Khalid ElBahji

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Khalid El Bahji. Tailleur de mâchicoulis et maréchal ferrant de l'espoir. Enjambeur de ponts-levis et grimpeur des forts de France sans ascenseurs. Bête étrange parmis les Quasimodo des Grands Ensembles. Oui c'est moi, je suis l'un d'eux. Un dos brisé, bombé tel celui d'un bison. Un visage anonyme à la triste expression, de larges mains faites pour le BTP et un bras plus long que l'autre. 2007. Les carillons ne sonnent plus. On tire encore sur les cordes mais la herse n'est que trop lourde. Les barres HLM surgissent des entrailles citadines et le chagrin des donjons des villes s'écoute comme un requiem. Beaucoup trop sombrent toujours pour de mauvaises raisons. Aujourd'hui, Chevalier Phoébus a enfilé l'uniforme et la plaque de la BAC est désormais accompagnée d'un carré frappé UMP. Aux Grandes Instances de Bobigny/Paris, juge Frollot est délesté de clémence et de compassion. Les manifestants font du ferme, les coups de matraque déforment des squelettes et les bavures bleues sont adoubées. L'égalité est au bûcher, la Liberté la pleure en une funeste oraison. L'amour existe encore! Ici, dans les ventricules des Quasimodo d'ici. Dommage. Esmeralda s'est faite barber par "Ni putes Ni soumises" et SOS racisme met des low-kicks aux gargouilles encore en marche. Loubna Méliane et Fadela Amara portent le fanion des fous du Roi et postulent à la "Cour des Miracles" avec des bêtes de CV. Les viols en réunion commis dans les granges de béton et l'embrasement des carrosses du village indigène n'est que la chaude et lumineuse récolte du Roi. La saison ne durera pas plus de trois mois. L'hiver reviendra. L'été aussi. Le Sarazin a bon dos et l'islam un 1000 sur le torse. Mon peuple, celui des meuniers oubliés. Ceux que l'on croyait partis et que l'on revoit comme une heure déjà passée. Ils n'avaient pourtant pas bougé. Peu importe ton origine frère. Je suis avec toi comme le Maure qui accompagnait Robin des Bois. La verdure a de l'indigestion depuis verdun. Les fleurs bleues poussent sous les bâtiments mais au sommet, la pression donne trop de parachutistes. On devient des cactus bleus. Demandes donc aux gargouilles de province, des halls et de Chatelêt-les halles si les gazs lacrymongènes sentent la lavande... Ma soeur, ça devient chaud. On referme à chaque fois la même plaie. Le blème, c'est la plebe. Tout changera. On ne vivra plus douloureux, si Dieu le veut. Que les oisillons puissent, un jour, ici, élire domicile en paix. On l'éspère fort.Amin! Khalid El Bahji.