Erzsébet Bathory, qui appartenait à l'une des plus illustres familles de Hongrie, laquelle s'était d'ailleurs toujours distinguée dans le bien comme dans le mal, était née en 1560. Elle mourut le 21 août 1614, murée par décision de justice, dans son château de Csejthe, nid d'aigle sur un éperon rocheux.
Sa cruauté était l'aboutissement d'une race fondée par des guerriers, constamment reprise par des épouses de d'autres lignées guerrières; les générations de ces temps de Mars.
Erzsébet Bathory, à sa venue sur terre, n'était pas un être humain achevé. Elle s'apparentait encore au tronc d'arbre, à la pierre ou au loup.
La Comtesse a vécu en dehors du temps des humains, dans un univers aux profondes cavernes, prisonnière des plus noires magies, fascinée par son érotisme de pierre, de neige et de murailles.
Le château de Csejthe est depuis deux cents ans en ruine sur son éperon des Carpates, aux limites de la Slovaquie. La Bête de Csejthe, hurle encore la nuit dans la chambre dont les fenêtres et la porte furent, et restèrent murées. Les fantômes sont toujours là et, dans un coin des caves, le pot de terre qui contenait le sang prêt à être versé sur les épaules de la Comtesse.