Luke-O

Après une enfance sombre et solitaire à l'abri des tours lugubres du château familial, où il apprit le clavecin et le mirliton du Poitou, et où déjà de sombres drames marquèrent sa sensibilité à jamais (il paraît qu'une fois il piqua une femme de chambre avec une grosse quenouille), il entreprit de faire ses humanités à Oxford où le pudding se souvient encore de lui. Après un tour du monde à mini-vélo, il revint hanter la scène alternative de son village natal de Cucugnan dont il anima avec conviction les messes dominicales à la grande joie des paroissiennes hystériques. Luke-O' dut toutefois s'exiler à Camaret, chez son oncle curé, afin d'échapper à la vengeance aveugle de maris trompés. Il renoua avec Kant et Kirkegaard, entreprenant un pèlerinage vers leur bistrot favori. Là, il découvrit l'ukulélé dont il fit son instrument de prédilection (avec l'entonnoir jaune du Tibet) et qu'il exhibe avec bonheur sous les yeux de ses nouvelles conquêtes. La finesse de ses compositions et la délicatesse de ses textes l'ont propulsé sur le devant de la scène. Aujourd'hui, sa carrière internationale fait de lui un leader du ukulele français aux côtés de musiciens moins renommés comme Théou, Voudi ou Yalego sur lesquels son ombre créative plane. Il parcourt la France, de Nantes à Montaigu afin de répandre la lumière édifiante de son aura transcendante sur ses fidèles idôlatres lors de concerts gigantesques qui tiennent plus de moments supra-temporels que de shows. Luke-O' enseigne aussi l'Aphorisme Foireux à l'Université de Pataphysique de Palavas-les-flots où il a réussi à prouver de manière irréfutable que Nounouth est vraiment un gros blaireau. Ses publications tiennent lieu de référence en ce domaine. Sinon, il projette aussi de repeindre le plafond de la Chapelle Sixtine à la demande de son ami, B. XVI. Mais là, il boit un bordeaux trop boisé.