On the road again...
(by Ben)
Une tournée des Megasushi ne s’improvise pas. Dans les fûts de batterie, à l’arrière, Bruno cuve son soft drink energizer for hell dogs. Il dort à peine, finissant à la baguette un porc à la sauce aigre-douce en barquette. Jay B, lui, refait et refait sans cesse les gammes de Butokai en priant que son pouce droit pousse de façon immodérée pour tenter un slap glorieux, un jour que le holy spirit du funk le visitera. Marco, enfin, s’éclaircit la voix avec une décoction aux orties et fougères, tandis qu’il se remet à peine d’un come on girls glorieux lors de leur dernière prestation, à Tobrouk.
Le van est lancé à son extrême limite sur l’autoroute du succès et les piles du mp3 déversent dans les oreilles de Bruno un crachouillis excitant ses acouphènes. Jay B pense à Jamaaladeen Tacuma ou à Jaco Pastorius tout en se mangeant une phalange, assurant que l’os est un meilleur médiator. Marco sort de son futal un poster de Miss May de Playboy et, derrière ses cheap lunettes, pousse un wizzz d’admiration pour une paire de loches défiant toute concurrence. Dans le van, le tumulte des voitures qu’ils dépassent et le bruit de l’air engouffré à travers les vitres ouvertes ressemblent à un pilonnage de skuds sur Babylone, date prévue à leur calendrier, en arabic acoustic version, of course.
Il n’y a pas de service après-vente chez les Megasushi car ils donnent tout à l’expéditeur, en envoyant une purée sans grumeaux et ce, dès les premiers accords. Voilà pourquoi les groupes Darty les font bien rire, eux qui transpirent les volts et exsudent le surfin’garage.
Longue vie, amigos.