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Parties Fines / A voluptuous journey through 70s French Erotic Cinema 15 Tracks selected by Monsieur Clouseau & Lord Library Release date : june 24th 08 / Vadim Music France Available on CD ( LP in september) /see vadimmusic.com, www.dustygroove.com, wwww.moviegrooves.com Artwork by Cucumber
Compilation Parties Fines / sortie 24 Juin 08 (Cd) / Disponible à la vente sur www.vadimmusic.com, www.dustygroove.com, wwww.moviegrooves.com/ Double LP disponible en septembre 2008 15 titres sélectionnés par Monsieur Clouseau & Lord Library Création Graphique Pochette : Cucumber
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Le cinéma érotique (basé sur l'excitation sexuelle à la différence de l'amour, peut être mental à la différence de la pornographie) n'est pas né là où nous le concevons généralement mais dans l'esprit des protagonistes du surréalisme. Pour André Breton, le cinéma doit permettre de cristalliser l'intensité de l'amour et du désir. Ainsi l'Age d'Or délivre un accouplement à la vue de notables et de religieux. La femme exprime totalement sa pulsion sexuelle. Ce film est interdit pendant 50 ans.Deux ans plutôt, Bunuel filme Pierre Batcheff en train de caresser les seins dénudés de Simone Mareuil dans Un Chien Andalou. Mais ceci restant confiné dans le domaine de l'art, la définition populaire est tout autre. Le film érotique est avant tout un film à caractère sexuel sans recours à la pénétration. Ainsi, le célèbre « pot de fleurs » au premier plan masquant l'intimité des participants ou les draps séparant les deux « belligérants ». Parfois le réalisateur évoque même les envolées vers le 7ème ciel par des images tirées de la nature, animaux s'accouplant, envol d'oiseaux, jungle luxuriante, etc…
Malgré cette prudence, les films sont en général interdits aux spectateurs n'ayant pas soufflé leurs 16 bougies. Certaines scènes se retrouvent coupées par la censure du gouvernement. Avec un scénario au sujet sulfureux et ne comprenant aucun chef des costumes sous le bras, le producteur doit impérativement montrer patte blanche. Sauf qu'à cette époque, la plupart des cinémas de nos campagnes françaises en propose aux campeurs durant l'été. A cette époque, le nombre d'entrées pour certaines productions avoisine les 100000 entrées…
Cette période est définie par les spécialistes comme l'âge d'or avant que nos politiques ne créent le fameux terme « X ».
Mais les débuts ont été très laborieux :
Le cinéma de charme est né en même temps que le cinéma dit classique. Un simple baiser dans The Kiss, crée un scandale en 1895. John C. Rice embrasse l'actrice May Irwin en gros plan. Les journaux américains demandent à la maréchaussée d'intervenir. 1907 voit le jour de la censure aux USA. Quelques années après vient le tour de la France et de l'Angleterre. Pour contourner les censeurs, les scènes quelque peu dénudées proviennent de personnages peu fréquentables, immoralistes, fantastiques comme la vampire aux habits opalescents. D'autres histoires polissonnes sont filmées dans les salons feutrés de la bourgeoisie bien pensante qui a les moyens financiers de payer les pellicules.
Profitant de sa chevelure interminable, Annette Kellerman peut apparaître sans habit dans La Fille des dieux. Murnau, Eisenstein et d'autres réalisateurs renommés filment du nu sous couvert de leurs parcours élogieux.
La douche froide est enclenchée en 1930 par le sénateur américain républicain Will H. Hays décrivant explicitement les zones corporelles à cacher. La parade provient alors de la suggestion et de la tonte. Ainsi Tarzan devient imberbe au fil du temps et Jeanne plus habillée.
Dans L'Ange Bleu, Marlène Dietrich perfore l'écran grâce à ses dessous affriolants. Le tchécoslovaque Gustav Matchaty filme Heddy Kiesler en 1933 en train de sortir de son bain dans le bien nommé Extase. Arletty se voit censurée dans Le Jour se lève en 1936.
Les stars sont divinisées comme Greta Garbo, Ava Gardner, et surtout Marilyn Monroe. Les poitrines deviennent opulentes sous des pulls de plus en plus serrés. En 1946, dans Gilda de Charles Vidor (1946), la séquence où Rita Hayworth enlève ses longs gants noirs sur "Put the blame on mamie" devient un véritable mythe.
Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis inaugurent les films nudistes notamment dans Force et Beauté. Le réalisateur allemand W. Prager se sert de la mythologie.
D'autres plus tard convolent dans les ambiances tropicales comme Tabou, dans les documentaires/films traitant du naturisme comme L'ÃŽle aux femmes nues.
Début 1950, la Cour suprême assouplit ses règlements et remet en avant la liberté de création. La tornade française, Brigitte Bardot brûle littéralement les codes dans le mythique Et Dieu…créa la femme orchestrée par Roger Vadim, l'homme qui aimait les (belles) femmes. Quelques années plus tard, en plein creux de la vague, il sort La Jeune Fille Assassinée, érotico policier qui engendre beaucoup moins de scandale et ne choque plus. Malgré tout Sirpa Lane est resplendissante. Vadim a toujours eu un goût certain en matière de beauté... Mais ceci est un autre sujet.
Dans Les Amants en 1958, Jeanne Moreau et Jean Marc Bory se laissent aller à leurs désirs les plus torrides devant la caméra de Louis Malle en 1958.
Aux USA les élans langoureux sont suggérés dans les années 50. Travaillant pour la revue Playboy, Russ Meyer crée à lui seul un genre à part situé entre films à caractère érotique et parodique. M Teas a la possibilité de déshabiller les femmes en les contemplant seulement. Cet Immoral Mr Teas, paru en 1960 bénéficie d'une distribution classique.
Si Sydney Lumet révèle le buste d'une femme dans le Prêteur sur gages, des réalisateurs prestigieux apportent leurs propres visions comme Antonioni dévoilant un sexe féminin (celui de Jane Birkin en l'occurrence) dans l'incontournable Blow Up en 1967. Quant à Rivette, il filme une religieuse plutôt dévergondée et attire les foudres de la censure.
En Allemagne, la série Helga connaît en 1968 un vif succès. 4 millions de teutons deviennent des inconditionnels.
Récemment le rééditeur américain Cult Epics, a compilé en DVD, une collection de courts métrages pornos (dont beaucoup sont français d'ailleurs) baptisée Erotic Vintage. Intéressant pour les historiens de tous poils…Et une conclusion : le porno des années 70 n'a rien inventé, seuls les corps répondent à des normes plus drastiques.
Charlotte Rampling dans "Portier de Nuit"
Dans les années 70, la frontière entre films érotiques, pornographiques et films dont la vocation était de remettre en question la morale bourgeoise française semble quasi inexistante. Ainsi de multiples réalisateurs et acteurs sautent allègrement les barrières, se réfugient dans ses sous genres, afin de dénoncer la société bien pensante entre deux galipettes sensuelles. Les grands mouvements sociaux et les aspirations à plus de libertés vont bouleverser l'Europe, la sexualité est plus facilement abordée dans les films dits « traditionnels». On assiste à une véritable libéralisation des m--urs. Ces scènes prennent de plus en plus de place jusqu'à devenir l'essence même du casting. Des thèmes comme le libertinage affiché dans Bob et Carole et Ted et Alice de Paul Mazursky, Le Dernier Tango à Paris voit un Marlon Brando au prise avec une sodomie beurrée…
Si l'érotisme est perçu comme une discipline plus raffinée, il peut passer pour désuet par le prisme des années 00. La pornographie est toujours perçue comme forcément excitante. Avec les années, ce courant devenant prépondérant, il se divise entre soft et hard, à l'appréciation de chacun.
Evoquer David Hamilton, peut paraître scabreux et complexe en ces temps où les affaires de pédophilies continuent d'affluer. Mais impossible de passer sous silence cet artiste tant cette époque a été marquée de son sceau. Style inimitable, photographiant les adolescentes avec une constante floue évoquant le romantisme de l'âge. Après des études londoniennes, il s'installe à Paris et travaille pour la revue Elle en tant que designer graphique puis devient directeur artistique pour Printemps. Il continue à en parallèle sa passion et obtient des commandes par des revues telles que Photo, Twen… Dès lors son style est affirmé et reconnu par la profession. Ses ouvrages connaissent un fort succès dont Dreams of a Young Girl, Souvenirs, Collection Privée…
La compilation Parties Fines comprend deux mélopées de la trilogie (Premiers Désirs, Tendres Cousines, Laura Les ombres de l'été) élaborée par Hamilton.
Laura/Les ombres de l'été (1979)
Paul Wyler, sculpteur de son état, végète quand il rencontre la jeune Laura (Annie Belle lors d'un cours de danse. Il désire façonner sa muse mais la mère de cette dernière, qui est également une ex, lui interdit. Après avoir réussi son --uvre grâce à une photo de la belle, Paul devient aveugle dans l'incendie de la galerie d'expo. Pour atténuer son handicap et le réconforter, Laura s'offre à Paul.
Quelques années après ses tubes discos Où Sont Les Femmes et I Love América, Patrick Juvet (né le 21 août 1950 à Montreux) élargit son champs d'action en composant cette bande originale. Inconnu du grand public, nous avons décidé de le remettre dans la lumière. Le maestro suisse du disco, découvert par Eddie Barclay, prend son envol grâce au lègue de la chanson Le lundi au soleil.
Les années 1980 lui sont fatales, Patrick ne refait plus surface et dilapide son capital dans les paradis artificiels. Seules les émissions télévisées le rappellent parfois pour danser sur ses deux hymnes éternels. La musique comprend seulement deux titres chantés en anglais (One way love, Fire) , le reste est instrumental et dans la droite lignée des productions du Juvet 70's.
Premiers Désirs (1983)
Le thème de l'exploration est somme toute logique chez Hamilton... Des adolescentes débarquent sur une île visiblement inexplorée, dont une est sauvée par un mystérieux inconnu. Dans cette jungle étrange, une demeure grandiose est tenue par un couple. 30 ans avant la série Lost… en plus flou avec moins de suspens…
Le génial romantique Philippe Sarde complète parfaitement ce tableau grâce à ces nuances raffinées, très française. Cette french touch est remarquable surtout quand on compare les autres b.o des films étrangers de l'époque. Le rythme est en général plus groovy, plus chaloupé. Il accentue l'effet de la scène plutôt que de la suivre.
En France, au mieux une belle mélodie, au pire une musique d'ascenseur.
Malheureusement avec le temps, la richesse de ce répertoire diminue.
Dès lors, la France plonge pour quelques années dans un bain aux essences érotiques. Les scènes sont de plus en plus explicites et les genres se mélangent. Les réalisateurs mélangent allègrement séances paillardes et humour potache…Films de série Z dont Lautner devient le chef de file… Sabine Azéma fait ses premières armes dans On aura tout vu. Parallèlement un véritable courant se développe au fur et à mesure que les salles se remplissent. Laissant enfants et grands-mères au camping, les parents se laissent tenter dans les villages français par ces projections revigorantes. Derrière les « petits » films à petits budgets se cachent des réalisateurs prolixes qui jouent à cache cache avec leurs pseudonymes.
Jess Franco, illusionniste hors pair, apparaît sous le nom Clifford Brown en 1974 pour conduire Célestine bonne à tout faire, pastiche Bunuel et son Charme Discret de la Bourgeoisie. Parmi les 150 longs métrages distillés en 27 ans, Vampyros Lesbos est devenu un classique. Les musiques sont des pépites psychés renversantes. Il compose également ses propres morceaux. Aimant autant le fantastique que le sexe, il utilise des personnages légendaires comme Dracula, Frankenstein ou encore Dr Jekyll pour concevoir ses histoires. On peut le comparer à notre Jean-Pierre Mocky national filmant coûte que coûte malgré l'absence de budget. Il va jusqu'à avoir 5 films sur le feu en même temps usant des mêmes acteurs et ces derniers ne sachant plus trop au final pourquoi ils oeuvrent…Fidèle il l'est, notamment envers la délicieuse Lina Romay, Rolls Royce Baby.
Moins « popu », des réalisateurs comme Bertrand Blier (Les Valseuses), La Grande Bouffe de Marco Ferreri avec une Andréa Ferréol bien déjantée ou jusqu'à l'extrême Empire des Sens (515 000 tickets sur Paris en 1976) de Nagisa Oshima au final ciselé… De son côté, Kubrick délivre plusieurs symboles sexuels dans le célébrissime, Orange Mécanique en 1971. Pasolini pousse les limites plus loin avec Les Milles Et Une Nuits, une sélection d'une quinzaine de contes polissons. Les censeurs ne peuvent pas trop se déchaîner grâce à l'aura qu'il détient dans les milieux intellectuels. Il poursuit avec Salo Ou Les 120 Jours De Sodome d'après le roman du Marquis De Sade. Le corps est vu comme un objet du pouvoir totalitaire. L'action se déroule à l'époque de Mussolini. 4 responsables fascistes exploitent des adolescent(e)s. Interdit au moins de 18 ans à sa sortie, l'expérience étant assez extrême, non classée X cependant.
Mais le souffre débarque surtout des USA où les premiers ébats explicites débarquent à l'orée des années 70. Le plus populaire Gorge Profonde de Gérard Damiano avec Linda Lovelace et Harry Reems soulève le grave problème d'un clitoris logé dans la bouche de Linda Lovelace.
Le X dans les salles obscures s'impose de 1973 à 1984.
En France, François Jouffa décrit l'odyssée d'une femme partant du trottoir pour finir par embrasser le bouddhisme. Sylvie Meyer joue merveilleusement bien ce rôle et toute la presse s'empare de ce phénomène nommé La Bonzesse.
Michel Lemoine a aiguisé ses premières armes avec le terrible Max Pécas en 1971 dans l'épatant Je Suis Une Nymphomane comprenant plusieurs scènes psychées délirantes. Il plante constamment leur décor dans la haute bourgeoisie se moquant régulièrement des membres ecclésiastiques et des notables. Dans Les Petites Saintes Y Touchent, un Lord (!!!) attend une call girl et reçoit à la place une jeune fille au pair alors qu'en même temps la vrai call girl se pointe dans une famille huppée. Je vous laisse deviner le déroulement et vous indique la fin. Le Lord convole avec la jeune effarouchée.
La débrouillardise est toujours de rigueur. Par exemple, Lucien Hustaix tient à la fois les casquettes d'auteur, metteur en scène et producteur. Il détient le record des entrées pour l'ensemble de sa production. Les Jouisseuses interpellent 103000 curieux en 18 semaines. Il modifie ses films en fonction des affinités et particularismes de chaque pays, ce qui en fait sa force. Il n'embauche pas de noms connus et joue uniquement sur sa réputation. Son désir n'est pas de montrer les scènes de sexe derechef. Il désire être au plus proche des gens. Ainsi il les laisse se déshabiller sans accélérer le processus.
Malgré mon manque de connaissance approfondie et de visionnage pour ce genre (si, si...), je vous conseille Le Sexe Qui Parle, objet culte paru en 1975 grâce à l'imaginaire de Claude Mulot. La musique est de Mike Steïthenson. Joëlle (Pénélope Lamour...) se bat contre un esprit qui a eu la bonne idée de se loger dans son vagin. Une multitude de chercheurs se précipitent pour examiner (souvent de très près) ce phénomène. A la fin des 88 minutes, elle sera libérée. Bien sûr je ne le vous le révèlerais pas... Sylvia Bourdon tient le rôle de la tante, un an avant son succès dans Candice Candy où elle rencontre de gros problèmes de frigidité. Le Sexe Qui Parle est produit par l'étonnant Francis Leroi.
Après avoir apporté sa pierre à l'édifice de la Nouvelle Vague en collaborant notamment avec Claude Chabrol pour Landru et Jean Luc Godard, il saupoudre ses élans politiques avec le souffre de l'érotisme. Pop Game (1966), puis La Michetoneuse évinçant de plus en plus son côté revendicatif. Une vingtaine de tomes inscrit à son palmarès et un come back en 1990 avec la série Rêves de cuir touchant un large public.
Just Jaeckin, photographe de charme, sollicité par le producteur Yves Rousset Rouard, réalise l'un des films les plus célèbres du cinéma français tout entier :
Emmanuelle est à la base roman d'Emmanuelle Arsan contant le récit initiatique d'une jeune bourgeoise, partant en Thaïlande pour rejoindre son époux. Etant donné qu'elle n'a pas grand-chose à faire dans ce pays lointain, nous la suivons au gré de ses rencontres libertines. Très soft, le genre s'infiltre dans toutes les couches de la population. Il coûte dix fois moins que la plupart des autres longs métrages. Plus de 70 millions de personnes à travers le monde l'ont vu. Le mari est campé par Alain Cuny, révélé dans Les visiteurs du soir de Marcel Carné.
Emmanuelle est interprété par Sylvia Kristel, modèle d'origine hollandaise. Elle ne cantonne pas sa carrière à ce genre puisque elle tient des rôles dans René la Canne de Francis Girod, Alice ou la dernière fugue de Claude Chabrol.
Emmanuelle a la « chance » de paraître après le décès de Pompidou et le remplacement de Maurice Druon par Michel Guy. Quelques coupures sont cependant effectuées. En outre, il faut avoir seize ans pour pouvoir le visionner. L'assise du film est importante puisqu'il dispose de 8000 places. La classification X en 1975 laisse ainsi plus de place pour ce type de film. Au final 9 millions d'entrées et 50 millions autour du monde. Avec un record à Paris, plus de spectateurs que d'habitants… Même réussite pour la b.o : 1.4 millions et 4 millions vendus pour le single grâce à l'incontournable Pierre Bachelet. En 1978, il devient le plus important succès français aux USA. Les japonais sont rapidement addictes. Les suites rencontrent pratiquement le même succès, des séries parallèles douteuses sont même créées. Dans la mémoire collective, ne restera de Pierre Bachelet (1944/2005) que les corons et d'autres titres destinés à la variété mais il ne faudrait surtout pas oublier son parcours dans le cinéma et la télévision. Il participe notamment à l'excellente émission Dim, Dam, Dom et signe le mythique Les Bronzés font du ski.
En parallèle, Emmanuelle Arsan propose Laure (1976), Aka: Forever Emmanuelle. La trame de l'histoire est très autobiographique. Des chercheurs décident d'étudier les moeurs et coutumes de la tribu Mara à Manille. Chaque année, un rituel est source de régénérescence pour les participants. Laure assiste à cette célébration en compagnie de Nicola, dont elle tombe sous le charme, Myrte et Gaultier un anthropologue…Le dénuement paraît alléchant. Coproduction Franco/Italienne jusqu'à la musique puisque Franco Micalizzi tient les baguettes. Bien moins connu qu'Ennio Morricone, ce compositeur est né à Rome, quelques jours avant Noël et pendant l'ère mussolinienne. Il fait parler de lui fin 60 grâce à ces excellentes rengaines pour souligner parfaitement les frasques de Terence Hill (On l'appelle Trinita 1971, Attention les dégâts 1984) et les poursuites de flics dans des films de séries Z italiens comme Roma a mano armata, Napoli violenta, La banda del gobbo. Certaines B.o sont très côtées comme Violence, Le Démon aux Tripes. Sa marque de fabrique est assez remarquable avec de belles combinaisons entre jazz, groove et ambiances lancinantes.
Malgré l'annonce du Goodbye Emmanuelle (341.000 spectateurs), le public plébiscitant la série, un 4ème volet est tournée. Michel Magne (1930/1984) est chargé d'élaborer la musique. De formation très classique, il se dirige durant son parcours vers la variété et le cinéma. Nous lui devons des musiques de films très connues comme Fantômas, Angélique, Les Tontons Flingueurs, série OSS 117, direction musicale pour Barbarella... En 1969, il construit son propre studio dans sa demeure d'Hérouville. Après un imbroglio juridique lié au château, il met fin à ses jours. Dans Emmanuelle 4, pour l'opus Bach Anal (ce titre figurera sur notre compilation), Michel Magne transmet le micro à Marie Claude Calvet.
De son côté Just Jaeckin, cultive ses affinités érotiques avec Mme Claude (personnellement malgré notre amour pour Gainsbourg, sa b.o n'est pas très pertinente surtout par rapport au reste de sa carrière, nous ne l'avons pas sélectionnée) ou Histoire d'O (1975). Cet ouvrage se distingue tout d'abord par sa durée. Il avoisine les deux heures, ce qui est très rare... Just se fait aider par Sébastien Japrisot pour adapter le roman de Pauline Reage. O par l'intermédiaire de son mari découvre toutes les facettes et déclinaisons du sexe dans des demeures luxueuses. Le sadisme n'est pas loin et l'envie d'accélérer les séquences aussi...
Pierre Bachelet nous gratifie heureusement de quelques joyaux dont O' et sir Stephen arrangé par Pierre Camison.
Le Dernier amant romantique (1978, avec notamment Thierry Lhermitte), au scénario très XIX : Pierre se lance dans un concours devant désigner le dernier amant romantique. Il décroche la médaille d'argent et reçoit comme prix la possibilité de passer quelques jours avec la responsable. Ils tombent amoureux mais elle renonce, au bout du temps imparti, à leur histoire sentimentale. Pierre Bachelet collabore avec Jean Schulteis aux arrangements pour un Disco Circus bien groovy, présent sur Parties Fines.
Gwendoline (1984) avec le temps est devenu très kitsch et intéressera sûrement les amateurs d'ovni. Pour Just, ce film ressemble à un clap de fin. Les ouvreuses n'ayant pas beaucoup travaillé pour l'occasion. Il faut dire que la VHS permet au X de récupérer une clientèle importante avide de sensations plus fortes. Malgré tout, il persiste et n'aurait pas dû signé L'Amant de Lady Chatterley. Sylvia Kristel participe à cette mésaventure.
En France, plusieurs réalisateurs comme Jean François Davy (Exhibition), José Bénazéraf se détachent du peloton et rivalisent en nombre de spectateurs. Né à Casablanca, le 8 janvier 1922, débute tout d'abord dans l'érotisme dont L'éternité Pour Nous avant de pratiquer le porno. Une cadence en moyenne de trois films par an avec un record en 1983 : dix dont Le Majordome est bien monté, L'Espionne s'envoie à l'air…
Parmi la pléthore de films x, quelques objets non identifiés sont à signaler dont Sex O' Clock, USA (1976). François Reichenbach (1921-1993), travaillant dans l'art aux Etats-Unis, a dressé plusieurs portraits notamment Orson Welles, Barbara, Pelé, Karajan... parcourant ainsi le monde. Ce cinéaste part aux States pour s'intéresser à une histoire d'esclaves volontaires. En échange d'argent reversé à la Caisse du Mouvement de Libération Homosexuel, des hommes offrent leurs corps à des couples riches. La police de L. A intervient, les arrête et la Caisse verse des cautions pour les libérer.
La musique est terrible et signé Mort Shuman, il monte un groupe disco pour l'occasion avec l'orchestre Christian Gaubert. Le titre Get It Up Baby de la b.o figure dans notre sélection. Jeunesse dans le quartier de Brooklyn (New-York), étudie le piano classique et s'intéresse à la musique black. Avec son acolyte Doc Pomus (Jérôme Felder), ils écrivent plus de cinq cent airs en six ans notamment pour Andy Williams, Les Drifters et Elvis Presley. Son ami tombe malade et Mort s'installe alors dans la perfide Albion. Il donne quelques titres pour des groupes réputés comme Les Small Faces et Les Hollies, monte une comédie musicale en hommage à Jacques Brel. En 1972, il passe enfin sous les projecteurs à Paris en collaborant avec Roda Gil. Le Lac Majeur, Brooklyn By The Sea, Papa Tango Charlie, Sorrow connaissent un vif succès ainsi que ses musiques de films (A Nous Les Petites anglaises 1976, L'Hôtel De La Plage 1978). Il disparaît brutalement en 1991 à l'âge de 54 ans.
La révolution est en marche. Il est donc temps pour le gouvernement de réagir avant que la société ne sombre définitivement dans le carré rose. D'autant plus que les premières bobines Hardcore se déroulent avec acte sexuel explicite.
L'Anthologie du plaisir est compilé par Alex de Keuzy. Ces onze courts-métrages érotico-pornographiques couvrant les années 20 à 70 dévoilent des scènes non simulées faites dans la joie et l'allégresse… Sur 200 films français produits en France en 1973, 19 sont pour le porno. Fin 1975, l'état impose que ces films ne soient diffusés que dans des salles appropriées et l'appellation X est créée. Il limite également le nombre de salles. De 200 à 136 en 1976.
Le sommet niveau sorties est atteint en 1978 (142 sur 302) puis le déclin arrive l'année d'après (66 sur 240) et est irrémédiable. De 1980 à 1984 il s'en produit 50,40,30,20 puis 10. pour tomber à 72 fin 1981. Certains arrivent à tirer leurs épingles du jeu comme Burd Tranbaree (aka Claude-Bernard Aubert, né le 26 Mai 1930), réunissant notamment dans Parties de Chasse en Sologne (aka La Grande Mouille, 1979) Marilyn Jess et Brigitte Lahaie dans une parodie de La Grande Bouffe.
Expert en la matière, Gérard Kikoïne accumule les titres plus ou moins explicites aux histoires réduites à sa portion congrue : L'Amour à la Bouche; Entre Chattes; Bon chic, bon genre, mais… salopes ! Il se tourne ensuite vers la télévision, alignant quelques épisodes du Commissaire Moulin et quelques films dont Dragonnard featuring Eartha Kitt, Dr Jekyll & Mr Hyde avec Anthony Perkins.
Même si la plupart des amateurs effectuent leurs choix en fonction des réalisateurs, des acteurs/actrices deviennent de véritables icônes comme Alban Ceray (venu dans ce milieu suite à la ruine de son patrimoine...), Marilyn Jess, Jean Pierre Armand (30 ans d'ancienneté, toujours en activité), Brigitte Lahaie…
Cette dernière débarque à Paris en 1976 après une jeunesse tranquille à Tourcoing et répond à une petite annonce pour faire la doublure dans un film. La même année elle s'effeuille la première fois dans le bien nommé Parties Fines (aka Indécence 1930). Un notable et son valet échangent leurs statuts pendant quelques semaines vouées à de joyeuses galipettes coquines. Malheureusement la musique n'est guère intéressante sauf pour les amateurs de charleston. Elle tourne au total une cinquantaine de films, ce qui est assez peu vu les cadences actuelles de certaines mais sa personnalité suffit. Elle crève l'écran et devient une véritable star. Elle est une des rares à jouer d'égal à égal avec ses cavaliers. Son regard est plutôt celle d'une dominante à la beauté froide qu'une dominé écervelée.
L'incontournable Jean Rollin mélangeant à merveille fantastique et érotique fait souvent appel à elle. Les Raisins de la Mort (des vampires aux seins nus) ou Fascination valent vraiment le détour.
Une grande complicité s'installe entre eux contrairement à Jess Franco où cela ne se passe pas très bien, notamment pour Je brûle de partout. Je suis à prendre de Francis Leroi, possède également un scénario un peu plus consistant que d'habitude et des scènes inoubliables. Elle tourne 10 fois avec Burd Tranbaree.
Brigitte arrive après l'âge d'or du cinéma érotico/x français et suit sa chute. Sa « retraite » est prise en même temps que la plupart des réalisateurs de l'époque. Elle alterne films policiers de secondes zones (L'Exécutrice), nanars (On se calme et on boit frais à Saint-Tropez de Max Pécas et films érotiques (Joy et Joan). Pour ceux qui seraient pris par le temps, L'Anthologie du Plaisir, best off de ses apparitions comblera le vide. Elle passe le relais à Dominique Troyes alias Marilyn Jess. L'alter égo de Brigitte en plus souriante tourne avec les plus grands… Enfin uniquement dans le porno...
La revue Hara Kiri fait même appel à ses attributs pour certains romans photos. La Femme Objet de Frédéric Lansac (Claude Mulot) la révèle véritablement. Elle tire sa révérence en 1987 avec Traci Lords et coule des jours heureux en famille avec son mari Michel Barny, ancien réa porno.
Ces deux actrices françaises ont donc suivi le bouleversement du cinéma « rose » français.
Du grand écran à la petite lucarne. Une longue débandade...
Idem pour la musique de ces films dont l'appauvrissement est notoire et affligeant. Ses budgets se retrouvent de plus en plus tronqués. Elle est souvent libre de droits voire parfois inexistante.
Plusieurs explications peuvent être avancées. Puisque la censure n'a pas été efficace, c'est sur le terrain économique que l'attaque va être effectuée. Taxation en tout genre pour limiter leurs expansions et protectionnisme affiché pour repousser la vague licencieuse. Malgré cela, les films X se maintiennent. En 1977, plus de huit millions d'aficionados demeurent fidèles et le ratio est beaucoup plus important, 58 sur 214. En 1978, le point culminant est atteint arrivant jusqu'à la moitié de la production cinématographique.
Ainsi le X devient une industrie à part entière. Tout est alors autorisé tant qu'elle s'adresse à une clientèle avertie et canalisé. La critique de la société et de la bourgeoisie bien pensante sous jacente à l'époque n'a plus lieu d'être.
Seul le sexe compte. Les années 1980 signent la fin de la présence du X dans les salles obscures (en 4 ans, production de 50 à 10). Les spectateurs se font de plus en plus rares (2,6 % des entrées en 1980). Le soft agonise également, la série Emmanuelle et les films de David Hamilton n'intéressent plus grand monde. Quelques parutions arrivent encore à séduire comme 9 semaines ½. L'arrivée du magnétoscope bouleverse la donne, il est plus aisé de visionner un film X chez soi et moins onéreux pour l'industrie cinématographique. A partir des années 80, le libertinage est balayé par la peur du sida. En 1985, Canal + commence à diffuser un film x par mois, enterrant un peu plus la sortie en salle des films. Parallèlement si les films érotiques ont pratiquement disparu, le cinéma « grand public » ose de plus en plus comme Basic Instinct.
Un second souffle pour le X voit le jour avec la baisse du prix de la VHS et l'apparition du DVD. Citons Marc Dorcel pour la France, Vivid pour les USA, les plus grandes pointures sont couronnées chaque année par les Hot d'Or au festival de Cannes. D'anciennes stars du pornos se recyclent comme Brigitte Lahaie animant une excellente émission sur RMC ou Rocco Siffredi s'adonnant à l'intellectualisme de Catherine Breillat. La polémique n'est plus très vive, les corps s'affichent partout et devient une manière de vendre n'importe quel produit. Baise Moi de Despentes est néanmoins interdit au moins de 18 ans. Il est ainsi voué à l'échec commercial, la plupart des salles ne pouvant le diffuser.
La révolution internet, les films d'amateurs et la multitude de sous genres finissent par atomiser complètement le marché. A force de vouloir professionnaliser le milieu, de proposer des plastiques irréelles dans des positions acrobatiques, le genre s'est coupé de la réalité et du commun des mortels. Peu importe la personnalité de l'acteur porno, seul la norme esthétique est indispensable pour exister dans ce milieu. L'hédonisme et l'aspect ludique ont définitivement disparu de leurs démarches et les quelques questionnements de ce genre ne sont plus d'actualité. Outre le fait que le porno soit devenu un produit de consommation comme les autres, les pratiques sont de plus en plus extrêmes et souvent violentes.
Internet bouleverse tout depuis quelques années même si le chiffre d'affaires de l'industrie pornographique s'élevait encore à 50 milliards d'euros en 2002. La charge contre la pornographie perdure et elle est souvent justifiée. Même si l'exploitation des filles de l'est est à condamner, il reste difficile de dresser un lien entre ce genre et les agressions sexuelles. Les féministes devraient plus faire pression auprès du gouvernement pour développer dans l'éducation une pédagogie plus intense.
Nostalgique de cette âge d'or ? Certainement, même si le côté « jungle vivante » des corps des années 70 peut paraître rebutant, désuet, voire parfois comique.
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La Réédition que nous attendions avec impatience du génialissime Sven Libaek...Grâce au label Vadim Music.
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Selon toute vraisemblance, Lord Library appelé communément Le Lord aurait vu le jour le 4 janvier 1972 à Rouen. Pourquoi cette date me diriez vous ? L'explication est toute simple : Aucun événement i...
Posted by £ord £ibrary on Sun, 23 Dec 2007 05:12:00 PST