Yannick GERMAIN

Yannick GERMAIN – Peintre des lumières intérieures. "Qu'importe le sujet, qu'importe la façon, seul compte ce qui en émane".
Au bord des landes
La surface des choses est absente des tableaux de Yannick GERMAIN. On n’y trouve pas non plus le vernis des êtres. Seule l’intéresse la vibration qui donne la vie aux corps, qui donne l’expression aux visages et fait tenir ensemble, vivre et revivre, chaque élément de l’univers. L’harmonie de ses tableaux est une harmonique. La musique est totalement présente – le même besoin de composition, de rythme, de justesse. La même mise en résonance de notre être profond. Le même écho dans nos âmes… et, comme en musique, de la couleur !
Il y a du chef d’orchestre en Yannick GERMAIN, lorsqu’il peint. Les deux pieds sont ancrés dans le sol et la tête touche le ciel. Le front à peine penché en avant, les traits détendus, le dos droit, les pieds légèrement écartés, les genoux imperceptiblement fléchis, il fait aussi penser à l’attitude du maître de laïdo qui va dégainer le sabre. Ou tracer un idéogramme. Ou composer un bouquet. C’est la même chose. C’est toujours un geste. Un geste maîtrisé par une technique longuement mûrie, libéré par un esprit léger.
Les atmosphères de ses tableaux sont très variées, comme le sont nos saisons et nos lumières. Mais une incontestable unité se dégage de son --uvre où se rencontrent, toujours tenus par un dessin très sûr, les entrelacs celtiques, des fenêtres ouvertes sur d’autres vies, des visions d’un autre temps, les visages du monde. S’il puise volontiers à la source de l’imaginaire mythologique les sujets de ses recherches personnelles, Yannick GERMAIN aime aussi à réinterpréter dans ses propres ambiances les thématiques traditionnelles comme l’attente du retour du marin. C’est l’un des ces tableaux qui lui a valu l’an dernier la médaille d’argent au 39e salon de la Marine à Paris, salué unanimement pour l’intense atmosphère de la scène, servie par la vigueur du trait et soutenue par une composition limpide, dans une grande fête de la couleur.
Le signe d’une grande technique est la place laissée au hasard. Un peintre qui se permet une telle liberté de mouvement, un tel investissement physique dans sa peinture, ne peut qu’être certain de ses bases . Il avance, sûr de pouvoir laisser courir sa main. Il sait, il peut, prendre des risques.
Yannick GERMAIN a le désir de partager sa belle vision des choses et son amour de l’être humain.
Voici un artiste authentique dans sa démarche et mûr dans son expression créative, et qui bénéficie d’un début de reconnaissance. Il est temps de le découvrir.
Jean-Yves Thiébault

LES CARNETS SECRETS DE MERLIN