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En écriture... / Jean-Noël Sciarini / Jeune auteur cherche éditeur

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Le roman de Jean-Noel

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"Jeune auteur basé à Genève et extrêmement mobile, j'ai mis en ligne des extraits de mon troisième roman, "Nous étions des passe-muraille", avec une petite idée derrière la tête : trouver un éditeur...
S'il vous passait par l'esprit des envies de publication (pour envoi du manuscrit complet me contacter), vous trouverez une petite enveloppe sous ma photo qui serait ravi de recevoir votre click :-)"

"Nous étions des passe-muraille"
"Mes rêves sont insensés, mais la réalité est insensée. Je vis au diapason du monde."
"Quand on est adolescent, on rêve d'histoires sans fin ; quand on est adulte, on rêve d'une fin sans histoire."
Résumé
Un matin, Jean, dix-sept ans, se rend à l’institut psychiatrique où Sarah, adolescente en souffrance, est emmurée dans son silence. Jean veut emmener Sarah dans sa ville d’origine, Berlin. Après tout, là-bas, il n’y a plus de mur…
Extrait 1
D’abord, il y a un mur. Ensuite, il y a Sarah. Dans cette histoire, c’est la seule fois qu’elle viendra après quelque chose, et dans ma vie aussi, c’est l’histoire de ma vie. Ca fait des semaines que je n’ai plus entendu sa voix. Chaque fois que je viens la trouver, elle semble avoir encore maigri. Mais moi, je ne veux pas qu’elle s’envole : il doit bien y avoir un autre moyen de les traverser, ces foutus murs.
Dans quelques minutes, j’irai chercher Sarah. Ca fait des mois que je répète cette scène dans ma tête, des mois que je ne pense plus qu’à ça. Je n’ai rien laissé au hasard. Et puis moi, le hasard, je ne lui fais pas confiance. Il suffit de lui laisser un peu d’espace pour qu’il mette votre vie sens dessus dessous. Mais n’allez pas penser pour autant que je croie au destin. Ah, ça non. Disons que je n’ai pas le temps de me demander à quoi je crois, car là-bas, il y a Sarah. Et elle, le hasard, le destin, elle s’en fout.
J’ai sorti un gros sac de mon armoire et j’y ai mis les effets dont nous aurons besoin. Quelques habits chauds, quelques disques, un plan, de quoi manger. Et une grosse couverture pour Sarah.
J’ai laissé un mot à mes parents sur la table de la cuisine. Les parents, ils sont comme ça, ils s’inquiètent toujours pour un rien. Pour eux, nous aurons toujours dix ans.
Eh ! J’ai dix-sept ans et à moi, on ne me la fait pas. Mais même si je sais qu’ils ont tort de s’inquiéter, je ne veux pas leur causer trop de tracas.
Voici ce que j’ai écrit :
Maman, Papa,
Je pense que vous savez ce qu’est l’amour, car si vous ne le saviez pas, je ne serais pas là. Je vais partir quelques jours car j’ai quelque chose de très important à faire. Je suis un grand garçon maintenant et vous pouvez me faire confiance.
Jean
J’ai relu le mot, gonflé de fierté, et je suis retourné dans ma chambre. Là, j’ai mis un disque de David Bowie dans mon lecteur CD, je me suis allongé par terre et j’ai fermé les yeux.
Je ne m’étais jamais levé aussi tôt de toute ma vie. La nuit, je ne la connais pas très bien. En tout cas elle doit faire peur à tout le monde, sauf aux amoureux, sauf aux paumés, puisqu’il n’y a personne dans la rue à part moi, un type sanglotant au téléphone, et une jeune femme traitant de sale pédé le trottoir qui vient de la faire tomber. Je monte sur mon vélo et je commence à pédaler comme un forcené. Et pendant que je mets toutes mes forces à faire avancer mon vieux vélo, je regarde les rares lumières qui s’évadent des hauts immeubles. Je me demande combien de kilomètres je vais bien pouvoir tenir à ce rythme-là. Quant à mon vélo, n’en parlons pas. Il est tout cabossé, il n’a plus qu’une vitesse et il fait un bruit assez effrayant. Le genre de bruit bizarre qui vous ferait dire qu’il pourrait vous lâcher à tout instant.
Et pendant que je pédale comme un forcené, je ne cesse de penser à Sarah, qui est là-bas, dans une chambre toute froide. Et tout à coup, c’est mon corps qui devient tout froid de penser à Sarah, seule, là-bas, avec tous ces gens qui ne comprennent rien à rien, et ses parents qui viennent la trouver seulement pour s’assurer qu’elle respire encore. Et là, j’ai mon corps qui devient si froid que mes larmes sont des stalactites qui saignent mes genoux, et alors je pédale de plus en plus vite pour oublier la douleur qui me vient quand je pense au regard de Sarah, ce qu’il était avant, ce qu’il est maintenant, et il faut se presser pour lui couvrir les yeux, et lui réchauffer le corps, pour ne plus qu’elle ait froid, plus jamais, Sarah.
Extrait 2
Je n’étais jamais tombé amoureux avant de la rencontrer. Les filles, je les ai toujours trouvées chouette, mais jamais assez pour pouvoir envisager quelque chose de vraiment sérieux avec l’une d’entre elles.
Avant Sarah, personne ne m’avait jamais vraiment manqué. Je voyais le monde comme quelque chose de tangible, de sûr et rassurant. Les heures étaient toujours les mêmes. Elles étaient simplement un peu plus longues en cours d’algèbre. Mais à présent que le monde vit sous le règne des yeux de Sarah, le temps s’est détraqué. Quand elle est près de moi, je sens les civilisations naître et mourir sous mes pieds. Et quand elle n’est pas là, je me pends aux horloges du monde pour les faire avancer, et son sourire décuple mes forces, et ses larmes les annihilent, des opinels trempés à l’acide dans mon cœur.
Aucun manuel de physique ne pourrait remplacer le regard de Sarah.
Elle est l’école de ma vie.
Dès que je l’ai vu, je suis tombé amoureux d’elle. Et je me fais avoir à chaque fois que je la vois, que je l’entends, que je la sens. Je suis tombé si souvent amoureux de Sarah, qu’à présent, j’en ai les genoux couverts de sparadraps. Voilà pourquoi je suis là, sur ce putain de vélo, à pédaler comme un fou. Voilà pourquoi je suis paumé et gelé sur cette petite route de campagne, alors que je devrais être chez Loïc, à jouer à la Playstation et à massacrer des zombies dégénérés. Voilà pourquoi je ne lis plus les aventures du petit binoclard sur son balai magique et que je me farcis des tas d’articles sur la psychiatrie auxquels je ne comprends rien.
Voilà pourquoi je n’ai pas de temps à perdre, et que, pour la première fois de ma vie, je sais exactement ce que je dois, ce que je veux faire. Et puisque Sarah est folle, je pédale comme un fou.
Extrait 3
Le Marché aux puces Berliner Kunst- und Nostalgiemarkt est désert.
De nombreux brocanteurs remballent déjà leurs stands. Au loin,
là-bas,
un homme souffle une mélodie triste à un saxophone.
Sur un étal, il y a des dizaines de morceaux de cailloux provenant du mur.
C’est ce qui est écrit :
Berliner Mauer Stücke
A mes côtés, un couple de touristes.
Ils ont l’air intéressés.
Ils prennent quelques fragments, ils les soupèsent, les scrutent attentivement.
Ils se les lancent en riant.
Je vous fais un prix, leur dit l’homme qui tient le stand.
Je les regarde s’éloigner, un sac en plastique à la main.
Ils en ont acheté douze.
Il me dit d’en profiter aussi : « C’est un cadeau original à faire à ses amis. »
Je ne lui réponds pas.
Je ravale mes larmes et je poursuis mon chemin.
J’en ai bien assez, des cailloux dans la chaussure, des caillots qui me vrillent la tête, qui me vrillent le corps.
Ton absence.
Extrait 4
Je marche et je m’engouffre dans les artères de la ville.
Une ville ne vit que par les pulsations régulières imprimées par les millions de pas qui la foulent.
Je marche parmi la foule.
Mon ivresse
(je me suis tant répété cette phrase : « Je ne suis rien, jamais je ne serai rien. » me délestant de mes rêves.)
Je marche et je fais vivre la ville.
Pulsations régulières de mes pas.
Maintenant, je lève enfin les yeux. Pas à hauteur d’oiseau, non,
à hauteur d’homme.
Devant moi, à quelques mètres de moi,
une silhouette.
Elle te ressemble tant.
A présent
A présent je cours
A présent je cours et le cœur de la ville s’accélère.
Je cours de toutes mes forces pulsations folles de mes pas et des milliers d’attachés-case qui essaient de me retenir je cours de toutes mes forces et le pouls de la ville s’accélère je cours et le cœur de la ville bat la chamade.
Berlin,
ville rouge,
ville gonflée de mes pas.
Je cours et la ville entre en tachycardie. Quand, dans une ville, un homme croit voir la femme de sa vie, il se met à courir et tout se dérègle.
La ville entre en tachycardie.
Et elle ne s’en remettra jamais vraiment.
Mon amour est une ville qui bat sous d’autres pas.
© Jean-Noel Sciarini, 2007
Tous droits réservés.

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La liste est trop longue pour être énumérée ici.

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"Take it easy" de William Hut (chanteur de Poor rich ones, groupe norvégien absolument formidable et malheureusement peu connu par ici...)

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Heroes:

Moi, enfant.

Les chansons qui m’ont accompagnées pendant la rédaction de Nous étions des passe-murailles :

What Sarah said de Death Cab for Cutie
Flower Four et Anaesthesia de Maximilian Hecker
Where we had never gone et Tears coming home de Sebastien Schuller
Hoppípolla de Sigur Ros
Coles Corner et The Ocean de Richard Hawley
Run de Snow Patrol
I block the sunlight out de Troy von Balthazar
Feeling a moment de Feeder
This modern love de Bloc Party
Freewheel de Duke Special
Roscoe de Midlake
Black et King of de William Hut
Collide d’Howie Day
Whatever this town et Heads of the gods d'Eskobar
Heroes de David Bowie

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