Everything looks good tonight
Lalala la lalala la la la
I don't care just where it's at
I'm just like an alley cat
Doodoodoodoodoodoo
Almanach du samedi
Les joues rentrées comme pour émettre un silence. Corps assis aux longues jambes croisées, aux lèvres dévissées. J’aurais voulu être à la fois vu et ici, plongé dans l’opacité de ne rien dire et visible à contre-courant. L’œil légèrement trop découvert, ne cache pas assez de blanc, œil équidé, paupière vidée qu’on tire vers le haut du front. Chair béante mais lisse, pliée au creux des os, front en saillie, luit jaune et maladif. Eaux des canaux en mode ionien charrie des reflets mortifères, momie iodée aux senteurs d’algues. Feu amer, linges où on engouffre des cernes carbone. Nuage de tabac à l’acide des plaies. Le tabac est une plante que l’on sèche, sait-on seulement si l’on en cueille les feuilles ou brûle les fleurs ? Aux plaies de morphine donc, dans les nerfs qui s’épuisent on aperçoit en brèche des ruptures de souffle, les vois-tu ? Vous dont la bouche se fait lourde sous les poumons et la gorge qui s’ouvre. Tu t’accompagnes toujours pour sortir le chien d’un flétrissement des veines qui me fait rire, en plus de cette sorte de compression jugulaire que je trouve hilarante. L’étreinte habituelle : le ressac des pensées resserrements de flot en étreinte empêchent bien toute flottaison, c’est-à -dire qu’au lieu de rire tu devrais te concentrer sur la nage. Noyade des signaux qui baignent au contraire de ce qu’on leur dit ; effritement de survie, dûment amputation de malaise. Si la chair fond comme un accessoire on l’étale et je ne veux y revenir. Encombrement, inutilité, poids, comme en retard, teneur de l’expérience qu’on en a n’ont pas. D’ailleurs, la divergence importe seule en tant qu’expérience, ou comme extase s’y mêler. Dans la tension vers le temps et votre ailleurs inexistant, et les horizons blancs qui flottent à l’intérieur, si poudreux qu’ils disent : « là où le néant rencontre le corps, le mot y fait entrer la pensée, dans ce corps ». En gros, dichotomie de la chair en souffrance. La pensée l’enserre l’écoulement et l’ouvre grande l’imprime et la scinde laisse part au vide presque distinct. En quelque sorte, des grésillements d’images qui ont une voix qui parlent et dont la voix est pénétrante. Lieu d’atmosphère, comme conscience d’un autre qui communique en lui-même, en équilibre, flatter le poil, inaccessible, insensible aux niaiseries qui l’y établissent inavouable et informulé.
