HAROLD PINTER est né le 10 octobre 1930 dans l'East End, un quartier de Londres qui était à l'époque populaire et industriel. Fils unique de parents juifs (au moment de sa naissance, son père, modeste tailleur, gagne difficilement sa vie), Pinter garde de sa prime jeunesse des images précises (la puanteur d'une usine à savon), mais aussi la marque d'une désorientation angoissée (crise sociale, chômage, montée du nazisme, guerre civile espagnole, campagne antisémite importante en Grande Bretagne).
En 1940, ses parents quittent Londres pour échapper aux raids aériens allemands.
Profondément marqué par le génocide, il refuse en 1948 de faire son service militaire. "A mes yeux, l'idée de réarmement était ridicule. J'étais conscient des souffrances et des horreurs de la guerre et je n'allais, sous aucun prétexte, contribuer à son entretien. J'ai dit non. Et je dirai encore non. C'est encore plus stupide maintenant". Il entreprend alors des études d'art dramatique à Londres.
Dans les années 1951-1952, il entame une carrière d'acteur, sous le nom de David Baron, publie des poèmes et écrit un roman semi-autobiographique, Les Nains (The Dwarfs).
C'est en 1957 que sa première pièce, la Chambre (The Room), est représentée à Bristol. Elle attire l'attention d'un producteur de théâtre qui assure la création de sa seconde pièce, L'Annniversaire (The Birthday Party, 1958), à Cambridge, Oxford, puis au Lyric Theatre de Londres. Elle sera retirée de l'affiche au bout d'une semaine. Plus enthousiaste sera l'accueil réservé aux pièces radiophoniques, en particulier Une petite douleur (A Slight Ache, BB., 1959). Mais le succès lui vient en 1960 avec le Gardien (The Caretaker), la Collection (The Collection, 1961), l'Amant (The Lover, 1963), Tea party puis le Retour (The Homecoming, l1965), qu'il adaptera lui-même pour le cinéma quelques années plus tard. Un an après sa création à Londres, la pièce fut créée à Paris en octobre 1966, dans une mise en scène de Claude Régy. Elle réunissait Pierre Brasseur, Claude Rich, Jean Topart, Emmanuelle Riva, YvesArcanel et Jacques Rispal.
En 1962, Pinter écrit le scénario du film de Joseph Losey, The Servant. C'est encore pour Losey qu'il fera l'adaptation de Accident en 1967 (1967) et du Messager (The Go-Between) en 1969. Parallèlement à sa carrière de dramaturge, Pinter exerce des activités de comédien, notamment dans ses propres pièces (il a repris le rôle de Lenny du Retour en 1969). Il a également réalisé un long métrage, tiré de la pièce de Simon Gray, Butley, en 1973.
Il revient à la scène en 1971 avec C'était hier [('Old Times), et depuis 1973 met en scène des pièces créées au National Theatre. Dès lors, il est présent sur tous les fronts : cinéma avec l'adaptation de À la recherche du temps perdu (1972) et de la Femme du lieutenant français (1980), radio et télévision, théâtre avec No Man's Land (1975), Trahisons (Beytrayal, 1978) The Hot House, (1980), Un pour la route (One for the Road, 1984), Le Nouvel ordre du Monde (New World Order, 1991), La lune se couche (Moonlight, 1993), Ashes to Ashes (1996), Celebration'' (2000). Il a publié en 1998-99 un recueil de poésies et de textes politiques, Various voices, publié en France en décembre 2000.
En novembre 2000, le scénario d'À la recherche du temps perdu que Pinter avait écrit en 1972, a été adapté pour le théâtre au Royal National Theatre de Londres dans une mise en scène de Di Trevis sous le titre de Remembrance of last Things. Sa dernière pièce SKETCH Press Conference date de 2002.
Lauréat de nombreux prix (citons, entre autres, le Laurence Oliver Award en Grande Bretagne ou le Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en France), Harold Pinter a écrit 29 pièces et 22 scénarios. Depuis toujours, son engagement politique est très marqué. Il s'est constamment battu pour la liberté d'expression et la défense des droits de l'homme, notamment pendant la dictature de Pinochet au Chili, ou plus récemment en protestant contre les bombardements américains sur l'Irak lors des deux guerres du Golfe.
Television:
chimère
italienne du monologue dit des bas-fonds
scène dite de l'encaustique répétitions mai 2008
monologue dit de la vis répétition mai 2008
le jour où alban et issa m'ont tué
envoyé par danslasurface