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Thibaud s'est perdu.
Il a refait 100 fois la route dans sa tête, 100 fois le voyage
à l'envers... Il ne sait plus vraiment d'où il est
parti.
D'un père guitariste et chanteur dans cette fin des sixties qui
vit passer tant d'étoiles filantes... D'un grand
frèraud chef d'orchestre et compositeur grâce à qui il
signe son premier vrai titre... D'une banque internationale qui lui
donne tout sauf envie de devenir banquier international... Ou tout
simplement d'un week-end à l'Ile de Ré qui lui fit
rencontrer Momo, un auteur lui aussi un peu perdu ?
Puisque à toute chose, point de départ, mettons que
c'est celui-ci : La Couarde sur Mer, ÃŽle de Ré,
Charente-Maritime. Moins sexy que Los Angeles mais plus poétique
quand même que Beauvais,
c'est là que le voyage
commence. Et pendant près de deux ans, Thibaud et son parolier
de Momo vont se balader des Prés de Saint Germain aux plages
Californiennes, du pays des merveilles à celui des ânes qui
volent, des Palaiseaux aux plaines “ western ” du
Nouveau-Mexique...
Admettez qu'on se serait perdu pour moins que ça
!
Par chance, Thibaud emmène avec lui sa collection de guitares et
à l'arrivée, une quinzaine de chansons sont dans les
valises prêtes à être arrangées ! C'est
Stan, le grand frère, qui s'y colle pour les
réaliser. Et parce qu'en voyage, on fait toujours de
belles rencontres, on retrouve quelques vieux compagnons de route tels
que Laurent Vernerey, Denis Benarrosh ou Michel Aymé qui
acceptent de l'accompagner... Et même Calogero qui lui fait la
jolie fleur de prendre la basse pour quelques chansons !
Petit poucet rêveur, Thibaud égrène maintenant ses
chansons comme autant de cailloux pour retrouver son chemin, et de ces
«
Pas Perdus », il dresse une géographie mélancolique et
sentimentale qui forme les contours de son premier album. Entre pop
folk
à la française et rock décomplexé, il invoque de
sa
voix hésitante les vieux fantômes du passé, Norma Jeane
et
Verlaine, les amours désenchantés et ceux qu'on
cueille à travers champs, les secondes qu'on voudrait
éternelles et la dernière scène d'un film de
Claude
Sautet...
Déballée en vrac, la poésie
quotidienne mais anti-réaliste qui émane de ses chansons
joue
avec notre imaginaire collectif et fait remonter des images
indélébiles qu'on a tous au fond de nous.
Ce qui est sûr, c'est que ce premier album ne nous donne plus
qu'une seule envie : marcher quelques “ pas perdus ” avec
Thibaud et nous évader un peu nous aussi.
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