Red wine cognac girls
En remontant vers Gaîté
Le Lit de la vierge n'a pas voulu de leurs cloques,
Alors dans une cave Belle Epoque,
A trois (Juke Box, toi, moi) ils parlent de l'énergie,
Et c'est champagne pour fêter la vie !
A trois heures du matin, dans un taxi congolais,
De la musique malgache qui résonne avec joie,
De la sangria qui danse encore en moi,
Et c'est Paris qui brille en remontant vers Gaîté.
Ils aiment autant les émeutes et les hôtels que la magie.
Un damier, joker du soir, qui saisit tout avec ses oreilles de roi,
Voit ses allumettes craquer et s'écraser sous ses doigts.
Et file, derrière les portes de plomb, le vent gris,
Et file, Ã travers la plaine, le lion de Denfert,
Et file mon corps près du cimetière de Seberg et Baudelaire.
Bob Dylan, Otis Redding, John Coltrane, Jeff Buckley, Radiohead, Stooges, James Brown,
Pixies, Sonic Youth, Janis Joplin, Neil Young, Miles Davis, Can,
Serge Gainsbourg,
Tom Waits, Rolling Stones (Brian Jones and Mick Taylor, not after),
Brian Jonestown Massacre, Mazzy Star, Randy Newman, Syd Barret, Donovan Leitch, Tim Buckley,
Muddy Waters, Cure, Joy Division,
Jacques Brel et Dutronc, Leonard Cohen, Daniel Guichard, David Bowie, Léo Ferré,
Grateful Dead, Doors, Johnny Cash,
Bonnie Prince Billy, Andrew Bird, Elliott Smith, Nick Cave and Drake, Sly and The Family Stone, Clash, Buzzcocks,
Black Lips, Velvet Underground, Devendra Banhart, Hara Kee Rees, Rufus Wainwright, Deadly Snakes, Artic Monkees, Clap Your Hands Say Yeah, Rakes, TV On The Radio, Herman Düne
Mort à Venise, Le boucher, La grande bouffe, Ken Park, Gummo,
Last Days, Dead Man, Taxi Driver, The Last Waltz, Monterrey Pop Festival (Pennebaker),
Breaking The Waves, Easy Rider, Mado, Les choses de la vie, Jules et Jim, Imagine, Virgin Suicides, Barry Lyndon,
Les parapluies de Cherbourg,
La notte,
La Dolce Vita, Jean Eustache
American Psycho, La chute, 325.000 francs, Seul dans Berlin, Been Down So Long It Looks Like Up To Me, Crime et Châtiment, The Sound and the Fury, Lipstik Traces,Une saison en enfer, Dos Passos, La nausée, Ravage, Alcools
bobby mc gee
Nantes, c’est un samedi après-midi pluvieux à marcher sur des pavés humides le long de boutiques miteuses.
C’est l’obscurité de ses rues, ses vieilles voitures tristes, les immeubles qui s’enfoncent dans une rivière qui n’existe pas.
Une atmosphère sûrement courante, mais unique pour un gosse solitaire.
Le port est froid, les bateaux absents.
Des visages ridés surmontés de coiffures laides et des imperméables plastiques chargés de fumées cohabitent naturellement.
On ne peut pas fuir sa mémoire, on ne peut pas fuir Nantes.
Le haut est plus luxueux que le bas pour le gosse solitaire, alors il préfère le bas.
Il court avec des chaussures de mauvaise foi.
Il rentre dans les tabacs pour lire les journaux et fumer ses premières clopes au fond du jardin.
Il regarde les clochards délirer et vomir un flot de paroles.
Ca le fascine la pauvreté.
Il les admire. Il se dit qu’ils sont pareils que lui.
Ces pantalons qui grattent à cause de l’urine et de la haine, ils connaissent.
Et puis, ils transportent des sacs Prisunic jaunes et rouges vers un square poussiéreux et crotteux ;
Prisunic, le supermarché kitch des premiers vols
– N’est-ce pas un moyen de reconnaissance sociale lorsque l’on a huit ans ?
Bien sûr il y a une chaîne – la main du père qui serre des doigts déjà abîmés par la plume – mais ça ne l’empêche pas de voir.
Il n’aime pas les néons qui trouent le froid terrible.
Il préfère sauter dans les flaques d’eau pour éclabousser les passants.
Ils ne disent trop rien,
Car ils le trouvent mignon le gosse solitaire,
Avec ses cheveux blonds qui vont dans des yeux énormes.silas