Contemporary Arts, Theatre, Music, Literature, Society...
SALZINSEL MAGAZINE issues
SALZINSEL 4 EDITO
Plus la fréquentation des églises a diminué, plus celle des institutions culturelles a augmenté, pensent certains. Le culte de la culture.
Jamais auparavant il n'y a eu autant d'effervescence pour les choses culturelles – dans nos post ou alter démocraties marquées par l'ambiguïté d'une multiplicité individualiste. Surtout au Luxembourg. Comme si l'on se rendait compte que c'est la seule plaine de jeux qui nous reste, la seule dimension de notre organisation sociale, où il nous est permis de délirer librement, de faire son bazar et ses crises existentielles sans porter atteintes à la structure d'ensemble. Encore faut-il vouloir le faire lucidement, car nombreux sont ceux qui délirent, point. Activité due sans doute à ce que le philosophe allemand Peter Sloterdijk qualifie d'hystérie collective, transformée en cette arrogante coolness (qui annule les individuelles formes d'expression), versus l'hystérie ou hystrionie ponctuelle et individuelle repérée et étudiée par Sigmund Freud. Or, cette coolness doit être montrée sur la place publique, et rien de tel que les arts ou la culture rassembleuse. Depuis quelques temps, on est tous devenus des dj's ou des photographes, des musiciens, des performers ou encore des organisateurs d'évènements culturels. On court de théâtre en musée, des philharmonies aux rockhals, on ne veut pas en louper une miette, histoire de ne pas perdre le fil des réjouissances et surtout pour démontrer qu'on est dans la place et qu'on parvient à bien brasser de l'air. Là -dessus, on digère plus ou moins longtemps, plus ou moins bien, les choses vues et entendues et tôt ou tard on n'a que deux choix, soit mettre sa propre couche par-dessus ou se mettre à l'écart et observer. Pour ceux qui se décident de signer de leur propre trait ou celui emprunté à un autre, pensent que cela est salutaire et sans conséquence. Quoi qu'il en soit ça fait briller un temps. Ces quelques minutes de gloire individuelle?
Mais lorsque ces jeux sont directement liés à une production ancrée non seulement dans une réelle réflexion artistique, mais aussi dans un flux économique – cette structure d..ensemble, la responsabilité est bel et bien là . Elle mue vers l'âge adulte et devient douloureuse. Et pour envisager l'avenir de ses propres créations ou de sa propre appréhension des choses créées, n'est-il pas salutaire de jeter un coup d',,il dans les rétroviseurs historiques et de contextualiser, voire même de critiquer, de se critiquer.
Marcel Duchamp disait que le regard est plus important que la chose regardée, alors peut être que le processus de création, l'action en cours, pour atteindre un résultat fantasmé (s'il en est un), est plus importante que les résultats finis. Ainsi Salzinsel 4 contextualise et tâche à cet effet de sonder la mue luxembourgeoise (un peu plus en particulier).
Karolina Markiewicz
Communiqué.........Pour des raisons de météo, nous avons décidé de ne plus nous occuper de la Galerie Terres Rouges à la Kulturfabrik. Le soleil a fait que nous avons pris cette décision... La dernière exposition photo de Tim Battin que nous avons organisée était un succès, beaucoup de gens se sont déplacés pour ce vernissage... c'est mieux de terminer ainsi, en beauté ! Cela dit l'histoire de Salzinsel est loin d'être terminée.
Le magazine Salzinsel existe toujours et sa prochaine parution ne va pas tarder...très prochainement....à suivre...