Myspace Layouts - Myspace Editor - Image Hosting
Myspace Layouts - Myspace Editor - Image Hosting
..
Odön Von Horvà th a écrit cette pièce trois ans avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
A cette époque, ils ne sont qu’une poignée à sentir le danger ; à tel point que même la réaction affiche un stoïcisme alarmant.
Ce constat se retrouve au sein de Nuit Italienne où seul Martin, le jeune et fiévreux socialiste, s’inquiète de voir la célébration fasciste prendre des allures de messe militaire. Ses camarades aguerris préfèrent eux, ignorer les mitraillettes aux poings des fascistes et tenir dans les leurs, une chope de bière bien remplie.
De ce parti qui sous couvert de fêtes et de divertissements, s’arme et se prépare à la guerre, et de l’endormissement de toute une nation, est née trois ans plus tard la plus grande dérive de notre démocratie moderne (ou comment le peuple peut porter aux nues le germe de la dictature).
Bien entendu, Horvà th à l’époque sonne l’alerte, conscient et alarmé par le danger. Cependant, il pose également la question de l’engagement qui dans la pièce ne rime pas toujours avec prise de conscience. S’engage-t’on vraiment pour les bonnes raisons ? N’est-ce pas le statut, la situation et le confort générés par la fonction de politicien plutôt que les convictions qui poussent à s’engager ? Les notions de courage et de lâcheté sont elles liées à celles d’engagement ou non ?
D'ailleurs Horvà th n’encense pas un personnage, une prise de position de manière radicale et dithyrambique. Si l’on sent que son soutien se porte du côté des jeunes socialistes, on constate aussi qu’ils ne sont ni tout de blanc vêtus, ni l’incarnation du bien et de la vérité. Dans cette pièce, chaque personnage - aussi nombreux soient-ils - apporte sa part de vérité et de bassesse humaine. Il est très intéressant de voir que finalement, en nous montrant tant de personnages ambigus, si humains dans leur ambivalence, Horvà th nous souligne à quel point la limite entre ce qui est bien ou mal, ou du moins considéré comme tel, est fragile et subjective ; et comme on peut rapidement basculer de l’un à l’autre. C’est précisément dans ce refus du noir ou blanc, des bons et des méchants, que se trouvent l’intérêt et la modernité de Nuit Italienne.