Myspace Layouts - Myspace Editor - Image Hosting
Tour à tour professeur (agrégé et Docteur en littérature), diplomate, inspecteur des enseignements artistiques, il publie son premier livre, Les Impatiences, en 1993. Plusieurs romans (Rheu, Les Trente, Mademoiselle de Biche, La Vie scolaire (http://www.lapartcommune.com/pages/page1.htm), Byzance, etc.) et des poèmes (Des Lunes, Choro, etc.) suivront, dont certains écrits en collaboration (La Reine Eupraxie avec Henri-Pierre Jeudy).
Emmanuel Tugny est également parolier de chansons et librettiste pour divers artistes (Dani, John Greaves, Michal,etc.)
et auteur-compositeur-interprète. Il fonde avec quelques amis le groupe MOLYPOP en 2006 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Molypop ou http://www.myspace.com/molypopi
Sortie du premier album de Molypop, Sous la Barque (quand on creuse) le 3 octobre 2008 (Label Laurelipop, diffusion Socadisc).
Les oeuvres d'Emmanuel Tugny se fondent sur la confrontation aux genres littéraires patrimoniaux (la pastorale, le poème épique, le roman d'aventure, le roman naturaliste, la biographie, la chanson, l'opéra...) qu'elles travaillent dans une sorte de tentative, tantôt légère et amusée, tantôt complexe jusqu'à l'hermétisme assumé, de "réanimation". À la fois abstraites, impersonnelles et profondément ancrées dans la matérialité des choses et des sujets, elles semblent interroger les conditions de l'« entrée en vie » des formes d'art et du monde.(Agnès Riffet, novembre 2005)
« Un jour, un peu plus loin, on s’éveille, au soleil, dans une petite maison louée, à la mer. Des jeunes filles et des enfants jouent sur la plage, devant. Perdican a Biche sur la poitrine dans le grand lit et les deux d’eux sont calmes et se sourient dans un rayon, dans la chambre et dans les miettes. Et puis Biche est sur les cabinets et Perdican sous la douche et puis Biche est sous la douche et Perdican sur les cabinets; et puis Perdican comme un homme fait les commissions et puis Biche suit le panier qui lui tond la cuisse et puis Biche comme une femme fait les commissions et Perdican suit le panier qui lui flatte la cuisse. Et puis Biche passe à Perdican le sel, qui lui passe le poivre ; et puis Perdican donne comme un homme les nouvelles du jour à Biche qui lui donne les nouvelles du jour; et puis Biche sert à Perdican, qui lui en sert un, un petit verre, un cordial. Et puis les deux projettent de projeter; Biche n’est pas tout à fait d’accord, un moment, avec Perdican, qui n’est pas tout à fait d’accord, un moment, avec Biche, mais ça s’arrange, on trouve une formule, on compose. »
Extrait de Mademoiselle de Biche, roman, La Part commune, 2000.
Vient de paraître : Corbière le crevant, roman , Léo Scheer.
"Une courte vie passée à attendre la mort, à réchapper d'une crise pour basculer dans une autre et descendre encore une nouvelle marche vers la tombe : c'est bien de Corbière le crevant dont parle Tugny avec une force de ton phénoménale, qui laisse parfois le lecteur sans souffle. Et s'y ajoutent, en jalons hallucinés, les propres mots du poète, tirés des Amours jaunes. Une scansion magistrale de ce roman incandescent. Des braises ajoutées aux braises."
Serge Hartmann, Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 29 septembre 2007.
“Une musique plutôt qu’une monographieâ€
Jean-Baptiste Harang, France-Culture , 16 octobre 2007.
"Dans un style remarquable, Emmanuel Tugny réinvente le « poète maudit », habite le clown tragique."
Daniel Morvan, Ouest-France , 13 janvier 2008.
PRIX DE FLORE "B" 2007 de la blogosphère (http://www.leoscheer.com/spip.php?page=prixB).
Depuis le 18j anvier, aux Éditions Léo Scheer, dans la collection Laureli, Panamerica, roman-épopée de 1967 du Brésilien José Agrippino de Paula, traduit du Portugais par Emmanuel Tugny
http://www.leoscheer.com/spip.php?article748
"Une traduction scrupuleuse et spectaculaire de l'écrivain Emmanuel Tugny."
O Estado de São Paulo, 17 janvier 2008.
Sortie le 5 mai 2008 : avec Olivier Mellano, Yann Linaar, Laure Limongi, François Bon, Eric Chevillard, Benoît Burello, Dominique A., Arm, Emmanuel Tugny, Thomas Poli, etc. (http://www.myspace.com/ralbum)
Sortie le 17 septembre 2008
PREMIERS FRAGMENTS D’ECHO D"Emmanuel Tugny sur Publie.net avec une lecture intégrale audio et un article de François Bon à partir du 18 septembre 2008 à cette adresse : http://www.publie.net/tnc/spip.php?article167
Emmanuel Tugny: L'épeire.
Vitesse d'inspiration: l'écriture va vite, et donc retient des souffles, pour anticiper, conjurer et désarmer ce qui s'écrirait à la va-vite, suivant l'agrès d'une culture humiliante. Son secret: rien ne se montre, ça tourne et se détourne et fait face mais hors cadre, hors cadran, hors des pouvoirs de l'heure fatale. Il s'agit de veiller en tout sens et sur une attente qui demeure par tous les temps, imparable et nue comme une présence qui se figure, riche de tous les livres qui se glissent sur un seul battant du temps. Pluie en arrêt, complaintes irrésistibles. Laforgue nous le suggère : "Je suis, avec mon tic-tac grêle,/Vade-mecum rond et têtu,/Indispensable sentinelle,/Le sacré coeur d'or revêtu...". E. Tugny en entend les plus sourds décomptes, les distille, en filtre les résonances, en accentue les angles muets, et n'hésite pas, pour que les coups n'assomment pas, à écrire, pour notre compte, des "sonnets pour éventails". Entre les mains, furtifs déploiements, entre les doigts, chants et chansons de noctambule. Fendre la foule, sans la blesser. La nuit n'est pas le jour et réciproquement. Les tyrans n'ont aucun droit. Le timbre seul affranchit -sous l'enveloppe, sous la lettre, l'envoi ne porte aucun non et s'éloigne sans un cri de ce qui mure la vie : vite, aller au plus vite à la vie lente, celle qui dans le noir prend note et s'élève, la distingue et laisse repartir vers les voix que l'on n'a pas. "Une femme, peut-être et l'ombre/ Prendra pied sur le monde né/D'un repos..." L'inconnue, seule, discerne et veille sur cet espoir qui, dans notre regard, s'approche d'un réel égard. Poème, prose ou chanson - la tâche aveugle (mais non aveuglante) de ce qu'il écrit s'inscrit et s'efface dans cet égard - que rien ne fixe. L'éventail des formes du langage, toujours sur le qui-vive, toujours alarmées quant au sort qui leur donne naissance, obéit (secrète obédience qui autorise à changer de lieu ) à un égard sans nom. Berge et hébergement: "il faut laisser la barque à quai/ Progressivement s'endormir/ Pour être prêt..." Loquet lentement soulevé sous la pierre et sous le sable: la main, probablement, respire la première puis les lèvres puis le nom et s'étend le murmure. L'un à l'autre se parlent, chez E. Tugny, et leur silencieuse grammaire dessine son jeu de vagues, d'accords où seul l'avenir n'est plus incertain, des sonorités où la voix s'invite inespérée. Voix à la une! Il semble, à l'entendre, à le lire, qu'E. Tugny cherche auprès d'elle qui se laisse approcher mais ne franchit aucune distance, un invisible et indéchirable voilage. Voix (le nombre est en elle) qui se ferait (mais suivant quels pouvoirs?) l'écho d'une autre vie entre deux langues. Penser, en ce point, à ce qu'écrit Deleuze:"...On considérera seulement deux langues en principe, comme si elles étaient seules au monde, l'une vivante et l'autre morte. La seconde travaillant dans la première...On dirait que la morte fait des anagrammes dans la vivante". Anagramme: mot-nom d'un violent désir que les langues, mortes et vives, font glisser, barge, hors dérive, puisque le jeu s'aggrave Même le mot venu comme le premier venu le plus doux exige cette condition d'ivre-mort de travail pour qu'un livre-vie s'invente et intercède- mesure ciliée de tous les excès. Et qu'in fine, il se retire, délivré...Tendre message, sourd message: la voix, qui ne consent à aucun enchantement, en entend, souvent seule, l'étreinte silencieuse - et la sort du trou, d'une intimité sans lumière, d'un embrasement d'enfermé. Voix stupéfiante puisqu'elle trahit (traduit) le scellement de l'écriture, le double d'un serment second qui ne sera tenu qu'à voix haute, menacé par le joug tendu de la rengaine. L'à -vif de l'écart astreint: il faut que ça tourne au-dessus des lettres puisque en-dessous de la lettre ça ne tourne pas rond mais en dépit du bon sens. "Pour que l'air le prenne et l'emporte". Epeire légère, point noir et vibrant qui hante les figures des pères. Le chant -droite ligne effilée par le temps- élève d'un ton sans accents cette mémoire insonore, dérâclée, qui s'invente quand l'enfant a la sensation diffuse d'avoir échappé à un insensible coupe-gorge.
Daniel Dobbels 4 octobre 2005
Emmanuel Tugny, Premiers fragments d’Echo.
Ce n’est pas une métaphore concernant son écriture : Emmanuel Tugny joue de tous les instruments. Pour ma part, bien sûr, ce n’est pas le cas. Je me considère comme écrivain pauvre, avec une phrase et une seule, ou ce que je considère ma phrase, ma torsion (« Vous et votre français tordu », m’avait une fois rageusement lâché Jérôme Lindon, mais c’était affectueux quand même) comme outil unique, dont je ne saurais pas me débarrasser. Le disque que je viens de recevoir d’Emmanuel Tugny, Molypop est un travail qui essentiellement repose sur lui : rythmiques, guitares, voix, arrangements. De même, la force avec laquelle il empoignait récemment, mais en impro, en balade sur les chemins de l’autre, le poète Tristan Corbière (Corbière le Crevant. Ou sa façon de s’engager à la fois dans des travaux de poésie avec friction du siècle, de sa façon chaotique, via tel fait divers du Brésil où il vit (Choro), ou de partir dans l’euphorie de la tradition revisitée d’une histoire d’amour en décor début de siècle (Mademoiselle de Biche, ça vient de sortir !). Même sa biographie semble ce tournoiement. Mais si précisément sa façon d’aller se cogner à toutes ces limites des formes pré-existantes témoignait justement de ce qu’on lit dans ses textes : ce fond questionnant, cette fluidité d’une permanente remise en cause, de quelque endroit qu’on ait attaqué le front de taille ? Et si, même, ce bousculement de frontière témoignait de notre propre bousculement intérieur, entre raconter une histoire et l’abstraction nue de poésie, le besoin de marcher vers le bord de la scène où on va dire, et le besoin aussi de travailler à plusieurs, se mettre ensemble dans la question ? A preuve que Molypop paraît chez l’éditrice de ses livres, elle-même à l’origine de ce RALBUM où mots et musique avaient comme contrainte de renvoyer au grand dehors du monde, de s’y affronter. Le texte que nous confie Emmanuel Tugny semble paradoxalement calme. La figure d’Écho implique l’eau, le reflet. Il explore cette figure du double et de l’autre via le corps, et le poème doit se charger d’une sensualité crue qui pourrait le détruire : et c’est ici, précisément, qu’il va tendre sa forme, retourner cette violence et cette sensualité sur l’arrangement intérieur de la langue, paragraphe à paragraphe, vers à vers. Il faudrait qu’on ne lise pas cet enfoncement fluide et mobile, comme la musique de Tugny, en tant que poésie. Mais en tant que figure d’ouverture, la même qui a pu nous mener à Tristan Corbière, ou à la façon enragée de sa contribution au RALBUM. Il n’y pas besoin de ces détours pour entrer dans le jeu de ce texte, ses renversements, et sa permanente remise en avant de la figure inatteignable, mais qui convoque les corps, et soi-même.
François Bon, 17 septembre 2008.
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Lecture "Corbière le crevant" par Emmanuel Tugny
envoyé par leoscheer_tv
.. ..
Enregistrement du générique Laureli
envoyé par laurelit
Partition de John Greaves sur Une Marine d'Emmanuel Tugny.
Emmanuel Tugny, Ah hum, acrylique sur toile, 150X150cm, 1996 (extrait du catalogue monographique "Emmanuel Tugny, peintures, 1993-1996", Vitae Novae, Sydney,1996).