..Visiter mon site : www.verena-chometdurin.com
« Si je fais mes cils plus charbonneux,
Et mes yeux de plus de lumière
Et mes lèvres plus écarlates,
Demandant à tous les miroirs
Si tout est comme je le veux,
Nul vanité! Je recherche
Le visage qui fut le mien
Avant qu'il n'y ait le monde... »
Dans une écriture photographique singulière par sa frontalité et sa sobriété, je cherche à jouer avec les codes du féminin et du masculin. J'amène le spectateur dans un face à face intime où les contradictions sont permises, où soi et l'autre se font plus qu'un, tout en demeurant distincts.
Prolongeant cette réflexion sur le genre, mes travaux interrogent la frontière floue et mouvante entre le portrait et l'autoportrait. Je me projette dans mes modèles, je m'y retrouve tout en y éprouvant distance et étonnement. Et précisemment parce que ce sont des hommes, quelque chose d'eux parle de moi.
Rencontrés dans la rue, ils sont choisis pour leur dimension picturale. Ils me rappellent des tableaux dans lesquels s'installe une discussion avec le spectateur, comme s'ils ne pouvaient exister l'un sans l'autre.
La séduction de la rencontre avec l'autre se charge érotiquement lors de la prise de vue de par les attributs que je lui ajoute, comme un rouge à lèvre, ou encore la posture que je leur donne. Mais il s'agit d'un érotisme froid, mis à distance par la neutralité et la précision esthétique que je donne à mes images. Cette tension m'est nécessaire pour les révéler pleinement, pour montrr à voir jusqu'où on ne les aurait pas regardés.
La frontalité des portaits donne à voir mes modèles comme je les ai d'abord perçus, "Avant qu'il y ait le monde. "