About Me
artiste plasticien, 1 enfant, 31 ans,......" Elle avait allume la radio. Une voix transistorisee l'avait aussitot renseignee sur l'avancement du genre humain.
On s'tranglait a l autre bout du monde. En Afrique, en Tchetchenie, on tuait, on egorgeait, on saignait, on eclatait. Au Moyen Orient, les bombes fragmentaient, les chars ecroulaient, les commandos nettoyaient. Deux mille oiseaux nageaient dans le brut, la banquise se fracturait et la terre se couvrait de buisson d epines.
C etait dit gentiment et sans sarcasme. C tait la voix des medias. Chez nous, ca vermoulait assez bien ! Curetage de cerveaux. Loft Story fabriquait tranquillement son contingent de moules. La basoche grimpait au mat des affaires, les potaches tuaient leurs copains a coups de batte de baseball, les hommes politiques avaient le revolver sur la tempe."
Vautrin, le journal de louise B, laffont 2002.Que dire ? Que faire ? Se recroqueviller ? Parfois j evite. Hurler ? Perte de temps et d energie. ca soulage. Affronter, denoncer, agir, surprendre, revendiquer ? Trouver des solutions ? J en ai, trop radicales parait-il, trop utopiques.
De l art, pour exorciser, denoncer, agir, revendiquer.
Tel serait le constat de mon travail depuis quelques annees. A lire les journaux, regarder les infos, les emissions betifiantes de la tv, ecouter les gens dans la queue des supermarches. Je grisaille. Avec humour. En esperant une rencontre humoristique lorsque autrui regarde mon travail. L humour se partage. Il faut etre deux. Pas d eclat de rire. Non. Un soupcon de sourire suffit.
Alors, je dessine, j€™installe, j€™essaie de creer des ouvertures, des portes, dechirer du grillage, donner de l air a un cube, ouvrir des fenetres. Du travail en noir et blanc, toujours du noir et blanc. La peur d utiliser la couleur, trop de difficultes? Peut-etre. Mon attirance des films en noir et blanc, des vieilles photos ? Aussi. Mon amour des livres, de ces petits symboles noirs sur fond blanc ? Sans doute, surtout.
Je dessine beaucoup, pour une facilite de moyen, un manque de place, le contact direct, de l idee a la main au support. Jouissance du premier homme qui tague sa caverne, besoin de rien ou presque. Inscrire, tracer, graver, laisser une trace.
Pas de grandes phrases, de longs discours. Non, des petites choses, simples, rapidement identifiees et identifiables. De la simplicite pour toucher le plus facilement possible.Je travaille comme je pense, par sursauts. Pour penser, idem, des idees courtes mais qui porte loin. J espere. Pour ecrire, des jets, des postillons, des crachats. Pour ne pas reproduire les discours des politiques, si bien ordonnes, rectiligne, plat. Sans aucun doute. Des idees qui begaient, qui souffrent pour sortir.
Je sautille.
Pour faire des ronds dans les flaques. Du mouvement.
Eviter l immobilisme, creer des intensites, des tensions, des frequences, a courtes ou longues portees.