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Frantz Fanon

Mon ultime prière : mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge !"

About Me

Né le 20 juillet 1925* à Fort-de-France, Frantz Fanon, cinquième enfant dans une famille mulâtre de huit, reçoit son éducation secondaire au lycée Schoelcher où Aimé Césaire l'influencera. Fanon deviendra un penseur-phare du Tiers-mondialisme et de l'anti-colonialisme. En 1943, Fanon rejoint les forces françaises libres à la Dominique. Luttant côte à côte avec les « tirailleurs sénégalais », il est décidé à libérer la mère-patrie du nazisme. À ses amis qui lui disent que cette guerre n'est pas la leur, Fanon répond : « Chaque fois que la dignité et la liberté de l'homme sont en question, nous sommes concernés, Blancs, Noirs ou Jaunes, et chaque fois qu'elles seront menacées en quelque lieu que ce soit, je m'engagerai sans retour ».** Son idéalisme prend alors une tournure marquante car la seconde guerre mondiale révèle au descendant d'esclaves que la France qui leur avait inculqué un sens du patriotisme tricolore, avait également instillé dans l'esprit martiniquais et guadeloupéen un complexe de supériorité par rapport aux Africains. La condescendance pour d'autres frères soldats d'Afrique, la différenciation sentie chaque jour entre troupes françaises et celles des colonies, la hiérarchie dans l'armée et les administrations mettent Fanon mal à l'aise. Ces années de guerre l'engageront sur la double piste d'une libération mentale et physique.Fanon entame des études de médecine à Lyon, loin de Paris, parce que, plaisantait-il, « il y a trop de nègres à Paris » et qu'il voulait s'y « lactifier » (cité par Manville). La médecine – aussi bien que des cours de philosophie et de psychiatrie – lui permet de voir plus clair dans le processus complexe de la colonisation et dans la désubjectivation du colonisé. La médecine est une porte qui conduit Fanon vers la psychologie en milieu colonial, c'est-à-dire une branche de la psychologie qui prend en compte l'univers de la violence et l'aliénation du colonisé. Il se désespère, lorsqu'il pratique en Normandie (Pontarson), que la nosographie soit occidentale, inapte à servir de cure au malade social et/ou colonial et en Algérie, il s'indignera des pratiques carcérales moyenâgeuses. En Algérie, Fanon fera adapter de nouvelles structures, la sociothérapie (la guérison par des pratiques sociales) et l'ergothérapie (la guérison par la pratique de métiers) et introduira des données spécifiquement « postcoloniales ». Préoccupé par le racisme qu'il affronte dans la vie quotidienne, il publie Peau noire, masques blancs en 1952, sa thèse de doctorat en psychiatrie.Peau noire, masques blancs dénonce d'emblée la citoyenneté de façade imposée par la politique assimilationniste, grandement intériorisée par la conscience antillaise. À travers l'opposition entre l'être et le paraître, Fanon opte pour le singulier de la couleur et le pluriel pour ses « masques ». De fait, confondus avec les Africains et les Africains Américains, les Antillais ont réagi par leurs attitudes et comportements mimétiques différents : du mimétisme le plus complet à la résistance à tout mimétism. Pour faire sauter l'invisibilité que leur fait vivre la France, les manières sont effectivement multiples. Elles varient d'un mimétisme total (Homi Bhabha, « not quite, not white ») à l'auto-dérision et l'auto-destruction par le déni de cette part de son identité « criante », visible alors même que les Blancs le traitent d'invisible (Ralph Ellison). Fanon est devancé par un nombre d'Africains Américains qui à leur tour annonçaient les chefs de file de la « Harlem Renaissance », tel Edward Blyden.Responsable de l'hôpital psychiatrique à Blida de 1953 jusqu'à 1956, Fanon soigne de jour les blessés parmi les soldats français, de nuit plutôt les victimes de l'oppression coloniale. Il s'engage dans le politique car, comme il l'écrira dans sa lettre de démission, il y a un lien entre la psychose et l'aliénation colonialiste : « La folie est l'un des moyens de l'homme de perdre sa liberté. [...] Si la psychiatrie est une technique médicale qui se propose de permettre à l'homme de ne plus être étranger à son environnement, je me dois d'affirmer que l'Arabe, aliéné permanent dans son pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue ».Fanon importune parce qu'il voit plus large que son île : il dissèque les corrélations entre différentes sphères de la société coloniale ; sous l'angle sociologique, philosophique et psychanalytique, il aborde la question de la (dé)colonisation en connectant plusieurs ères. Rassemblant Algériens et Antillais – « nous portions la calotte et eux la chéchia » (Manville) – Fanon est allergique à tout autoritarisme. La lutte tenace et la guerre fort inégale entre colonisateurs et colonisés lui révèlent les divergences dans les expériences de colonisation et de colonies : car si les Antillais ont opté pour rester dans le giron de la France-mère, l'Algérie et d'autres nations colonisées par la France paieront un lourd tribut pour l'indépendance.De jour, Fanon soigne les blessés français, les soldats effondrés par les brutalités commises ; de nuit, Fanon traite les victimes de l'oppression coloniale. Constatant la vanité d'un traitement intra muros si la société extra muros tout entière est malade, Fanon décide de ne plus exercer. Deux ans après le déclenchement de la guerre de libération, Fanon démissionne de son poste à Blida.Il sera expulsé d'Algérie en 1957 par les autorités françaises et s'installera à Tunis, où il rejoint le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il devient membre de rédaction d'El Moudjahid, organe important du FLN (le Front de libération nationale) et en 1959, fait partie de la délégation algérienne au Congrès pan-africain d'Accra. En mars 1960, Fanon est nommé ambassadeur de l'Algérie au Ghana et assume un rôle diplomatique. Il publie L'An V de la révolution algérienne en 1959 et Les Damnés de la terre en 1961.Mort à Washington le 6 décembre 1961 d'une leucémie aiguë, Fanon a été inhumé au cimetière de Chouhadas, toponyme qui signifie aussi « les martyrs de la guerre », près de la frontière tunisienne, à quelques mois de l'Indépendance.Au carrefour de plusieurs disciplines, Frantz Fanon a été le meilleur pionnier et passeur d'études postcoloniales : n'est-ce pas lui qui inspire directement Homi Bhabha qui écrit une préface à la traduction de Peau noire, masques blancs ? N'est-ce pas lui encore qui est cité par Edward Saïd dans Orientalisme et Culture et Impérialisme ? Par son utilisation du concept de mimétisme, Fanon est au berceau des études postcoloniales.Les traductions des essais de Fanon sont nombreuses. Dans sa deuxième traduction en anglais (2004), on présente Les Damnés de la terre comme livre essentiel sur la réorganisation sociale pour les dirigeants des nations naissantes, d'une importance majeure sur les revendications des droits civiques et pour les mouvements anti-colonialistes et des consciences noires à travers le monde. D'une actualité brûlante, l',,uvre fanonienne continue de lancer des étincelles de révolte justifiée et de lutte acharnée contre toutes les inégalités.– (Kathleen Gyssels)


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My Interests


Le roi blanc ...La Mort Noire
envoyé par www-Piankhy-com "Cette Europe qui jamais ne cessa de parler de l'homme, jamais de proclamer qu'elle n'était inquiète que de l'homme, nous savons aujourd'hui de quelles souffrances l'humanité a payé chacune des victoires de son esprit.""Le peuple colonisé est idéologiquement présenté comme un peuple arrêté dans son évolution, imperméable à la raison, incapable de diriger ses propres affaires, exigeant la présence permanente d'une direction. L'histoire des peuples colonisés est transformée en agitation sans aucune signification et, de ce fait, on a bien l'impression que pour ces peuples l'humanité a commencé avec l'arrivée de ces valeureux colons."
once upon a time in Kmer 1
envoyé par afriktag
once upon a time in Kmer 2
envoyé par afriktag
once upon a time in Kmer 3
envoyé par afriktag "Le colon fait l'histoire. Sa vie est une épopée, une odyssée. Il est le commencement absolu : "Cette terre, c'est nous qui l'avons faites." Il est la cause continuée : "Si nous partons, tout est perdu, cette terre retournera au Moyen-Age." En face de lui, des êtres engourdis, travaillés de l'intérieur par les fièvres et les "coutumes ancestrales", constituent un cadre quasi minéral au dynamisme novateur du mercantilisme colonial."
3ème partie de "L'assassinat de Félix Moumié"
envoyé par nadytch

I'd like to meet:

"Je n'ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d'une culpabilité envers le passé de ma race. Vais-je demander à l'homme blanc d'aujourd'hui d'être responsable des négriers du XVIIe siècle ? (…) je ne suis pas esclave de l'esclavage qui déshumanisa mes pères."

Music:

"N'avons nous pas autre chose à faire que de créer une troisième Europe ?" "Ne perdons pas de temps en stériles litanies ou en mimétismes nauséabonds. Quittons cette Europe qui n'en finit pas de parler de l'homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre, à tous les coins de ses propres rues, à tous les coins du monde."

Movies:

"Moi, l’homme de couleur, je ne veux qu’une chose : Que jamais l’instrument ne domine l’homme. Que cesse l’asservissement de l’homme par l’homme. C’est-à-dire de moi par un autre. Qu’il me soit permis de découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve. [...] "

Television:

"Le colonialisme n'est pas une machine à penser, n'est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l'état de nature et ne peut s'incliner que devant une plus grande violence."
Elridge Cleaver Black panther 2/3
Amilcar Cabral : Guinée le cancer de la trahison

envoyé par reubeuss

Books:


Sankara a harlem
envoyé par romsiten " Il ne faut pas essayer de fixer l'homme, puisque son destin est d'être lâché. La densité de l'Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c'est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j'introduis le cycle de ma liberté. Le malheur de l'homme de couleur est d'avoir été esclavagisé. Le malheur et l'inhumanité du Blanc sont d'avoir tué l'homme quelque part. Sont, encore aujourd'hui, d'organiser rationnellement cette déshumanisation. Mais moi, l'homme de couleur, dans la mesure où il me devient possible d'exister absolument, je n'ai pas le droit de me cantonner dans un monde de réparations rétroactives. Moi, l'homme de couleur, je ne veux qu'une chose : Que jamais l'instrument ne domine l'homme. Que cesse à jamais l'asservissement de l'homme par l'homme. C'est-à-dire de moi par un autre. Qu'il me soit permis de découvrir et de vouloir l'homme, où qu'il se trouve. Le nègre n'est pas. Pas plus que le. Blanc. Tous deux ont à s'écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication. Avant de s'engager dans la voix positive, il y a pour la liberté un effort de désaliénation. Un homme, au début de son existence, est toujours congestionné, est noyé dans la contingence. Le malheur de l'homme est d'avoir été enfant. C'est par un effort de reprise sur soi et de dépouillement, c'est par une tension permanente de leur liberté que les hommes peuvent créer les conditions d'existence idéales d'un monde humain. Supériorité? Infériorité? Pourquoi tout simplement ne pas essayer de toucher l'autre, de sentir l'autre, de me révéler l'autre? Ma liberté ne m'est-elle donc pas donnée pour édifier le monde du Toi? A la fin de cet ouvrage, nous aimerions que l'on sente comme nous la dimension ouverte de toute conscience. Mon ultime prière : O mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge! "
AFR_50
envoyé par SebaLaMainDor

Heroes:


Amilcar cabral
envoyé par reubeuss

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Posted by Frantz Fanon on Sat, 08 Sep 2007 02:03:00 PST

Préface de Jean-Paul Sartre aux "Damnés de la terre"

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Posted by Frantz Fanon on Sat, 08 Sep 2007 01:58:00 PST