L'amoureux en lambeaux, premier roman de Jérome Attal paru en février 2007 aux éditions Scali dans la collection Bordel dirigée par Stéphane Million.
Extrait :
- Tu sais quand on n'aime plus les gens c'est terrible, poursuivit Caroline. On ne voit plus que leur égoïsme. Passé le verni de ce qu'on attend d'eux, on ne voit plus que le profond égoïsme des gens. C'est affreux comme ça fait mal. Ça nous découpe de notre passé. Ça nous met des pointillés partout sur le trajet de la mémoire avec marqué au feutre indélébile : Bon pour la découpe. C'est pire que l'éloignement. Pire que l'abandon. Alors si tu ne l'aimes plus, ne viens pas demain. Si tu ne l'aimes plus et si tu la vois, ce sera terrible, ce sera la pire des leçons pour tout le monde ! " (...) Peut-être que Caroline avait raison. Qu'il revenait par fierté. Pour ne pas qu'ils pensent tous qu'il ait pu passer à autre chose. Il voulait prouver qu'il n'a pas changé. Qu'il n'a pas changé une seule de ses pensées. Qu'on ne pouvait pas se satisfaire du cadavre de ses pensées comme on se satisfait du cadavre des jours. On ne savait jamais à quoi s'en tenir avec les silences de Thomas. Ses paroles n'étaient jamais inutiles et pouvaient blesser comme un couteau, mais avec ses silences on ne savait jamais à quoi s'en tenir.
DISPONIBLE EN LIBRAIRIES.
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