Pour ceux qui se sont intéréssé à la scène métal extrême française de ces dix dernières années, FURIA ne devrait a priori pas faire office de nouveau venu.
Avec sa trilogie (les albums A la Quête du Passé en 2001 ; Un Lac de Larmes et de Sang en 2003 et le DVD live La Source Noire en 2004) distribuée internationalement via Adipocere Records, le combo mâconnais s’est vu considéré par la presse spécialisée comme un des groupes référents de la scène Death Mélodique hexagonale, tant pour sa capacité à proposer un univers riche et inspiré que pour la qualité de prods toujours réalisées par ses soins. Batterie, basse, guitares, claviers, samples ou violon : la machine FURIA développe alors sur disque comme en live une armada apocalyptique où la puissance rythmique le dispute à l’abondance des arrangements mélodiques. Plus d’une centaine de concerts (dont la Rotonde ou le Fury Fest) viendront consolider cette réputation dans le milieu du métal extrême.
Un milieu qui doit faire face en France à son manque de visibilité, de reconnaissance et de moyens… Et dont les groupes mêmes les plus solides peinent franchement, à quelques exceptions près, à trouver écho hors des réseaux d’activistes acharnés.
FURIA malgré son propre acharnement n’a pas échappé à la règle et s’est cassé les dents plus d’une fois à tenter de franchir quelques portes trop bien cadenassées…
Alors avec la fin de sa trilogie, c’est un cycle qui s’achève pour le groupe. Le line-up évolue, l’environnement change aussi, certains partent, d’autres s’absentent seulement. C’est l’heure du bilan - parfois amer - et des choix - parfois difficiles…Symbole de ces évolutions, le combo s’éloigne peu à peu du Death et de l’univers Heroïc-Fantasy pour se recentrer sur l’efficacité des riffs et un son plus brut et compact.
Le troisième Lp Kheros, sorti en 2006 chez Season Of Mist, apparaît aujourd’hui comme l’album reflétant cette transition ; celui de l’entre-deux, des tentatives, des erreurs aussi… Certains fans de la première heure hurleront à la trahison ! Mais Kheros permettra à FURIA de continuer à tourner et de confirmer ses envies d’orienter définitivement le propos vers quelque chose de plus contemporain, moins exubérant mais plus exutoire.
Au fil des nouvelles compos les samples s’effacent, les claviers disparaissent… Les fioritures et autres avalanches d’arrangements mélodiques cèdent la place aux fondamentaux d’un rock heavy, binaire et rageur, qui refont surface spontanément pour assouvir un besoin toujours intact de faire causer les watts… Blast’n’fuck : de retour avec un nouveau Ep autoproduit et un sens indispensable de la démerde propre à un certain Do It Yourself, c’est la nouvelle gueule de FURIA aujourd’hui. Revenchard et plutôt droit dans ses pompes après plus de dix ans de route…
Shaman
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