About Me
Né en Côte d’Ivoire en 1969, Malik grandit en Guadeloupe. A 6 ans, sur les conseils de sa mère, il commence à prendre des cours de flûte à bec dans une école de Pointe à Pitre : « ma mère raconte que j’étais tout le temps fourré devant la radio, à essayer de reproduire les mélodies avec un petit vibraphone diatonique… J’ai toujours aimé ça. La musique, ça m’a toujours parlé. Il n’y avait pas besoin de mots. Quand j’écoutais certains morceaux, j’entendais du sens… »
A 13 ans, il commence la flûte traversière avec Marc Rovelas : « ça a été la révélation. Il m’a fait découvrir Bach, puis Xenakis, Ravel, Stockhausen… J’étais ébloui. J’ai compris que je pouvais devenir musicien dans la vie. »
A 17 ans, il quitte la Guadeloupe pour Marseille. Il sort diplomé du Conservatoire National de Région avec le Premier Prix de Flûte : « à l'époque, j'écoutais beaucoup de musique classique, mais la musique qui me faisait vraiment vibrer, c'était le jazz. Je me sentais plus concerné par le discours du jazz, j'avais l'impression de pouvoir proposer ma propre vision de la musique plus librement, et j'était fasciné par l'improvisation. »
Dès sa sortie du conservatoire, Malik intègre le groupe Human Spirit. Leur collaboration va durer 10 ans : « Human Spirit a été une vraie famille d'accueil pour moi. Ils ont été ma première école de musique : pouvoir improviser face à un public, être obligé de mettre des idées en vie, qu'elles ne soient pas seulement abstraites mais directement confrontées à une situation de communication et parfois de communion. Le premier concert de ma vie, au New Morning en 1991, fut l'occasion de découvrir la puissance de cette sensation. C'était monumental. Une sensation inconnue jusqu'alors.
Malik multiplie par ailleurs les collaborations en tant que flûtiste-arrangeur avec des artistes tels que Lio, Teri Moise, Laurent Garnier, St Germain, Dj Gilb'R, FFF ou Juan Rozoff, et forme son premier "Magic Malik Orchestra" en 1992, ils enregistreront la même année une maquette qui sortira en disque en 1997 sous le titre "HWI project" chez "Salam Aleikum"avec 13 musiciens.
Il rencontre ensuite Julien Lourau qui tourne alors avec sa propre formation : le Groove Gang. Les deux musiciens participent ensemble à plusieurs festivals de jazz : St Louis du Sénégal, La Villette Jazz Festival, Nancy Jazz Pulsations. En 1998, Malik participe à l’album "City Boom Boom" (nominé meilleur album jazz) et intègre le Groove Gang : « j'ai appris énormément de choses auprès de Julien qui connaissait déjà bien le jazz à l'époque. Je connaissais un peu l'improvisation, mais le Groove Gang a été pour moi une nouvelle ouverture vers la pratique du jazz. Cette période a été riche d'enseignements, un bon compromis entre de nouvelles expériences musicales et toujours l'interaction avec le public. Le Groove Gang synthétisait au mieux mes expériences musicales passées avec le type de musique que souhaitais développer. »
En 1999, Malik accompagne le Groove Gang pour une tournée de plusieurs mois entre l'Amérique du Sud et l'Afrique : « c'était l'année de mes trente ans et humainement, je ne pouvais rêver mieux. Cette tournée a été l'occasion de découvrir la rotondité de la terre, le fait que nous ne sommes pas si différents les uns des autres. A chaque concert donné en Amérique du Sud, je suis reparti avec l'impression d'avoir toujours reçu plus que ce que je pouvais offrir. »
En 2000, il décide de se lancer dans un projet d’album sous son nom et reforme un « Magic Malik Orchestra ». L’album "69 96" sera enregistré en quelques jours sous l’oreille attentive de l’ingénieur du son Philippe Avril et avec la complicité de la galaxie de musiciens dans laquelle gravite Malik : « cet album, c’est moi au retour de ce tour du monde. On est allé en Amérique Centrale, aux Caraïbes, en Europe du Nord, en Afrique Centrale, en Afrique de l’Ouest… On a traversé des pays où économiquement, c’était dur, la grande misère. Mais à Paris, je me dis que si le confort économique ici est évident, il y a une misère humaine qui est terrible. »
En parallèle, Malik collabore à l'écriture des arrangements de voix bulgares pour le prochain disque de Juan Rozoff. On le voit aussi au théâtre et au cinéma avec la composition de la musique du film « Ca ne se refuse pas » d'Eric Woreth.
En 2003, Malik sort un double album intitulé "00-237 XP-1". Le premier disque présente un échantillon de son répertoire dans la lignée de l'album précédent mais plus jazz et plus complexe. Sur le second volume (XP-1), Malik dévoile ses premières tentatives d’échafauder une langue personnelle, cachées derrière le nom de code XP : « j’ai travaillé ma propre approche de l’improvisation et du langage harmonique, mélodique et rythmique. En même temps, je n’ai rien inventé. C’est juste ma manière de regarder des éléments déjà existants. Cela a été un long trajet, il m’a fallu du temps pour trouver ma façon de les assimiler et de les restituer.»
Steve Coleman, intéressé par la démarche musicale de Malik, apparaît même sur une plage de l'album avant d’inviter Malik à le rejoindre sur l’album « Five Elements »(Blue note).
En 2004, Malik propose avec le Magic Malik Orchestra l’album "13 XP song's book". Treize chansons, célèbres ou non, vues sous le prisme de son langage harmonique et esthétique. Malik tenait à revisiter quelques classiques de la chanson française, de ceux qui un jour ont traversé son esprit, ses oreilles et ne l'ont plus quitté, à l'image de « J'entends Siffler Le Train », de Richard Anthony, qu'il se réapproprie en lui injectant dissonances et rythmiques puissantes. Des chansons qu'il s'est amusé à retailler à sa mesure, uniquement à travers les vagues souvenirs qu'il avait d'un refrain, d'un air, sans chercher à se remettre l’original entre les tympans, traduction substantielle de cette première fois si particulière de l'univers de la chanson.
Malik enregistre et co-écrit avec tous les musiciens de la nouvelle génération : M, Bumcello, Camille, Pierrick Pedron, Aka Moon, Booster. Plus récemment, il a collaboré avec Hocus Pocus, AIR, Oumou Sangaré : « toutes ces collaborations sont pour moi de véritables ateliers de travail qui me permettent d’élargir mes horizons et de progresser dans des directions différentes. »
Il faudra attendre aout 2008 pour la sortie du nouvel album intitulé « Saoule ». Malik enregistre pour la dernière fois avec l’Orchestra en Quintet, la formation sera désormais en Quartet. L’album se veut plus accessible que les XPs et Malik renoue avec ses premiers élans de jeunesse dans "6996", avec cette inévitable maturité qui donne à l'artiste plus de poids dans son discourt musical.