Quant à moi, j'en conviens, l'horreur que je te porte
Est à la fois si juste, et si grande, et si forte,
Qu'avec plaisir, Dieu vil, avec tranquillité,
Que dis-je ? avec transport, même avec volupté,
Je serais ton bourreau, si ta frêle existence
Pouvait offrir un point à ma sombre vengeance,
Et mon bras avec charme irait jusqu'à ton cœur
De mon aversion te prouver la rigueur.
-Sade
---------
LA MARECHALE. - Et comment me montrerez-vous que les abus de la religion sont inséparables de la religion ?
DIDEROT. - Très aisément : dites-moi, si un misanthrope s'était proposé de faire le malheur du genre humain, qu'aurait-il pu inventer de mieux que la croyance en un être incompréhensible, sur lequel les hommes n'auraient jamais pu s'entendre, et auquel ils auraient attaché plus d'importance qu'à leur vie ? Or est-il possible de séparer de la notion d'une divinité l'incompréhensibilité la plus profonde et l'importance la plus grande ?
LA MARECHALE. - Non.
DIDEROT. - Concluez donc.
LA MARECHALE. - Je conclus que c'est une idée qui n'est pas sans conséquence dans la tête des fous.
DIDEROT. - Et ajoutez que les fous ont toujours été et seront toujours le plus grand nombre ; et que les plus dangereux ce sont ceux que la religion fait, et dont les perturbateurs de la société savent tirer bon parti dans l'occasion.
Denis Diderot, extrait de ''Entretien d..un philosophe avec la maréchale de***''
------
------
Le prêtre: Non, c'est t'aimer autant que moi que de te conseiller ce que je crois.
Le moribond: Et c'est nous aimer bien peu tous deux que d'écouter de pareilles erreurs.
Le prêtre: Et qui peut s'aveugler sur les miracles de notre divin rédempteur?
Le moribond: Celui qui ne voit en lui que le plus ordinaire de tous les fourbes et le plus plat de tous les imposteurs.
-Sade
----------