C'est dans une maternité rose détruite peu de temps après ma naissance pour laisser la place à un splendide stade de football (5ème au classement général la saison passée quand même...) que je vois le jour à Charleroi le 15 juin 1977.
Dès l'âge d'un an et demi, je maîtrise 5 langues et porte déjà un vif intérêt pour le cinéma abstrait allemand...
Ce n'est que beaucoup plus tard, vers 3 ans que mon oreille particulièrement développée pour mon âge croise la route du free jazz...Les mélodies, quoique simplistes éveillent tout de même en moi un intérêt nonchalent mais bénéfique. Jusque là , je passais la plupart de mes siestes post-panades à décortiquer encore et encore les développements parfois lourds et malhabiles de Schubert, Malher ou encore Beethoven qui, quoiqu'on en dise, était quand même sourd, hein...
Mais ce n'était que les prémisses d'une explosion de sens qui allait survenir durant l'automne 1985; j'ai alors 8 ans (Je vous épargne un épuisant aller-retour entre la ligne précédente et le début du texte où ma date de naissance est signalée...On est pas là pour faire des calculs, surtout quand il y a 4 chiffres....non, non, ça me fait plaisir...).
J'ai donc 8 ans quand sur l'écran bombé de notre poste de télévision low-tech apparaîssent les formes généreuses de Sabine Paturel...Ma paupière gauche en tremble encore d'excitation à la simple évocation de ce souvenir...
Son déanché lascif renforcé par les mouvements rendus quasi imperceptibles par la largeur de sa salopette eut cependant moins d'effet sur mon intellect que la profondeur de ses "lyrics" comme on dit dans le jargon.
"J'ai tout mangé le chocolat"...A la fin du "lat" de chocolat, cette phrase s'inscrivit en lettres d'or et de feu sur la partie interne des mes délicates paupières.
Je passai donc les 21 années suivantes à manger du chocolat et toutes sortes de nourritures grasses qui, de la bouche au rectum furent autant de caresses prodiguées par quelques adroites et imaginatives geishas ayant pris la forme de petites boulettes d'aliments mastiqués...
Et ce n'est que la semaine passée que l'évidence s'imposa à moi; non, mon dessein reposait dans d'autres sphères.
J'étais étendu sur mon dos, dans mon lit, gloussant joyeusement en faisant onduler mon ventre de gauche à droite et de bas en haut quand mon radio-réveil se mit en marche...Une des 3 vocalistes de ce groupe qui ne serait rien sans La Compagnie Créole, j'ai nommé Zouk Machine, hurla à mon oreille droite pourtant protégée par une couche non négligeable de cérumen: "LA MUSIQUE DANS LA PEAU!!!!!"
Après quelques sursauts compréhensibles, je me rendis enfin compte que j'avais fait fausse route...C'était pas tout manger le chocolat que je devais faire mais de la musique!
Je m'employai donc à rendre à ce corps sponsorisé par à peu près toutes les chocolateries d'Europe un galbe honorable... Je laissai ensuite mon bic, contrôlé par mes doigts encore légèrement boudinés, coucher sur le papier des textes dominés par une vision éclairée et originale de la chose humaine...mariée à une musique subtile et complexe mais néanmoins accessible à l'oreille du quidam, cela donne ceci...
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