About Me
Dans le monde du hip hop français, rares sont les artistes qui, après quinze ans de carrière, l’inspirent toujours aux jeunes pousses. Boss One fait partie de ce cercle étroit. Son parcours est droit, sans concession. Depuis ses débuts, dans l’underground marseillais, chef de file de la Black Tiger Force, jusqu’à ce premier album solo, « Fils de la Jungle », l’homme n’a jamais dévié. « Je suis juste un petit moins radical qu’avant, concède-t-il. Au début, c’était de la rage pure. Aujourd’hui, je suis plus en phase avec le temps ». Sa réputation, Boss, l’a d’abord construite au sein du Troisième Oeil, le groupe qu’il a fondé avec son alter-ego Mombi. Deux albums à succès, des titres mythiques pour le hip hop français (L’Hymne à la racaille, La Vie de rêve sur la BO du premier Taxi), et des tournées qui les ont amenés jusqu’au Canada et à New York, où la créatrice Agnes B. avait tenu à les inviter. Le « Troize », c’est un rap conscient et éveillé, qui parle aux gars des ghettos comme à tous ceux qui ont décidé de ne pas fermer les yeux sur la situation du monde. Un rap qui a mûri aussi, à l’image d’un Boss qui, à 31 ans, père de famille, symbolise parfaitement cette génération d’artistes qui ont fait grandir le rap français. « Depuis 2004, avec Mombi, on a travaillé pour fonder notre structure, Al Camar Records. Nous avions besoin de bases plus sûres pour appuyer nos projets. » Une base qui lui a permis de préparer au mieux ce premier projet solo. « Fils de la Jungle », un disque où l’on retrouve avec plaisir le flow poids lourd du Boss et ses mots directs : « On peut dire aujourd’hui que nous avons eu de la chance : à notre époque, la France était encore un pays d’accueil. Aujourd’hui, avec Sarko et tout ce qui s’en suit, ce n’est plus le cas ». Sur cet album, on croise aussi d’autres grands noms. Kery James, ami de toujours, pour un titre qui rappelle à tous que sans le Troisième --il ou Idéal J, le hip hop français ne serait pas ce qu’il est. La Fonky Family au grand complet, sur « République Ennemie », un son du Rat Luciano, pour ce qui restera le dernier titre de la « famille » marseillaise avant explosion. Admiral T, fils de la jungle antillaise, qui défie Boss dans le brûlot qui donne son nom à l’album. Et enfin les Psy 4 de la Rime, qui savent, eux, ce qu’ils doivent au Troisième Oeil, et viennent ici fêter avec lui, une euphorique « mafia comoria », dans l’enflammé « Le Réseau ». Car le respect, cela se mesure aussi comme ça : au nombre de ceux qui sont prêts à se mobiliser à vos côtés. Pour Boss, ils sont légions.