Hommage à Fela Anikulapo Kuti, The Black President
Il y a dix ans disparaissait Fela Anikulapo Kuti : musicien de génie sorti des entrailles défiantes du Nigeria incendiaire.
Fela était un artiste hors norme : musicien révolutionnaire visionnaire, il en résulte un art tout aussi brillant qu’inclassable : l’afrobeat. Cette musique fabuleuse qui prolonge le jazz, injecte de l’hémoglobine au funk, tout en convoquant les instruments traditionnels africains à donner leurs teintes spécifiques.
Qui était Fela ? Un homme éclairé épris de liberté et de la libération d’Afrique. Dans cette Afrique aux mains des dictateurs, pilotés par les maîtres occidentaux, la confusion, la corruption à ciel ouvert, les exactions règnent dans un climat de misère glaciale.
Vous avez dit un musicien ? Oui mais un compositeur multi instrumentiste. Un magicien de sons et de rythmes capable de vous plonger dans une ambiance psychédélique addictive : Underground Spiritual Game. Un de ses producteur Bill Laswell disait de lui : « il suffisait qu’il plaque un accord et vous avez un résultat incroyable ! C’est ça son génie ! »
Vous avez dit un homme politique ? L’afrobeat, c’est une machine dansante, mais c’est aussi du texte dénonçant les injustices sociales, il en résulte qu’il n’hésite pas à invectiver les dictatures militaires successives , la classe aisée au business facile, les personnalités religieuses qui par-dessus le marché exploitent la misère des africain.
Vous avez dit un homme mystique ? Fela était le chef en prêtre du shrine « chief priest » qui priait l’esprit des ancêtres entre deux sets. Il était féru de l’art divinatoire africain.
Fela avait toutes ces dimensions qu’il mettait au service de l’afrobeat, avec une puissance et une dévotion impressionnante, c’est ce qui le rend insaisissable.
Qu’est-ce que l’afrobeat ?
C’est une musique magique symbole de la synthèse du jazz et du funk, de l’ouverture, de festivités et de résistance.
De l’afrobeat, Fela disait que c’est l’arme du futur. Entendez par là que par le pouvoir de la parole et la foi en l’afrobeat il entend libérer l’Afrique.
Il le qualifiait aussi de musique classique africaine. Mais c’est aussi une musique hybride, polymorphe dans laquelle beaucoup de nationalités peuvent se reconnaître.
Aussi sa déferlante est indéniable, et les grandes capitales accueillent avec enthousiasme ses ambassadeurs, tandis que les big band - pas nécessairement africains – fleurissent.
On s’accorde à dire qu’il s’agit d’une musique à part.
Certes ! Mais force est de reconnaître qu’il possède une force tellurique combinatoire qui secoue le funk de James Brown dans ses limites, décrypte le jazz pour l’entraîner vers un terrain plus libre. La musique africaine en ressort plus riche et plus colorée.
Pour preuve Tony Allen, le maître de tambour lui imprime un tempo à faire blêmir les batteurs les plus racés, en déstructurant les modèles établis pour les réinventer et les intégrer dans l’afrobeat.
Fela, fils de l’Afrique des indépendances, nourri par la flamme révolutionnaire et l’idéologie des black power, se devait d’agir.
Au début des années 70, il vient d’inventer l’afrobeat – la musique au poing. Le Shrine, lieu des festivités les plus enviables, sera son sanctuaire et lieu de l’identité cultuelle.
La révolution qu’il comptait mener n’avait de sens que s’il affichait son opposition vis-à -vis des gouvernements militaires successifs. Sa République de Kalakuta autoproclamée zone libre et indépendante qu’il bâtit au nom de la liberté, provoqua la répression et les machinations de toutes sortes pour le réduire au silence.
La virulence de ses chansons l’exposait à un face à face avec les militaires : le 18 février 1977, le président Obasanjo, outré par les attaques personnelles et incessantes dont il fit l’objet, où le point culminant coïncide avec la sortie de « Zombie », ordonna la destruction de sa résidence, à l’issue de laquelle il sortit les jambes fracassées. Sa mère alors âgée de 78 ans était défenestrée et mourra un an plus tard. D’autres personnes, hommes, femmes et enfants seront sauvagement battus.
Après l’attaque inouïe de décembre 1981, il se demandait comment il en était sorti.
En septembre 1984, Il est condamné à cinq ans de prison pour possession illégale de devise étrangère. Il purgea 18 mois de prison, avant d’être libéré.
Que voulait Fela ? - La survivance de l’Afrique repose sur la conscience et la réappropriation de ses valeurs - matérielles et spirituelles - par les africains eux-mêmes.
- Sortir du scandale invraisemblable du Nigeria : la misère frappe comme l’étendue des désastres financiers.
- Emmener les africains à croire en eux-mêmes en mettant leurs talents au service de l’Afrique.
Pour y parvenir, il les exhorta à un soulèvement afin de débarrasser le continent des voyous au pouvoir, de même qu’il revendiqua une hygiène mentale, les conjurant de retourner aux valeurs spirituelles ancestrales.
Parler de Fela, c’est aborder l’itinéraire d’un homme exceptionnel, porté par l’amour du peuple, qui à travers sa musique a voulu montrer la voie à suivre, en affirmant que le continent africain pouvait prétendre à un autre destin que celui auquel il semble condamné.
Rendre hommage à Fela, ce n’est pas seulement saluer la mémoire de cette voix d’Afrique qui avant de s’éteindre avait su briller de toutes ses forces, non sans payer au prix fort son opposition face aux forces d’oppression, c’est aussi une façon de regarder l’Afrique, où les problèmes qu’il soulevait sont encore criants.
Dans cette Afrique qui doit retrouver ses valeurs pour aller dans le sens du progrès, la voix de Fela manque.
En attendant, sa musique se ressuscite dans les contrées les plus lointaines.
FELA (For Eva Lives Afrobeat) !
AFROBEAT NO LIMIT
L’afrobeat n’a pas de frontières, sa plaque tectonique s’est déplacée hors de Lagos pour creuser d’autres cratères à Tokyo, New York, Stockholm, Londres, Paris, Madrid, et bien d’autres villes du monde !Même si l’afrobeat n’est jamais passé aux oubliettes, longtemps, on se demandait, quel sera son avenir après la mort de son créateur ? Est-il capable de ressusciter dans un autre endroit que Lagos, et plus généralement hors de l’Afrique, et de générer des émules, voire des adeptes ?
Heureusement, l’afrobeat se joue dans toutes les grandes capitales et les DJs les plus avertis s’éclatent avec ses rythmes affolants.
Ayant constaté le manque d’évènements importants et réguliers traitant spécifiquement d’afrobeat, alors que l’enthousiasme du public toujours plus nombreux est réel lors des rares concerts, de même que la poussée de fièvre incontrôlable de jeunes talents musicaux, l’association AFROBEAT NO LIMIT est née et se voudrait être l’organisation fédératrice de cette mouvance d’artistes afrobeat : qu’ils soient musiciens, photographes ou peintres.
Sa promotion de l’afrobeat passe par les deux rendez-vous réguliers suivants :
- Les Nuits Spéciales afrobeat qui se déclineront sous forme de concerts et / ou animation DJ.
- Le festival annuel afrobeat composé de concerts, DJs et expositions photographiques et d’art.
Si vous aimez l’afrobeat , sa couleur métissée et ses rythmes endiablés, nous vous emmènerons vers ses territoires qui n’ont pas de limites.
------------------------------------------------------------ -
There are no borders to Afrobeat, its tectonic platform has moved from its home in Lagos and is digging other craters in Tokyo, New York, Stockholm, Paris, Madrid !
Even though Afrobeat would never have fallen into oblivion for long, some did wonder what was going to become of it after its inventor’s death. Was it capable of rebirth in some other place than Lagos, than Africa, and could it drop its anchor elsewhere?
Thank God, Afrobeat is played in all the main capital cities and up-to-date DJs are going wild with the crazy beat.
Having noticed the lack of regular important events around Afrobeat even though the fast-increasing public attending gigs shows true enthusiasm and even though there is an uncontrollable surge of young musical talents, AFROBEAT NO LIMIT aims to be the federating organization of Afrobeat artists: whether they be musicians, photographers or painters.
The promotion of Afrobeat by this organization includes the following concepts:
- special Afrobeat Nights : either concerts, either DJ/Disco evenings.
- A special Afrobeat Festival with concerts, DJs and art exhibitions (photographs, paintings, etc.)
If you like Afrobeat, its mixed colours and its frenzied beat, we shall take you to its limitless lands.
AFROBEAT NO LIMIT, EVERYBODY SAY “YEAHâ€
Traduction de Jacqueline Grandchamp
Copyright Adrian Boot
Pour mieux connaître Fela Kuti
Voir la page myspace de Femi Kuti
Voir les photos de concert de Femi Kuti sur Vues sur Scenes
Voir la page myspace de Seun Kuti
Voir les photos de concert de Seun Kuti sur Vues sur Scenes
Voir le site internet de Tony Allen
Voir la page myspace de Tony Allen
Voir les photos de concert de Tony Allen sur Vues sur Scenes
Voir le site internet de Antibalas
Voir la page myspace de Antibalas
Voir les photos de concert de Antibalas sur Vues sur Scenes
Voir la page myspace de Feva
Voir les photos de concert de Feva sur Vues sur Scenes
Voir le site internet de Ghetto Blaster
Voir la page myspace de Ghetto Blaster
Voir les photos de concert de Ghetto Blaster sur Vues sur Scenes
Voir la page myspace de Cafe Creme & les Freres Smith
Voir le site internet de Cafe Creme & les Freres Smith
Voir les photos de concert de Cafe Creme & des Frères Smith sur Vues sur Scenes
Voir la page myspace de Segun Damisa and The Afrobeat Crusaders
Voir le site internet de Segun Damisa and The Afrobeat Crusaders