificiels pour y voguer…
Aucune carte à vous proposer, encore moins à vous conseiller : pas d’urnes en cet fin octobre. Juste de la musique, des partis pris, et votre matière grise pour la synthèse. Le plaisir instantané a pour corollaire un combat de tous les instants ; restons soudés autour de la musique.