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Désordres

Désordres - Laurence Viallet

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Site des éditons désordres : www.editions-desordres.com
Désordres - Laurence Viallet est une maison d'édition qui a pour ambition de publier une littérature exigeante et créative, de faire circuler des pensées, des formes originales et iconoclastes. Loin du consensus, du divertissement neutre, du produit de consommation courante rapidement oublié, il nous apparaît que la littérature a vocation à semer le désordre partout où l’ordre s’installe. Désordres abrite des textes et des auteurs radicaux, singuliers, atypiques, qui bousculent les normes, morales ou esthétiques, repoussent les limites de la littérature, des idées, du langage. De ce débordement découle une intense énergie, une grande vitalité, une véritable régénération littéraire.

Dernière parution :
SHOZO NUMA
YAPOU, BÉTAIL HUMAIN
Volume I
SHOZO NUMA
YAPOU, BÉTAIL HUMAIN
Volume II
PRIX SADE 2006
Lire la chronique de Mathieu Lindon dans Libération
Consulter le Cahier critique Shozo Numa


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3 - Bref aperçu de la proche histoire du genre humain
Le rêve de Clara racontait l’histoire du genre humain dans la seconde partie du XXe siècle, période qui connut la fondation de Terra Nova, prémisse de The Empire of Hundred Suns (EHS), et la mise en place des systèmes d’esclavage des Noirs et des Yapous. Résumons : Si la mise au point des premiers satellites artificiels avait donné l’avantage à l’URSS sur l’Amérique, le premier pas (de ce siècle lunaire) posé avec succès sur l’astre blanc par l’équipage du vaisseau américain Utels III relança la donne au point que les deux pays en vinrent à se disputer les droits territoriaux sur le satellite terrestre. Pendant ce temps, la Chine connaissait un développement économique initié par la libération de Taïwan. La montée en puissance de ce pays focalisa l’attention du monde et, plus particulièrement, celle des pays d’Europe occidentale, qui ressentaient douloureusement sa croissance économique. De leur côté, les États-Unis s’ingéniaient à réduire à l’impuissance l’instance internationale qu’étaient les Nations unies et étaient par ailleurs confrontés à une montée sans précédent du Black Power.
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Shozo Numa, "Yapou, bétail humain", volume 2,
traduction Sylvain Cardonnel.


Avant-propos à la présente édition
On me demandera pourquoi rééditer ce livre, conçu et rédigé au début des années 70, en un temps de préoccupations qui semblent à présent bien lointaines. Époque d’illusions aujourd’hui perdues, remplacées par d’amères mais, estime-t-on, de plus solides certitudes. Il n’était alors question que de rendre la vie plus intense, de « jouir sans entraves », « d’interdire d’interdire ». La libération tous azimuts était à l’ordre du jour. « Ce que nous voulons ? Tout, tout de suite », « Tout est possible ». Aux révoltes étudiantes succédaient celles des lycées qui les prolongeaient en mettant sur la sellette les adultes dans leur ensemble. La critique de l’éducation autoritaire débouchait naturellement sur une sortie de l’école et, dans le même élan, sur l’exaltation des passions enfantines et d’une sexualité que l’on savait vivante, polymorphe, capable de s’exercer et ne demandant qu’à être à même de le faire.
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René Schérer, "Émile perverti".

Les premiers jours
L’intemporalité contre le temps.

Je me souviens que c’était le crépuscule. Les lampes commençaient à faire leur apparition sur un ciel pas encore assez noir pour avoir besoin d’elles. J’avais honte de ma mère car quand elle était de bonne humeur elle était trop gaie et égoïste et quand elle était de mauvaise humeur c’était une vraie garce. Quand elle passait de ses hauts à ses bas c’était le meilleur moment pour l’approcher.
J’adorais ma mère actrice et aurais fait n’importe quoi pour elle. « Sarah sois gentille et apporte-moi un verre de champagne. » « Sarah, je suis de nouveau à court d’argent. Ton père est horrible. Tu n’as pas besoin d’argent de poche: donne-moi dix dollars et je te rembourserai demain. » Elle ne me remboursait jamais et je l’adorais.
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Kathy Acker, "Grandes espérances", traduction Gérard-Georges Lemaire.

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Television:


David Wojnarowicz (1954-1992)
artiste, écrivain

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Autoportrait en vingt-trois rounds
Ainsi mon héritage c’est une froide partie de baise sur un lit lointain baigné de soleil pendant que les rideaux volettent devant la fenêtre ouverte au gré d’une brise légère. Je mentirais si je disais que je me rappelle l’odeur de la sueur puisque je n’étais pas né. La procréation ça n’est qu’un coup tiré dans le noir. Je devrais être mort à l’heure qu’il est mais je viens tout juste de me réveiller, ce putain de taré m’a fracassé la tête avec un bloc de marbre qui m’a laissé un éclat de verre de lunette dans la pupille de l’,,il gauche au lieu de me fendre le crâne. On arrivait au terme d’un supplice de quatre jours et demi sans sommeil ou presque. C’est la vie. On logeait chez une drag queen dont l’amant avait eu le tort d’être aperçu par un travelo à la langue bien pendue dans l’obscurité d’un terrain vague du west side en train de baiser la jolie petite gueule d’un garçonnet portoricain et quand mon pote et moi on avait débarqué chez elle pour essayer de trouver un matelas, histoire de se reposer un peu elle avait tiré un coup de feu dans la porte, pensant que c’était son mec...
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David Wojnarowicz, "Au bord du gouffre", traduction Laurence Viallet.

Books:

Auteurs au catalogue :
Kathy Acker
Dennis Cooper
Samuel R. Delany
Mike Duff
Michael Gira
Laura Hird
Osvaldo Lamborghini
Sylvère Lotringer
Shozo Numa
René Schérer
Peter Sotos
David Wojnarowicz

Livres au catalogue :
Sang et stupre au lycée
La Vie enfantine de La Tarentule noire, par La Tarentule noire
Grandes espérances
Wrong
Hogg
La Racaille de Rochdale Road
La Bouche de Francis Bacon
L'Ongle
Les Lois de l'hérédité
Yapou, bétail humain, vol. I
Yapou, bétail humain, vol. II
Le Fjord
À satiété
Émile perverti
Au fait
Égoiste, infime
Index
Chroniques des quais
Au bord du gouffre

Heroes:

Bruce Benderson
L'enfant prolétaire
Dès qu’il fait ses premiers pas dans la vie, l’enfant prolétaire souffre des conséquences de son appartenance à la classe des exploités. Il naît dans une pièce qui tombe en ruine, généralement avec une immense hérédité alcoolique dans le sang. Tandis que la femme auteur de ses jours le jette au monde, assistée d’une guérisseuse vieille et vicieuse, le père, co-auteur, entre deux vomissures qui étouffent les gémissements licites de la parturiente, se soûle avec un vin plus dense que la crasse de sa misère.
C’est pour cette raison que je me félicite de ne pas être ouvrier, de ne pas être né dans un foyer prolétaire.
Le père ivre et toujours au bord du dés,,uvrement, frappe son enfant avec une chaîne d’attache, et ne lui parle que pour lui inculquer des idées assassines. Dès l’enfance l’enfant prolétaire travaille, sautant de tramway en tramway pour vendre ses journaux. À l’école, qu’il ne termine jamais, il est quotidiennement humilié par ses riches camarades. Chez lui, dans cet antre répugnant, il assiste à la prostitution de sa mère, qui se laisse tringler par les commerçants du quartier pour conserver son crédit.
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Osvaldo Lamborghini, "Le Fjord", traduction Isabelle Gugnon.
1. Combien d’hommes en moyenne voyait-elle par jour ?
Combien. En moyenne. Combien en plus. En moyenne. Et combien démesurément plus encore. Combien jusqu’à ce que ça fasse une moyenne. Quand l’acte a-t-il glissé vers la routine et quand les enculés se sont-ils mis à sortir leur pine de leur froc, à s’arc-bouter, à prendre tout leur putain de temps pour faire partie de la moyenne des pourceaux qui dépensent leur paye de la journée dans une giclée de foutre. Tu confères un statut à ces connards. Rien que par leur nombre singulier et collectif. Par les surnoms, les numéros que tu leur donnes – prems de la journée, groscul, deuxième putain de pervers de la semaine, der de la nuit, plus qu’un et je me rentre – ils prennent plus d’importance, plus de sens et, surtout, écoute-moi bien, ils deviennent meilleurs que toi, petite. Car tu te comportes comme si tu ne t’apprêtais pas à les laisser ramper sur toi. Tu les fais disparaître dans un magma embrumé parce que tu laisses une décision à laquelle tu ne tiens pas vraiment te modeler.
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Peter Sotos, "Au fait", traduction Laurence Viallet.
exciter
Cette cassette de préparation est destinée à des individus dont le type de comportement risque de conduire à leur arrestation.
Vous êtes en train de visionner cette cassette parce que vous avez certaines attirances ou parce que vos comportements sexuels sont contraires à la loi ou mettent votre famille ou vos amis dans l’embarras. Sans ce processus d’excitation – aujourd’hui nous nous pencherons particulièrement sur les individus intéressés par les enfants –, sans cet attrait pour les enfants, sans votre désir d’avoir une relation d’ordre sexuel avec eux, votre vie serait bien plus facile – parce que ce désir que vous éprouvez pour les enfants a entraîné votre arrestation.
Vous allez maintenant suivre un traitement qui vous aidera à contrôler ces pulsions. Si vous n’en faites rien – et même si votre intérêt pour les enfants se trouve momentanément émoussé suite à votre arrestation, à la pression de votre famille ou parce que votre employeur est au courant de vos agissements – votre intérêt va renaître et vous vous retrouverez face au même problème : affronter les pulsions qui ont mené à votre arrestation.
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Sylvère Lotringer, "À satiété", traduction Gérard-Georges Lemaire.