Je suis un pwel qui vit pleinement sa nordicité. Vivre pleinement la nordicité c'est le moment où quand tu met le pied dehors tu ressends le froid t'arracher de ton bien-être de salon. C'est regarder les cônifères et vouer un infini respect pour ceux dont l'endurance au froid est rendu telle qu'ils en garde même leurs aiguilles. C'est marcher dans la neige et écouter avec satisfaction le son de la neige piétinée. C'est rêver de retourner à la campagne alors que la majorité rêve de la ville. C'est se laisser pousser les cheveux parce que c'est plus chaud quand y fait frette. C'est faire un roadtrip dans la toundra pour toucher le pergélisol. C'est regarder les glaciers passer en ayant peur que la terre se réchauffe trop. C'est boére de la biére dans un chalet en rondin loin des mondains. Puis, boire de la vrai biére d'épinette pour désaouler. C'est cultiver des Sapins Baumier dans son salon et être triste de les voir mourrir. C'est aimer écouter du Immortal et faire semblant d'être complètement glacé. C'est espérer qu'il neige à l'halloween pour pouvoir faire peur aux ti n'enfants pas grims. C'est avoir un ami corbeau pas trop loin qui réveille tous les voisins le matin. Finallement, c'est savoir faire la fête et respecter l'esprit du nord.
En train de former un band de Métal Noir québecois présentement avec le guitariste d'Obscure Spell.
Voilà ce que je suis.
"Nous vivons dans un pays qui est détesté par ses propres habitants"
-Bernard Voyer
La Nordicité
Le concept de nordicité a été créé au début des années 60 par le géographe Louis-Edmond Hamelin. Il fait partie des invités de Serge Bouchard pour parler de notre rapport au froid. Autour de la table, il y a aussi l’explorateur Bernard Voyer, la chercheuse Catherine Vaudry et le complice Bernard Arcand.
Sommes-nous nordiques?
Serge Bouchard pose la question en sous-entendant, « avons-nous la tête au nord? » Autrement dit, sommes-nous nordiques dans notre esprit, notre tête, nos gestes et nos actes?
« Non », répond Louis-Edmond Hamelin. Il rappelle que dans les années 40, quand il a commencé ses travaux, le terme « nordique » ne s’appliquait qu’aux Scandinaves! Il s’est battu et finalement, le terme a été élargi dans les dictionnaires... dans les années 80. Sur le plan international, le Québec, qui est le pays le plus froid de la francophonie, aurait un rôle à jouer, qu’il ne joue pas.
Catherine Vaudry croit que dans notre culture, le cinéma, la littérature et les arts visuels, notre représentation imaginaire de l’hiver est très présente même si notre société a plus de difficulté à l’intégrer. L’absence de l’hiver dans les téléromans en est un exemple. « Quelle image avons-nous du nord? Est-ce qu’on parle du nord ou de l’idée du nord? »
Bernard Voyer est convaincu que nous sommes nordiques, mais nous ne savons pas quoi en faire. « Nous ne savons pas comment vivre avec cette réalité. » Cela se reflète dans notre quotidien et notre vision politique.
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