*BIO GRAPHIE
Marc Antoine
Comme il se doit
Un amant de la musique… Inhabituelle, l’expression choisie par Marc Antoine pour se définir est pourtant la plus juste que l’on puisse trouver.
Les amoureux, les fans, les passionnés de musique sont légion. Ses amants, les vrais, beaucoup plus rares …Quand Marc Antoine parle de musique ou, mieux, quand il en fait, le mot prend tout son sens. Une seule écoute de son premier album, Comme il se doit, permet de comprendre les liens qui l’unissent au son : profonds, durables, fiévreux, passionnés, infinis…
Le jeune Montréalais d’origine haïtienne n’est pas dans le calcul parce qu’en amour, on ne calcule pas. Il sait que la musique et lui, c’est pour la vie. Minimum.
Tout jeune, à la maison, Marc Antoine écoute beaucoup de Stevie Wonder et de Michael Jackson. Classique, surtout de l’autre côté de l’Atlantique… Mais il ne se limite pas à la soul de ses voisins américains : il se plonge avec aussi peu de retenue dans la découverte de la chanson des cousins Français…
Dans les fêtes de famille, alors que le garçon n’a que sept ou huit ans, ses parents le poussent, gentiment, à faire son numéro d’imitation de Michael Jackson. Et l’aspirant crooner ne se fait pas prier… Marc Antoine ne se contente pas d’être l’attraction des fins de repas : il prend goût au chant. A la maison, la musique, c’est tous les jours : de la soul, de la chanson française mais aussi du zouk et du compas, comme au « pays ».
Soul, chanson, Caraïbes… Un mélange qui fonde l’identité musicale de Marc Antoine et lui permet de voir plus grand, plus large.
Le virus tient et personne ne songe à le soigner, même si, comme tous bons parents, ceux de Marc Antoine le poussent à boucler ses études avant tout.
Cela ne l’empêche pas, à l’adolescence, de monter un groupe, Eden, en compagnie de ses frères. Au programme : harmonies à la Boyz II Men ou Jodeci pour de petites représentations ici et présence assidue aux cours de chant. Et puis petit à petit, la disponibilité de chacun devient un problème…
Le temps fait son effet, use le groupe mais pas la passion de Marc Antoine qui continue à chanter et à écrire. Il croit en lui et en sa plume. Et comme souvent, la chance sourit à ceux qui ne laissent pas leur étoile se ternir. Il fait une rencontre décisive : Sonny Black, producteur renommé de Montréal déjà présent sur les albums de Corneille et K-Maro entre autres. Le test est rapide : le son de Sonny colle immédiatement aux textes et aux mélodies de Marc Antoine : «Depuis cette époque, il compose la musique avec moi. Il a su marier mes textes à sa musique et trouver une identité qui me convienne. C’est avec lui que je me suis trouvé musicalement. »
Et après les tâtonnements de ses débuts, le chanteur trouve enfin un registre et une musique qui lui permettent d’affirmer son talent et ses influences éclectiques car Marc Antoine cite aussi bien Brian Mc Knigt, Stevie Wonder que Francis Cabrel, Def Leppard ou Gun’s N Roses parmi ses influences. « La musique est universelle » dit-il. « Pour moi écouter du Boyz II Men ou du Bruel c’est du pareil au même. On trouve la même émotion dans les textes et la fusion de ces influences est toute naturelle pour moi. »
Marc Antoine est un amant de la musique… Et forcément, un album devait naître de cette union. Naturellement. Comme il se doit…
Un disque bien nommé au regard du parcours patient et appliqué de Marc Antoine, un album qui tranche avec bonheur dans le paysage soul/R&B français empêtré dans une version adolescente d’une musique à l’héritage et aux fondements pourtant riches.
« A la base, le R&B, c’est du Rhythm N Blues », rappelle le Montréalais. « Ca doit faire passer une émotion. J’ai été un peu déçu et surpris de voir l’image du R&B en France, qu’on en faisait une musique caricaturale ou superficielle. Oui, je fais du R&B mais je suis surtout un amoureux de la musique. Je cherche surtout à faire passer une émotion : je ne suis pas là pour rehausser ou réinventer le R&B mais pour tracer mon chemin. »
Des ambitions simples, mesurées et honnêtes confirmées par le premier single sorti à l’automne 2007, Triste Novembre, qui aborde le sujet délicat de l’inceste avec maturité et subtilité, et bien sûr beaucoup d’émotion. Le talent de Marc Antoine séduit rapidement le public français. Lors de son passage à Paris, à La Cigale, en première partie de Vitaa, il est surpris d’entendre les spectateurs reprendre le titre en chœur avec lui. Un bonheur qui conforte Marc Antoine dans ses choix et ses convictions. «La meilleure façon d’exprimer ce qu’on ressent c’est en l’écrivant ou en la chantant. Et la vraie émotion passe par ce qu’on a vécu. »
Marc Antoine se met à nu pour Comme il se doit. Il se livre. Entièrement, sans fard, quitte à ce que sa fierté masculine en sorte un peu écornée, à l’image de Tant besoin de toi, l’un des titres fétiches du Canadien. En y abordant l’amour mais en en utilisant les richesses de la langue française pour en démontrer la complexité, Marc Antoine définit son style et son univers singulier. La bande son est fine mais riche du vrai swing R&B.
Et les exemples - ou preuves – s’accumulent tout au long de l’album. Je ne t’échangerai jamais est un vrai morceau de la vie de Marc Antoine. Sur une rythmique mid-tempo, mais avec du swing, Toi est un hymne à l’amour, de ceux qui rappellent que les amants sont toujours seuls au monde… Comme il se doit, J’ai plus ma place ou encore Partie évoquent eux chacun à sa manière la difficulté d’appréhender la réalité d’une relation face à la subjectivité de ses propres sentiments. Enfin, sur Plus rien à perdre, un slow à la rythmique appuyée, Marc Antoine revient sur la brutalité des sentiments de l’adolescence.
Le parti de Marc Antoine est clair : l’émotion. « C’est ce qui fait que les gens s’attachent à ta musique, ressentent les peines et les douleurs. » Et pour que cette émotion prenne toute sa valeur, son écrin musical doit être à la hauteur. Sonny Black, réalisateur du premier album de Corneille, a encore fait parler son sens musical et son efficacité mélodique. Et pour la sortie française de Comme il se doit, La famille Waku (référence européenne en R&B, pop, world, etc. du Secteur Ä à Jacob Devarieux…) a été appelée pour ciseler les compositions au plus près.
Et si la mélancolie domine le disque, comment ne pas se laisser entraîner par les rythmiques « club » et chaloupées de Ooh ah et ses influences zouk et compas ou de Baby Come on, véritable « Slow bounce » à l’américaine, délivré avec une aisance que peu d’artistes francophones seraient capables d’égaler ?
Comment ne pas comprendre, avec ces harmonies épurées, la douleur d’un jeune Marc Antoine adolescent, terrassé par la douleur née de la perte d’un être cher avec Un ange de trop, titre hommage à sa grand-mère qu’il considérait presque comme une seconde mère ?
Comment, enfin, ne pas reconnaître le talent d’interprète du chanteur et son sens de la musicalité lorsqu’il à s’attaque, en conclusion de l’album, à Je l’aime à mourir, monument de la chanson française, plongé ici dans une fontaine de jouvence soul ?
Marc Antoine a pris son temps pour faire ce disque et s’est accordé la liberté de faire ce qu’il aimait, comme il le sentait. Comme il se le devait….
Pas de trucage, pas d’artifice : la musique et son amant.
Tout simplement. Comme ils se le devaient…
*VID EOS
Triste Novembre Vidéo
Tant Besoin de Toi Vidéo