Le projet: "Le monde des fleurs"
L'ensemble des morceaux diffusés sur cet espace n'est qu'un extrait d'une oeuvre plus large intitulée Le Monde des Fleurs. Chaque morceau que compose Damabiah est accompagné d'un texte l'illustrant et narrant la vie quotidienne des habitants de cet étrange univers. L'idée d'associer le texte à la musique est que, plus le lecteur-auditeur sera imprégné de cette atmosphère, plus cette galaxie parallèle à la notre sera accessible.Dans le monde des fleurs, la guerre a existé, mais elle n'est plus. A perte de vue se dessinent des champs, des paysages colorés et improbables, parmi lesquels déambulent des entités florales ou animales, des véhicules dont le design naïf et parfumé peut parfois déconcerter. Une société vivant au rythme de l'égraineur de secondes, le charismatique Limace-Temps. Le ciel, le firmament sont accessibles à chacun. On trouve à quelques années lumières d'ici l'antre des cigales auquel on parvient via le chemin de lait. Celles-ci, ambassadrices d'une jet set aromatisée fraise-framboise ont pour coutume d'organiser de manière régulière le célèbre bal des cigales. Chacun y est convié. Derrière l'antre des chanteuses, près de la constellation du nénuphar s'affaire une colonie d'abeilles. Personne le les a jamais approchées. Jour et nuit elles collaborent joyeusement à l'édification de L'Arc-en-Miel sans jamais rechigner à la tâche. Certains sages, dont Papy Flore, prétendent qu'à l'extrémité de l'arc aurait été élevée une cloison de miel, laquelle abriterait un continent mystique. Tandis que le Limace-Temps fait avancer le monde, l'arc se rapproche et, patiemment, tous attendent la jonction avec Le Monde des Fleurs qui se fera, parait-il, au chant de la Lune.
Un jour, alors que la petite Flora jouait à l'arrière de la hutte avec ses amies Clara et Domytille, Papy Flore fit observer aux enfants qu'elles étaient désormais en âge de comprendre qu'existait dans le monde des fleurs un arbre un peu particulier, un peu courbé, aux branches de coton, un arbre millénaire, Le Grand Marionnettiste Damabiah. Ce vieillard tirerait les ficelles de tout ce qui est source de vie ici-bas. Il attendrait avec mélancolie, amour et poésie celle qui viendrait à descendre de L'Arc-En-Miel au chant de la Lune. Armé de patience, il tirerait les dernières ficelles de sa vie afin de pouvoir repartir, le jour venu, avec sa promise. Le Monde des fleurs se verrait alors suffisamment mûre pour se prendre en main. Sa mission accomplie, il rejoindrait au bras de son aphrodite angélique le Dieu Pivoine. La douce Caliel est l'ange des arômes.
Voilà , le décor est planté, la musique se crée au fil de l'histoire...nul n'en connaît l'aboutissement.
Pollinisation
Le Royaume des Carnivoras
Le Dieu Pivoine
Invasion:
"L'invasion a pour effet de suggérer en chacun de nous une foule de sentiments. Oppressé, écrasé, c'est sous le poids des autres que se révèlent le fort intérieur et l'exigence de résistance. Les forces, les couleurs, les relations intra-intimes se subliment sous l'ardeur que l'envahisseur met à imposer à l'autre son ultime mal-être. Tout dans l'univers est amené un jour ou l'autre à être envahi, submergé, et à en sortir anéanti ou grandi. C'est ainsi que Papy Flore narra à Flora l'origine du Monde des Fleurs."Flora Danse
"Projetée à des années lumières du désespoir, Flora tourbillonnait par-delà les aurores silencieuses du petit jour. Un concerto pour brises printanières accompagnait son entrain et la rosée matinale rafraîchissait le rose de ses joues. Lune et Soleil jouaient de leurs atouts, se livrant à un poker séducteur digne des plus beaux duels d'antan. L'enfant se délectait d'un pétale de prose, une friandise menthe-orange dont l'onctuosité venait tour à tour sillonner les plaines de son palais et, de temps à autre, titiller son nectar odorant. Qu'il était doux de voltiger d'ici, de là , sans but ni fin, du plateau sirupeux des Aloes Striata à la Dune du Lotus. L'éphémère exprimait alors sa sublime dimension quand le tourment se morfondait dans un cyclique désespoir. Flora avait en elle la grâce du ciel et le caractère de la mer. Quand les portillons oculaires laissaient s'évader la lumière, rien ne semblait pouvoir résister à l'intensité du vert horizon. Tout ne faisait plus qu'un, les sourires s'enchaînaient en cascade à l'orée de sa bouche. Le nez mutin mimait la danse de la vie, le spectacle ne faisait que commencer."
La carotte exilée:
A bien y réfléchir, son unique crime, être une carotte. Son ethnie décimée par les Carnivoras, elle avait été contrainte à l'exil, parce qu'après l'invasion, la nourriture s'était faite rare . Et ne voulant ajouter à la misère ambiante, aux lendemains difficiles, elle avait préféré laisser les autochtones à leur reconstruction, s'imaginant qu'un ailleur plus propice à une résurrection l'attendait. Mais cette lointaine terre promise lui réserva un bien étrange accueil. Son périple touchant à sa fin, la Carotte aspirait au repos. Elle s'aprêtait à se rafraîchir. Un point d'eau, une cascade se trouvaient là quand la guérilla Cactus s'abattit sur elle. Puis plus rien. Le noir absolu, le vide.
Si l'on se rend aujourd'hui dans l'empire des Cactus, on s'expose au danger. Certains prétendent cependant que ceux qui s'y seraient rendus en seraient revenus vivant grâce à la protection d'une âme errant dans le désert, celle de la divine Daucus Carota. On l'aurait vue à plusieurs reprises se baigner dans les eaux de la cascade.
Le Rêve de Flora
"J'inspire le souffle de l'eau qui apaise les maux de mon âme. Mes bronches s'imprègnent alors de la réalité que l'on m'inflige, avant que le coeur et le corps ne se figent. Un instant trouble et indolore. Mon ange est noir, pure, intense et solide. Il m'invite au voyage, un village dans les nuages, un univers en noir et blanc. Et puis les couleurs, les senteurs, les champs de fleurs et ce chêne qui m'attend. Eau, c'est dans tes turbulences que ma vie prend alors un sens, parce que l'impureté est tactile et docile, et qu'elle ne puise dans des fonds si fragiles qu'une infime – mais sublime – portion des raisons de nos destinées. Le temps ne passe pas entre cette eau qui me fixe et mon âme qui s'évapore. Je suis morte. Et puis la couleur, les senteurs, les champs de fleurs et ce chêne qui m'attend. J'aime cette rythmique que nous propose la nature sans jamais nous indisposer…le ruisseau aux percussions, la brise aux vents, le moineau au chant, l'ensemble suffisant…"
1606.WK.84
"Un ange pour unique Soleil, les pieds dans la rosée, des champs alentour et des grains de vie qui s'éveillent au petit jour. Flora aux essences joyeuses et innocentes s'amourache du tacot qui vrombit les sourires des citoyens d'un monde aux senteurs exquises. Au volant de l'orchidée roulante, le paysage s'anime quand les collines se font planes au son du chant de la morosité qui se fâne. Un arc-en-miel au tracé méthodique s'immisce dans un ciel déjà transit de couleurs et en un clin de feuille, ouvre l'accès au chemin de lait, aspirant Flora vers le lustre lunaire, là où s'ouvrira au couchant de l'ange, le bal des cigales."
Le Limace-Temps
"Les secondes s’égrainent une à une. Les tulipes leur font écho. Les lames tranchantes brisent les minutes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. L’acte strident, perpétuel, le geste accompli avec la même fermeté, le même enthousiasme. Le Limace-Temps, au sommet de son hygrophore, surplombe le monde. A portée de main , l’horloge inquiétante qu’il émiette à son allure. Les larmes de jouvence se suivent et se ressemblent. Détenteur de sagesse et d’illusions, il croise son regard vieillissant dans chacune des gouttes qu’il libère. Passée la dizaine de millénaires, on ne prête plus attention au long court qui s’effrite. Sans lassitude, Monsieur Temps sifflote, chantonne, se dandine, sirote à la volée une chope d’écume, se délectant de son propre filet de bave. Et l’univers poursuit son dessin sur fond de continuum limace-temps."
Bedi Beda le champignon:
"Un chapeau tacheté s’agite au loin, les pois s’étendent et se distordent, des figures se dessinent de manière anarchique. L’alchimiste éveille la nature à ce qu’elle a de plus fameux. Les grandes misères s’essoufflent sous l’effet de la fusion des couleurs. L’hallucination guète aux portes des champs. Bedi Beda s’initie au rite ancestral de la transformation des essences intérieures. Fils de l’Hygrophore sur lequel le Limace-temps voit défiler le long cours, il caresse la jouissance de la connaissance. Des premiers pas mycotranscendants, des effluves, des fumées, le jeune champignon manie à merveille les arômes orphelins et les cajole en un tour de main. Le gentil végétal gluant bondit d’une motte à l’autre, se confortant dans l’idée que le savoir, aussi vif soit-il, doit être capté, happé, peu importe l’endroit où il se situe. L’apprentissage perdure, ne devient pas champignon qui veut. Les exigences de maîtrise et de vivacité sont de rigueur. Et toujours à fleur de pot, vaut-il mieux encore savoir résister à l’ignorance tentatrice qu’au chant des sanglots. Au détour d’un champ mignon, amadouer les larmes d’un pare-brise, lustrer la pimpante destinée des floraisons printanières, scinder l’ivresse d’un passage à vide. Voilà le flambant jeu auquel se livrent les petits hygrophores. L’école des hallucinations vivra, les rêves ont encore de beaux jours devant eux…"Les larmes du pare-brise
"A l'aube de l'hiver,quand l'automne s'éprend des restes d'été qui s'évaporent, viennent à contre-feuille s'inviter dans nos matinées sonores, les larmes du pare-brise..."
Le Sanctuaire Des Souvenirs A Venir:
"La fleur se laissait porter. De toute façon, elle n’y pouvait plus grand chose, son destin était entre les mains du vent. Il la conduisait au Sanctuaire des Souvenirs à Venir. On y priait là -bas pour ce que le destin mijotait, de formidable ou de moins bon. L’unique lieu de culte du monde des fleurs avait la forme d’un bulbe aux murs de soie. Ni prêtre, ni symbole, ni vitraux. Juste un lieu dans lequel on prétendait pouvoir entendre la parole de Pivoine, celui qu’on ne vénérait pas, celui qu’on respectait, celui que l’on considérait comme le formidable arbitre, le grand superviseur. Comme son nom l’indiquait, le Sanctuaire était une source, un espace de méditation et d’écoute de ce que le futur semblait déjà laisser présager. Des mots aux lignes courbes, des figures géométriques auxquelles il manquait un côté, des esquisses, des portes ouvertes, des tunnels aux gigantesques baies vitrées, des traces réconfortantes de lointains envisageables. Tout était écrit, au brouillon, libre à chacun de gommer, de relire, d’y revenir…"Le Pourchasseur de Vide "On ne comprend du vide que les traces du passé qu’il nous laisse. Se pressent dans le rien les avides de néant, peut-être est-ce là la clé du tout. Du Monde des Hommes au Monde des Fleurs, les couloirs s’élargissent en certains points, imprécis hélas. Bien heureux celui qui les capte. Courir l’un auprès de l’autre sans jamais tourner la tête vers le voisin, le nier pour se rendre compte de son existence une fois la ligne franchie, sans avoir un jour pu imaginer que de ce concurrent l’on aurait pu faire un allié. Le Pourchasseur de Vide est l’unique entité dotée de rapidité. A la croisée d’un sentier d’ivoire et d’un chemin d’espoir, on semble, on croit l’apercevoir, mais sans doute n’en est-il rien. A peine distingue-t-on une perle d’inspiration dès lors qu’il reprend son souffle. Des trépidations dans les prairies à proximité et des courants d’air frais abondent sur les étendues de roses blanches. Le coureur d’ « après-tout » rejoindra le « pourquoi pas » si le « décidément » ne vient jeter un obstacle au beau milieu du périple vaurien. L’orchidée roulante erre, elle, après la consistance de cette gigantesque oeuvre d’art à portée de pétale. C’est bien ainsi que l’on a défini depuis longtemps le travail architectural de Pivoine. Lui qui a donné le jour à la concrétisation, cet artiste auquel on n’a pas tout compris, parce qu’on a mis en valeur de sa tâche que le vu et le prévisible, mais à aucun moment le caché, le morceau d’inexistant, la part mystique. Pourtant fut érigé un bout de mysticisme dans le Monde des Fleurs avant la folle entreprise du Pourchasseur de Vide. On lui doit en effet l’édification du Sanctuaire des Souvenirs A Venir. Parler de messie serait fort. On retiendra la lumière et le détachement de l’individu, juste un garant de la poésie spirituelle. Celui qui coure parmi les limaces, alors que dans le Monde des Hommes, on sourit de celui qui erre parmi les antilopes."
Héliosphère: "Tout y est brûlant, source de mort. Un parfum d'abîme s'en dégage. Pourtant, sans elle, plus de vie, la pénombre. Cet enfer haut dans le ciel veille sur les germinations saisonnières. On l'a vénérée au plus haut point d'une civilisation à une autre. Le paradoxe juste à point, l'astre fidèle qui s'avance. La créature qui finira par se nourrir de ses petits. La vénération, juste histoire d'amadouer et retarder l'échéance."
Caliel dort: "Le long de son corps,des plumes se mobilisent pour former une farandole. Les notes s'accordent toutes pour dire que, même endormie, Caliel veille. Bondissant d'un nuage à l' autre, elles viennent effleurer sa joue, quelques unes se hasardant même à virevolter pieds liés au-dessus de son auréole. En bas les rues sont bondées, les fourmis s'affairent, elle en reconnaîtrait bien quelques unes, celles que la mission d'une vie dans l'au-delà lui a données pour enfants. Dans le monde des fleurs,chacun se doute bien que, par-delà la galaxie, au bout de l'arc-en-miel, s'offrent à l'éternité des dieux ou des anges, peut être même les deux. Jadis le bal des cigales au firmament mais jamais personne pour percer la cloison de miel. Il existe bien pourtant ce « tout » universel et inaccessible, le royaume du Dieu Pivoine et de ses fidèles angéliques. Caliel en fait partie. Et, tandis que ses fourmis s'activent, elle dort, bercée par une symphonie en fée majeure, qui lui susurre à l'oreille que rien ne viendra troubler cet instant, le sommeil de l'Ange étant une condition essentielle au bon équilibre du monde."
Le clown: "La pirouette et la déferlante de pitreries les pieds dans le sable. La fameuse tarte alors que la plus fameuse des claques reste encore à venir. Tournoyer et tournoyer encore, sans arrêt se mentir pour finir par se retrouver devant un miroir illusoire. L'arrosoir n'est plus à portée de main, ce n'est plus le maquillage qui coule mais bien l'alarme, la solitude qui retentit loin du tumulte et des clameurs. La terreur, les coulisses, les sauts de rires s'entrelacent, le noeud nombrinoir, la terrasse aux souvenirs. Le clown savoure les secondes qui s'égrainent, la mémoire seconde les vaines cabrioles en un tour de fiole. Qu'il est doux cet alcool, nager et nager encore, se languir, sans arrêt se mentir et finir par mourir, noyé dans un reste de nostalgie."
Le danseur du fleuve:
"Une danse aux accents colorés en bordure de ruisseau, de fleuve, de rivière ou de mer quand la ville ne suscite plus l'extase d'un paradis terrestre et qu'il ne reste à chacun qu'un reflet d'insouciance au travers d'un reflet aquatique...Le soleil pour témoin et l'espièglerie d'un conte africain, le rouge, le jaune orangé vous tiennent par la main dans un élan de solidarité réchauffé. La grâce de l'ombre qui déambule en un tour de reins, la sueur des arbres qui s'inclinent, le déclin du ciel devant l'apogée de l'astre lunaire, voire lunatique au matin, quand le danseur du fleuve s'éprend d'une aurore singulière et qu'il fera à jamais sienne... parce que le fleuve et la nuit lui appartiennent et que si jamais Dieu n'existait pas...il lui resterait au moins la nature..."
Le chant des ombres
"Alors que le Soleil au zénith nous délivre sa chaleureuse nature, se dessinent sur les pavages, les cloisons, les toits et le rivage des figures éphémères, douces-amères semblant se jouer du réel et de l'attention que l'on peut leur porter. Décadentes et insolentes, parfois insolites et à contretemps, ces extraits d'insouciance bercent les après-midi orphelins des journées qui rallongent. Au rythme des rayons, les ombres vocales s'emmêlent, déferlant sur les murs de la citadelle en un courant d'air multiconote sensuel, suave, presque charnel…"
Se souvenir de Mamy Flore:
" Il existe un pays lointain où ceux que nous aimons ne nous quittent jamais. Un monde d'apaisement où la souffrance n'est pas, où la misère n'est plus. Les gens qui y vivent veillent, de leur mieux, sur ceux qui, ici bas, se battent pour trouver un sens à leur vie, pour donner du sens à l'injustice. Ces êtres, on ne les voit pas, mais ce sont eux qui donnent à notre existence son essence. Ce sont eux qui nous rappellent chaque matin que nous faisons partie d'un tout et qui, de temps à autre, nous font un clin d'oeil à travers ces petites choses de la vie quotidienne devant lesquelles on se dit: "tiens ça me rappelle quelqu'un..." Personne ne nous abandonne jamais, on s'éloigne de nous, pour mieux nous porter...parce que qui mieux que celui dont on a le souvenir peut nous faire avancer ?..."
Le condor et la tortue:
"On frappait à la porte. Fallait-il laisser entrer cet inconnu au bec affûté ? Un lambeau de tête faisait une apparition de temps à autre. Le condor s’amusait de l’obstination de la tortue qui, prisonnière de son cloître osseux, ne s’était pas aperçue que, loin de lui vouloir quelconque déconvenue, le grand rapace veillait depuis bien longtemps déjà sur sa protégée, toutes ailes déployées. Les craintes, les douleurs, les souvenirs, tout semblait s’être fossilisé, le temps aidant. Depuis des lustres pourtant les remparts n’étaient plus un bouclier efficace. Egratignée, fêlée, écorchée, la tortue serait devenue la proie de bien des aigles et autres rats férus de viande peu vivace si, au lendemain du massacre qui avait visé la tribu, le condor n’avait pris sous sa coupe le reptile errant. Conscient de ce que son apparition aurait pu provoquer comme peur chez l’ancienne, Animanumaniste s’était décidé à ne jamais se faire connaître auprès d’elle. Il la suivait, nuit et jour, à pas de limace. Ce bout d’éternité aux reflets verdâtres était désormais le trésor sur lequel le philosophe raté au coeur de pollen devait porter toute son attention…"
Le chant de la Lune:
"La nuit descendait de son escabeau de verre. Un manteau marine enveloppait le Monde des fleurs. Les lucioles à l’unisson chantaient l’été miséricordieux. Le printemps s’évaporait à pas d’escargot. La lune répétait ses gammes avant l’apothéose. Le grand marionnettiste tendait vers l’infini ses bras d’écorce. Le pape diurne, la papesse nocturne devaient se rencontrer pour offrir à la postérité des retrouvailles dignes de ce nom. Héliosphère attendait avec impatience le délicieux instant. Une danse langoureuse s’en suivrait, sous le feu des étoiles. En un ballet de pastels, les couleurs à tour de rôle fusionneraient la mélodie des tons et des nuances. Sur écran de poussière saturnienne se jouerait la commedia della notte avec son lot de burlesque, de quiproquos, et son final en forme de jouissance universelle. La fécondation des astres marquerait la collision spirituelle entre l’Arc-en-Miel menant aux cieux du dieu Pivoine et le Monde des Fleurs. Dès lors, Damabiah se libèrerait de ses branches et rejoindrait Caliel, l’ange des arômes . Celle-ci attendant l’ange de la sagesse et des eaux aux portes du Royaume des Senteurs."La Chanteuse des Aurores: "J’embrasse les collines et les plaines. J’envoûte les aubes et les crépuscules et invite le vent à venir caresser ma nuque. La fraîcheur de ses doigts glisse le long de mes épaules. Le sable se lève et arrose le foin de mes cheveux du mieux qu’il le peut. Sur la ligne d’horizon des ombres majestueuses aux accents pourpre et violet dodelinent de la tête dans une allégresse boréale que le minéral leur envie. Un air de rien murmurant à l’orée de mon oreille une romance en fa dièse mineur annonce le clos des nocturnes. Moi, Chanteuse des Aurores, amouvocalisant les préceptes mélodieux, parfume les rosées enjôleuses et les envolées lyriques des moineaux. Déesse des vestiges musicaux, muse des inspirés de la nuit, je dépose une clef de sol au pied de ceux que le ciel invite aux voyages initiatiques. Sur les chemins de lait, j’accompagne les notes et, faisant en sorte que les portées ne s’égarent, ouvre la voie aux blanches et aux noires, aux croches et aux doubles, bergère des temps et des mesures. La mandoline en bandoulière, je descends des sommets enneigés, j’erre au petit jour, singeant la lumière et sa moitié, m’amusant de leurs discordes. De la paume de ma main jaillissent les harmonies sonores ainsi que les univers multicolores. Le vent me suit toujours. Il rafraîchit mon cou. Ses mains tombent sur mes courbes généreuses. Mes dunes de chair s’offrent à son souffle. L’humidité se dépose sur ma peau, cajolant du même coup mes sens habituellement inhibés. Mes joues et mon bas ventre se chargent d’une chaleur ésotérique, charnelle et langoureuse. Une langue aux vertus aphrodisiaques empoisonne la rigueur des principes ancestraux et soumet mon antre vaginal à la pression de l’écume. D’une implosion intérieure naît un foetus musical, puis vient la profusion symphonique. Des foetus gigognes, il en naît, il en pleut, ils s’éparpillent pour finalement s’infiltrer tant bien que mal dans le for de ceux qui, de leurs mains habiles et ensorceleuses réincarneront la mélodie des aurores..."
Biographie:
Né en 1980 à Cholet dans le Maine et Loire, Cédric Arseau flirt avec la musique dès sa plus tendre enfance, bercé très tôt par du Jean Michel Jarre. Il touche son premier synthétiseur pour enfants à l’âge de 7 ans et déjà il se passionne pour la musique classique, son instituteur de l’époque détectant chez lui un grand sens de la musicalité.
Cédric grandit et l’adolescence le plonge dans les ténèbres du death métal et du black métal, bref, rien de très électronique. C’est alors que la rencontre d’un ami musicien passionné et talentueux (Cédric Le Guillerm) lui ouvre la voie à de nouvelles inspirations, ou plutôt à un retour aux sources. Damabiah voit donc le jour en cette année 1998 et fait ses armes sur sa première boîte à rythmes, la célèbre Groovebox MC 303 qui, désormais, ne le quittera plus. C’est muni de ce qu’il considère comme un troisième bras qu’il va s’essayer au live dans des bars d’abord, puis dans des soirées de plus grande envergure, underground au départ, puis plus ouvertes par la suite ( première partie d’ Agoria, Chaotik Ramses et Marc Ayats au début des années 2000 avec le concours de l'association GIGAWATTS Angers). En parallèle, Cédric étudie l’Histoire pour se destiner à l’enseignement par la suite. En 2004 sort son premier track sur vynil « Le monde des fleurs », sur le label Accelerator. Mais des déboires avec ce dernier lui feront rapidement prendre conscience de la dure réalité de ce qu’il advient à ceux qui ne se protègent pas dans ce qu’hélas certains, pas tous, appellent le « milieu » techno. Et la tristesse également de voir s’éloigner le côté sympathique et convivial d’un mouvement électro finalement pas si éloigné de nous dans le temps.
Damabiah se pose alors pendant deux ans et revient sur le devant de la scène en septembre 2006, avec de nouveaux morceaux, de nouvelles machines (Rave o lution 309 et MC 307) et de nouveaux projets.
A la recherche de nouveaux labels et surtout de contacts sérieux, n’hésitez pas à prendre contact via myspace ou son adresse email. Un artiste en devenir, à découvrir…
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Tous droits réservés SACEM
Lien vers Interview Damabiah dans Paris Electronik
Merci à JOULIE pour les flys
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