FROZENCOPS

Frozencops est une aventure humaine sans précédent, une rencontre entre trois musiciens au talent douteux, qui naviguent de galère musicale en refus généralisé, et qui se retrouvent en train de faire un groupe... Ça a l'air facile comme ça, mais gagner du pognon, c'est dur. Alors, ils décident d'adopter une démarche qui les fera sortir du lot. Ils se disent que peut-être, sans guitare on les remarquera ; et de fait: après une année entière de travail et de cloques sur les doigts (pour le bassiste en tout cas), ils présentent leur travail sonore aux Beaux-Arts d'Aix-en-Provence. Et là, c'est la révélation. Personne ne comprend où ils veulent en venir. On se demande même s'il y a une démarche musicale en amont. Les Frozencops assurent que si (histoire de rassurer leur public naissant sur l'entière sincérité de leur déontologie artistique) mais rigolent sous cape et se frottent les mains : leur magma sonore provoquent dégout et réticence, et se rapproche de ce que nous pourrons qualifier de "bruit marron". L'absence de guitariste ne fera qu'ébrécher un peu plus leur réputation de "musiciens", car le public remarque bien vite que sous un jeu de scène époustouflant, se dissimule bien mal une absence totale de musicalité. Cela devient peu à peu un leitmotiv, voir même un parti pris, tant les titres des chansons sont évocateurs (Attack of the female Robots from outta space, Scaramanga, Bridemaid's bossom, Nazi grrl & Jewish boy havin sex in Buchenwald, etc...) Fort de cette expérience, les Frozencops ne tarde pas à enregistrer une maquette dans le but avoué non pas de démarcher des labels (Ô illusions...), mais plutôt des concerts qui se font attendre. En attendant, ils composent activement et changent quelque peu leur set. On les retrouve en live six mois aprés à Toulon , où leur bruit ne satisfait pas entièrement (ce n'est rien de le dire) le public presque inexistant. Heureusement qu'il reste les FrozenGrrrls (Sue Ellen et Choucrouta) pour les soutenir au quotidien et montrer leur seins aux concerts, histoire de berner la foule. Encore quelques prestations et le monde entier saignera des oreilles sur Frozencops. D'ailleurs, les Frozencops tiennent à préciser pour les maisons de disques potentiellement intéressées que contre quelques dizaines de milliers d'euros, ils sont prés à baisser leur culotte, à changer le line up, apprendre à jouer de leurs instruments, et même, à condition de garder un pourcentage sur les ventes (10% à peu prés), à accepter de voir leurs chansons déclinées en sonnerie de portable. Vous l'aurez compris les Frozencops débarquent pour le plaisir des grands et des petits, et leur projet marketing est au point. Merci public.