Sidi Touré naît en 1959 au Mali, à Gao, au coeur de l'ancien Empire Songhaï, l’un des derniers à régner sur le Sahel. Gao, là où reposent les empereurs Askïa, entre le fleuve Niger et la mer de sable du Sahara. Porter le nom Touré à Gao a un sens et impose des responsabilités puisque les Touré sont une famille de nobles qui descend directement des rois Askia. La famille Touré a été chantée par les griots pendant des siècles, mais jusqu'à ce qu'un petit garçon défie les règles, les Touré n’ont jamais chanté !.
Tout jeune, il joue avec des amis sur des guitares qu’ils ont fabriqués eux-mêmes à l’aide d’ardoises d’écolier. Le destin du jeune garçon prend forme à l’école primaire grâce à son maître d'école, Ibrahim Soumaré, instituteur et membre fondateur de 1`orchestre "Songhoï-Star", qui le repère lors des tours de chant en classe.
En 1976, Sidi Touré fait son entrée au «Songhoï Star», l’orchestre de son ancien instituteur, ce qui en fait le plus jeune membre de l’Orchestre Régionale de Gao. Après le rajeunissement de l’orchestre en 1983, la formule consacrée, c’est désormais: Sidi Touré et le « Songhoï-Star ». Le succès aux festivals locaux et régionaux amène les « Stars » à Bamako. Lors des Biennales de 1984, Sidi reçoit le prix du meilleur chanteur avec sa propre chanson " Manou Tchirey ". Deux ans plus tard, il rapporte à Gao le même trophée, avec le titre "Karaw/Mô kan ga ni bay", un événement sans précédent pour un chanteur....
Dès lors, les « Songhoï Star » jouent régulièrement à Gao, Mopti, Tombouctou, et sont constamment demandés pour tourner au Niger, au Burkina Faso et aussi en Algérie, partout où la présence de la langue et de la culture Songhaï reste forte. En 1990 l’orchestre se sépare et Sidi Touré passe un an au Niger où il joue avec l’orchestre « Carnaval » de Maradi.
Puis c’est à Bamako que s’installe Sidi. Il intègre l'Orchestre National Badema, (l’orchestre originale de Kasse Mady) comme chanteur, auteur-compositeur et guitariste, et monte avec passion son répertoire, un mélange de Takamba, de Holley et de Gao-Gao. Durant l'été 1995, dans un petit studio de Bamako, Sidi Touré et ses musiciens Songhaï enregistrent « Hoga », premier album de Sidi. C’est ainsi que prend forme cette musique unique qui puise sa source au coeur de la tradition songhaï pour s’étendre jusqu’au rivage du blues, de l’autre côté de l’Atlantique...
Malheureusement Sidi ne profite guère du succès de son disque puisque de tous les CD vendus par Stern’s Records, il ne touche pas un centime, sa licence ayant été vendue par son producteur. (Stern’s Records n’ayant jamais répondu à nos courriers, nous ne prendrons pas le risque de vous faire écouter un extrait de « Hoga » sur cette page.).
Mais Sidi Touré n’est pas homme à se décourager. Depuis son album « Hoga », il continue bien sûr à écrire, composer, chanter ; ainsi on le retrouve sur l’album « Bagages » de Jonas sorti en 2006 pour « Patience », un morceau mêlant hiphop et musique traditionnelle. A écouter sur http://www.myspace.com/jonasmc.
Les morceaux que vous pouvez entendre aujourd’hui sont la preuve que le talent de Sidi Touré rayonne toujours sur la musique Songhaï. Par la grâce de son chant et de l’énergie qui s’en dégage, il fait vivre un blues d’une grande richesse dont lui seul connaît le secret.
One of the best things to do in south Brooklyn is sit around and smoke a lot of grass and listen to African records with Eric Copeland. You probably will hear S.E. Rogie, Sidi Toure, Boubacar Traore, Thione Seck, African Brothers Dance Band, Zexie Manatsa And The Green Arrows and the Peacocks International Guitar Band. There has never been a better time to not listen to the Rolling Stones.
http://www.cmj.com/2004/20for04.pdf