NOUVEAUTE
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"Ce troisième roman d'Hafid Aggoune est le récit d'une longue fuite en avant. Elle va conduire son narrateur, Théophile Cannan, comédien, de l'appartement parisien qu'il occupe avec sa compagne à une chambre de bonne minuscule qui l'abrite quand il apprend qu'elle est enceinte, puis au Brésil, où il rencontrera David Lynch, avant une ultime escale sur une île des Vanuatu pour un rendez-vous avec son passé. Intérieur tant qu'extérieur, le voyage suit les vagues à l'âme du narrateur, interroge la naissance aussi bien que l'héritage, la construction de l'identité, la difficulté à transmettre. Très intimiste malgré un lyrisme affiché, le roman traite de la peur de grandir, de se transformer, d'échouer. La quête du narrateur est prétexte à toutes les digressions ; au passage, Aggoune livre quelques réflexions sur l'acte créateur, sur l'acte d'écriture. "Les rares qui écrivent vraiment leur livres paient cher l'écriture, ils doivent patienter, se taire et écrire, rien que cela, écrire. Les autres se contentent de publier, de se répéter, s'évertuant à occuper l'espace et le temps présent, pour ne produire que du vide". Parions donc qu'il paie cher ces Premières heures au paradis dont l'élégance, surprenante, garde loin du vide. "
Chronic'art #42 (février 2008)
résumé
"Un jeune comédien, Théophile Cannan, est pressenti par David Lynch pour jouer dans un de ses films. Miraculeuse, cette proposition réveille en lui un monde d'émotions et de réminiscences. En préparant son départ pour Rio de Janeiro où doit avoir lieu une première rencontre avec le cinéaste, il revit, comme dans un parcours initiatique, les périodes essentielles de sa vie."
radio
"A plus d'un titre", diffusée sur RCF le 3 mai 2008.
Jean-Claude Duverger et Jacques Plaine recevaient Hafid Aggoune.
radio
"Du jour au lendemain", diffusée sur France culture le 8 février 2008.
Interview par Alain Veinstein.
Interview par Evene.fr
quatrième de couverture
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-- Quelle nuit sommes-nous ?
"En cette rentrée littéraire 2005, dans la catégorie romans français, demandez entre autres Hafid Aggoune, un jeune auteur qui publie Quelle nuit sommes-nous ?, son deuxième livre. Et pas des moindres ! En effet, l'auteur se livre ici à un véritable exercice de style ponctué de métaphores poétiques rendant l'intrigue proprement dite énigmatique [...] A la première lecture, on aurait pu penser que l'histoire était trop souvent mise en second plan, voire étouffée par son style poétique, mais en s'y replongeant de plus près, on en ressort grandit, et on en redemande"
Prix de la ville de limoges 2007
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résumé
"Samuel Tristan est né à quinze ans en quittant sa famille. Depuis il vit à contre-jour, aimant la nuit comme une renaissance. Il parcourt l'espace : Sidi Ifni, Djerba, Alexandrie, Beyrouth, Jérusalem, Venise enfin. Sur une île abandonnée, il débroussaille un sentier rongé de ronces hostiles, une façon de se retourner sur son passé, ses fuites, ses choix... Dévoré d'absolu, son destin sera à la hauteur du vertige noctambule qui le meut."
extraits
" Je sors un livre du sac noir qui en regorge, le premier qui vient, ouvert au hasard.
La page est un cliché en noir et blanc.
Un homme entouré d'objets nous regarde.
C'est l’atelier de Francis Bacon.
Ces choses éparses ressemblent à des fantômes l’accompagnant dans son quotidien. L’homme semble faire corps avec le chaos. Il appartient à son espace. Son art le compose, l’englobe. Il s’y noie comme l’alcool vous prend votre vie. C’est la passion. La peinture est son corps. Son corps est dans les tubes, prêt au cri sur la toile.
J’imagine toute cette poussière, la peau du temps sur le monde.
L'homme est assis dans une posture étrange, au milieu de la pièce : une fosse de tubes, chiffons secs et matériaux aux origines à jamais perdues, cahiers, classeurs empilés, croquis, ébauches.
Il regarde notre laideur.
Son regard nous traverse, nous taille. Il nous ouvre au scalpel. La peau s’écarte sans résistance. Les os craquent. Nos visages se tordent. Nos êtres montrent les affres, les peurs, les cicatrices, la beauté cachée de notre plus belle humanité.
Défigurés, nous existons enfin."
"Ma première nuit à Sainte-Marie.
Je ne dors pas.
Je nettoie la chambre de fond en comble en écoutant Coltrane. Je sors mes livres un à un. Je les dispose sur les étagères. Je change les meubles de place.
Une fois mes deux tapis au sol, un au pied du lit, l'autre au milieu de la pièce, je me sens chez moi. Il n'y a pas un endroit au monde où je n'ai vécu sans eux.
Je repense au nom sur la porte, Adriana Cini, la dernière occupante de cette chambre.
J'ai placé le lit le long de ma nouvelle bibliothèque.
Il est deux heures du matin. J'allume ma première cigarette. La nuit me procure un vrai plaisir de fumeur. En fait, je ne fume pas le jour.
Après Coltrane, je mets Radiohead, le même morceau en boucle, Exit Music. La cigarette se consume comme dans un film de David Lynch, avec ce bruit de brûlure soufflée, radieuse, orangée...
Adriana Cini a vécu, dormi, rêvé, aimé, été triste, gaie, ici, entre ces murs, sur ce lit, sur cette chaise, devant cette fenêtre. Est-elle heureuse aujourd’hui ?
« today we escape, we escape… »"
"Fuis, chasse la honte de ton corps, arrache la culpabilité de ta tête, griffe les remords, échappe-toi, pense à toi, protège l'amour qui te contient, que tu contiens, garde-le pour tes pas sur terre, donne-le aux visages dont tu ignores tout, préserve tes caresses pour la peau qui te rend la félicité.
N'aime pas, n'aime plus quand l'autre est absent à lui-même, absent à toi, laisse le vent l'emporter.
Toi, ton corps, ta bouche, tes mains, Ã toi, de toi, pour toi.
Cours, vole, regarde le monde, il est plus grand que tes tristesses, vis, sois cruel, égoïste généreux, cherche-toi. Plus tu seras toi-même, plus tu seras limpide et clair.
Donne à qui sait lire ton âme, fuis qui la déchire, car tu n'as pas le temps."
citations
"Fuguer est le contraire d'un suicide : on part pour vivre."
"La vie s'arrête lorsque la peur de l'inconnu est plus forte que l'élan."
"La beauté est un miracle de l'instant."
"Rien ne dure, sinon le renouvellement de nos regards en soi, sur le monde, sur autrui."
"Nous passons chaque jour et chaque nuit à nous perdre et toute notre vie à nous chercher."
"Il n'y a qu'une liberté, et son nom sera toujours écrit avec les lettres du sacrifice et du deuil."
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-- Les avenirs
"On lit avec bonheur, et comme dans une espèce d'urgence, Les Avenirs, premier roman poétique et énigmatique."
Prix Félix Fénéon 2005
Prix de l'Armitière 2004
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résumé
"A Luz, asile perché à flanc de falaise, un homme s'assoit chaque jour sur le même banc, chaque jour depuis un étrange premier novembre 1942. De là , au bord d'un immense parc surplombant la mer, murer dans son silence, il ne fera qu'une chose jusqu'à l'obsession : observer la main d'un homme qui peint sur le vide, une main traçant d'invisibles toiles. Le 11 septembre 2001, Pierre Argan se réveille d'une prostration de soixante années. Ce retour à la réalité a été provoqué par le suicide de cet autre pensionnaire qui se rêvait peintre et en accomplissait chaque jour les gestes."
extraits
"Je me suis assis sur le banc du parc le premier novembre 1942. Dès ce jour, j’ai commencé une chose incroyable.
Immédiatement, mes yeux sont tombés sur la main d’un autre résident, un jeune homme de mon âge. Les jours suivant, le même rituel a repris. Mon ,,il était attiré par les mouvements infatigables de cette main légère et gracieuse. Elle semblait détachée du corps, remplissant les heures de ces premiers jours d’internement, puis les semaines suivantes. Les saisons, les années, jusqu’au matin de sa mort, se sont transformés en sable fin.
Il faut s’imaginer devant une scène vide après un ballet. Ce serait comme d’y chercher des particules de corps, des traces de la danse flottant sur l’air."
"C’est à cause de la mort, c’est toujours à cause de la mort, partout, à toutes les époques, pour chacun d’entre nous, ce qui arrive et ce qui n’arrive pas, parce qu’il n’y a rien à quoi se tenir, il n’y a rien et le vide tourne autour du vide et dans cette vie il faut apprendre à vivre avec ce vide, apprendre à le combler de vie, apprendre à voir derrière les images, apprendre à jouir sous les bombes, les crachats, les injures, les trahisons, les exils, les déportations, les silences, les cris et tous les manques, apprendre à danser dans les bras sans corps du néant, apprendre à être fier de soi, à s’aimer soi, à aimer l’autre parce que chacun est un étranger, parce que personne ne se ressemble, apprendre à aimer cette vie et ce monde qui recommencent toujours, parce que nous sommes fragiles."
citations
"Ecrire est toujours un don de soi à autrui, un appauvrissement."
"Danser en temps de guerre, c'est comme cracher à la gueule du diable."
"Certains hommes écoutent le silence de Dieu, d'autres le bruit du diable."
"Déporté, ça veut dire être loin de ce qui nous porte, loin de la vie."
"La guerre transforme chaque bonheur en brûlure parce qu'on se dit toujours que ce sera le dernier."
"Parce qu'une langue est semblable au vent, elle poursuit sa fin mêlée de toutes les saveurs du monde et meurt vidée d'elle-même jusqu'à son renouvellement."
"L'amour est cette ombre parfumée qui ne vous quitte jamais. Vivre ce lien comme si l'autre était l'ombre vivante de soi et soi l'ombre vivante de l'autre."
© Tous droits réservés
H.A. par Alain Sauma ® Naples (2003)
autoportrait
"Je suis un manutentionnaire de l'âme. Mon unique travail, c'est l'écriture. Mon atelier, c'est la page : un espace fini et infini, sans mur, sans machine, sans bulletin de salaire, sans contre-maître. Je n'ai qu'une obsession : ma liberté d'être. Mon père et ma mère ont donné leur corps aux usines, le mien sera libre et plongé dans le bonheur de la lutte avec la page blanche, comme les premiers jours de neige, quand un enfant se jette dans les premières heures au paradis, ce moment où la surface de la terre est immaculée comme un espoir fou. La littérature est ma seule issue. Lire m'a sauvé la vie dans l'enfance et, durant l'adolescence, elle m'a solidifié, construit, aimée comme je l'ai aimé, nourri. J'étais un enfant rêveur, presqu'une absence. Mes deux années dans un pays qui n'est pas le mien et ne le sera jamais, l'Algérie, ont paradoxalement créé l'écrivain en moi. Cet exil précoce de l'âge de deux ans à quatre ans, sans ma mère, sans mon père aussi, m'a appris le manque, le poids de l'amour dans une vie, et donné conscience de l'espace, de la place de l'Autre. Là -bas, avant même d'être une personne j'étais un étranger. Ecrire m'apprend à vivre, à regarder, à écouter, à comprendre ce qui m'habite et ce qui m'est étranger, à nourrir et exprimer ma langue natale, ma langue maternelle, ma langue stéphanoise, le français. Chaque être est d'un lieu du monde, celui de sa naissance, des sons qui l'entourent dans ses premiers jours, des paysages de ses premiers pas, de la lumière que ses yeux neufs découvrent. Chaque être naît avec une histoire à écrire et qui commence à la première page : sa naissance. Le reste appartient aux parents, aux ancètres qui, irrémédiablement, viendront le renforcer plus tard, quand l'enfant sera un adulte conscient de son héritage. Mes ancètres sont berbères marocains et juifs, andalous et kabyle. Moi, je suis un français issu de la terre noire et verte de Saint-Etienne, ma terre-mère, mon premier oxygène, cet air où flottent les chants de Geoffroy Guichard, le bruit des usines et l'air pur d'alentours escarpés et revitalisants. Je refuse de consommer comme tous ces écervelés. Je refuse de m'enfermer dans une vision unique des choses. Je refuse les frontières du jugement hâtif. Je refuse de croire en ces petites vérités factices qui déchirent les vies de chacun. Je veux écrire, rien que ça, comme vivre, parce qu'écrire c'est rendre hommage à toute forme de vie sur terre : animale, végétale, minérale, spirituelle, humaine et inhumaine. L'écrivain n'existe pas pour lui même et sa petite personne est insignifiante : il est la totalité des mondes et ce qu'il crée le dépasse. Il est le regard, l'Autrui. Je n'existe pas, ce sont mes mots qui existent et vivent pour l'Autre. Je ne suis qu'un parmi les Autres et je ne serai que cela, cet être indéfini, respirant, marchant, écrivant en direction de l'ultime limite où nous allons tous, notre seule vérité : mourir. Il faut vivre entièrement, devenir soi sans oublier de devenir les Autres."
Interview à Tanger
28 février 2007pour vlog-trotter
Interview par Evene.fr
Auteurs.tv
"Ecrire un texte, c’est le tisser"
"Il ne faut pas tout donner à l'écriture"
"Et ce moment, où, la nuit..."
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site officiel
www.hafidaggoune.com
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Earthlings
François Truffaut , extrait des 400 coups
Nina Simone , If You Knew
Thomas Dybdahl , You'll dance for me, New York city
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A lire en ce moment :
Le rideau
de Milan Kundera
aux éditions Gallimard
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