Le goût du thé

Comment définiriez-vous le goût du thé ?

Le goût du thé n'est pas ce qui semble s'interposer avant tout sur la première couche dermique de la langue. En fait si, il l'est. Mais il n'est pas que cela. Le goût du thé s'inscrit dans une instance intemporelle, omnipotente, à l'égal de toute vérité universelle (qui ne sont jamais celles que l'on croît ?). Délaissons alors l'intellect pour nous focaliser uniquement sur les émotions, et le ressenti. Laissons faire les transbahutassions d'une tasse à l'autre, d'une note à l'autre, d'une culture à une autre, d'une pensée noble à une pensée folle. Concrètement, ce n'est pas tant ce que nous envisageons pour la fin d'un morceau qui importe, mais plutôt cette pulsation commune de l'instant qui nous permettrait aisément, si la technique ne faisait pas défaut, de s'échanger les instruments et de poursuivre ce que l'autre avait ébauché avant nous sans en défigurer les sensations.Le goût du thé est cela ; il est la note qui vous fait monter, la peinture qui vous fait rêver, le dessin que vous reconnaissez, le livre capable de vous transformer.