il est une fois...
Un déluge apocalyptique s'abat sur le salon de thé "aux fées vertes" où trois jeunes femmes se préparent à un goûter d'enfants.
Emmanuelle, la maîtresse des lieux et Angelle, son bras droit, se retrouvent ainsi enfermées avec Belle, l'enjouée venue du dehors.
le temps se déglingue et elles étouffent en elles-mêmes.
Leurs différences auraient pu devenir des complémentarités si... elles n'avaient pas eu si faim
fond du décor
Barricade de bois aux dégradés de peinture verte, ce salon de thé est un grenier aux perspectives alambiquées.
L'armature d'une charpente bancale, des lucarnes fendues laissent transparaître une roue de la fortune rouillée quand les loupiotes veulent bien s'allumer. Dans un coin, une psyché est le reflet sans fond de cette histoire.
C'est un endroit où la vie se cristallise, où les objets - un escabeau et une desserte sur roulettes- sont les composants d'une chorégraphie de machinerie, répétant les mouvements désarticulés d'un lieu qui marche comme sur des rails, sans issue possible.
Ainsi, le décor de "à l'heure du goûter" donne vie à une matrice de guingois qui brise la solidarité tout en conservant la promiscuité des individus.
Nous sommes dans un cauchemar…
mise en [s]cène
Cette histoire ressemble à un conte où le mal-être, caparaçonné au sein des personnages, fourmille en un déséquilibre externe évident.
Ainsi l'esthétique générale du spectacle prend sa source dans le cinéma expressionniste et les univers Burtoniens.
Un salon de thé - une maison de poupée ? -oppressant, presque maléfique.
Ici, les trois figures sont prisonnières d'un engrenage au dessein inéluctable : une machine qui se déglingue, des masques qui se fissurent à la poussée de la bête - trop longtemps domptée - maintenant libre d'agir à sa guise au dehors de la cage. Les carapaces décodées s'extériorisent en mouvements mécaniques jusqu'à un paroxysme sauvage.
La musique originale composée par Michaël Hernandez - bande-son des atmosphères qui traversent le lieu comme l'enfermement de chacune des psychés - a une part essentielle à la mise en scène.
Le Beatnik du placard...
note de musique
Tour à tour inquiétante, mystérieuse ou introspective, la musique originale de "à l’heure du goûter" retrace l’odyssée psychique d’Emmanuelle, Angelle, et Belle : névrose, chute des masques et illumination.
Contemporaine, elle illustre l’univers résolument innovateur des Furies Bardes : une onirique sarabande où obscurité et clarté se donnent la main, au fil d’un dédale entrecoupé d’univers parallèles.
Michaël Hernandez
Omar Porras, Olivier Py, Tim Burton, Charlie Chaplin, David Lynch, Terry Gilliam, Pedro Almodovar, Delphine Gleize, Wong Kar Wai, Woody Allen, les Elles...