DESIRSBeaux comme des morts qui n'ont point vieilli,
enfermés au milieu des larmes dans un mausolée splendide,
le front ceint de roses et jasmins aux pieds -
tels sont les désirs qui nous ont quittés
sans s'être accomplis; sans qu'aucun n'atteigne
à une nuit de volupté ou à son lumineux matin.
Constatin Cavafy
The Art of Man Ray The Art of Gustav KlimtThe Art of Egon Schiele
The Art of Marilyn Manson
I'd like to meet:
LA MORT DE NERONOyez, oyez braves gens !
Oyez, oyez braves gens !Des bras de Morphée, étirez-vous lentement,
J’ai pour vous une belle et doulce nouvelle.La Garce est morte cette nuit.
Votre maîtresse à la mi-nuit s’en est partie.Allumez lampions, revêtez beaux jupons
Composez danses et chansonsLa Garce est morte cette nuit.Nul temple, nulle fleur, nul pleur,
Aucune prière pour celle qui jadis transperçait les cœurs.Ni Enfer, ni Paradis, seul un trou empli de vers qui deviendront dorénavant ses seuls amants
Brûlons la sorcière, immolons ses chats, étouffons les sous des tonnes de terre.Que sa mort efface sa vie, que son holocauste efface ses œuvres, que son âme disparaisse à jamais.
Piétinons et crachons sur cette glaise, fructifions ces racines qu’elle affectionnait tant et qui d’ici peu lui pénétreront les orbites, faisant gicler son sang noir et pourri.Et toi là -bas, pourquoi pleures-tu, l’inconnu ?
Tes larmes sont fausses.
Tu ne pleures pas la Garce, tu pleures ce que tu as perdu.
Diamants, argent, narghilés et thés à la menthe, douceurs de l’Orient.
«Je comprends pourquoi tu aimes Néron, tous deux avez la même folie : destruction des hommes, condamnation au suicide, négation de tout ce qui vous est éloigné.Tu n’es pas Alexandre, tu n’as pas sa grandeur, tu n’es pas magnanime, tu n’as conquis ni les terres ni les cœurs.»
Te voici enfin ma mère.
Regarde où est ta fille.
Regarde ce que tu en as fait.
Sèche tes larmes, la Garce était une catin qui haïssait les siens.
Tu pleures pour soulager ta conscience, non pour adoucir ses souffrances.
Morte, elle ne ressent plus rien, c’était vivante qu’elle désirait ta présence.Je ne suis pas Néron mais c’est pourtant bien lui qu’on met ce jour en terre.Et comme épitaphe, comme une ultime prière, je graverai ici sur le marbre gris, cet unique vers que mon Divin Empereur m’a transmis :« En bougeant brille le cou de la colombe de Cythère ».Je ne suis pas Néron mais c’est pourtant bien lui que l’on vénère ici.
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© Oriolis, 2007Charles BaudelaireA UNE PASSANTELa rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !Jean Cocteau "Si j’écris, je dérange. Si je tourne un film, je dérange. Si je peins, je dérange. Si je montre ma peinture, je dérange et je dérange si je ne la montre pas. J’ai la faculté de dérangement. Je m’y résigne, car j’aimerais convaincre. Je dérangerai après ma mort."Oscar Wilde and Lord Alfred DouglasGreta Garbo"Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.""La Beauté"
Charles BaudelaireCarole LombardCoco Chanel
Jean SebergAnyone and everyone who share a love for literature, the arts, music in all forms, and harbor their secretive dark side as well.
Leave me a comment, or, even better, leave me a haiku.
I read and appreciate all of your comments, thanks.
Movies:
"Blood Of A Poet" by Jean Cocteau
"The Virgin Suicides" by Sofia CoppolaKenneth Anger
Books:
Gérard de NervalEL DESDICHADOJe suis le ténébreux,- la Veuf, - l'inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule Étoile est morte,- et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la rose s'allie.Suis-je Amour ou Phoebus...? Lusignan ou Biron?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la Sirène...Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron:
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.Anaïs Nin"Anais, I don't know how to tell you what I feel. I live in perpetual expectancy. You come and the time slips away in a dream. It is only when you go that I realize completely your presence. And then it is too late. You numb me. This is a little drunken, Anais. I am saying to myself "here is the first woman with whom I can be absolutely sincere." I remember your saying -"you could fool me. I wouldn't know it." When I walk along the boulevards and think of that. I can't fool you - and yet I would like to. I mean that I can never be absolutely loyal - it's not in me. I love women, or life, too much - which it is, I don't know. But laugh, Anais, I love to hear you laugh. You are the only woman who has a sense of gaiety, a wise tolerance - no more, you seem to urge me to betray you. I love you for that.
I don't know what to expect of you, but it is something in the way of a miracle. I am going to demand everything of you - even the impossible, because you encourage it. You are really strong. I even like your deceit, your treachery. It seems aristocratic to me."Henry Miller on March 21, 1932
Heroes:
I am my own heroineJe me prends à rêver. Désirs et sensations,
voilà mon apport à l'Art - choses à peine entrevues,
visages ou profils; quelques vagues souvenirs
d'amours inachevées. Je m'abandonne à lui.
Il sait reconstituer la figure du Beau;
en complétant la vie presque insensiblement,
en reliant des impressions, en rapprochant les jours.
Constatin CavafyLouise Brooks"J'ai su que j'étais perdue alors que j'étais encore enfant et ma mère ne pouvait comprendre pourquoi je sanglotais toute seule. Tourner des films à New York fut parfait parce que j'y appris beaucoup et que j'y découvris Tolstoï et Anna Karenina. Puis je fus renvoyée à Hollywood en 1927 pour faire des films. Personne ne put comprendre pourquoi je détestai ce lieu atroce et destructeur qui semblait aux autres un paradis merveilleux. "Qu'est-ce qu'il y a Louise? Tu as tout! Que désires-tu?". Pour moi, c'était comme un cauchemar - je suis perdue dans les corridors d'un grand hôtel et je ne puis trouver ma chambre. Les gens passent à côté de moi comme s'ils ne pouvaient ni me voir ni m'entendre. Aussi ai-je tout d'abord fui Hollywood et depuis m'en suis-je toujours tenue éloignée. Et maintenant, à 69 ans, j'ai abandonné l'espoir de jamais me retrouver moi-même. Ma vie n'aura été que néant."
Louise Brooks - 1971
A Tribute to Louise
The Art of Richard de Chazal
The Art of Lucien Clergue