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Pour un Collège de Sociologie

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Le Collège de Sociologie (1937-1939)

"Parfois seulement, ainsi pour les grandes invasions, il est possible de voir avec netteté une incohérence sans espoir l'emporter sur une méthode rationnelle d'organisation progressive. Mais les altérations des formes plastiques représentent souvent le principal symptôme des grands renversements : ainsi pourrait-il sembler aujourd'hui que rien ne se renverse, si la négation de tous les principes de l'harmonie règulière ne venait témoigner de la nécessité d'une mue...""...Il n'y a pas lieu d'oublier, d'une part, que cette négation récente a provoqué les plus violentes colères, comme si les bases mêmes de l'existence avaient été mises en cause; d'autre part, que les choses se sont passées avec une gravité encore mal soupçonnée, expression d'un état d'esprit parfaitement incompatible avec les conditions actuelles de la vie humaine." LE CHEVAL ACADEMIQUE Georges Bataille

Place de la Concorde manifestation d'extrême droite 6 février 1934

Place de la Nation manifestation anti-facisme 12 février 1934




"Constatant à contrecoeur la puissance de la société, je me flattais que ces forces pures et violentes pourraient un jour se venger d'elle, qui les mutilait, les opprimait ou les dupait, leur offrant en pâture une proie misérable et creuse. Je caressais alors le projet le plus insensé, celui de contribuer à rétablir en leur plein empire ces puissances persécutées et d'en faire les fondements d'une société nouvelle, qui les honorerait au lieu de les bannir. Georges Bataille et Michel Leiris partageaient plus ou moins ces vues, qu'ils complaitaient d'autre part de leurs préoccupations personnelles, assurément plus aptes à nourrir qu'à couper l'exaltation compassée, à demi contenue, à demi entretenue, qui était notre manière d'être quotidienne..."NOTES POUR UN ITINERAIRE Roger Caillois


Emission "Lecture pour tous" ORTF, 21/05/1958

Emission "Bouillon de culture" France 2, 2001

"Tout entier tourné vers le possible et s'y attaquant sans délai, Lucifer est Satan en action. Satan intelligent et en un certain sens, Satan courageux. Il est sans doute porté comme lui naturellement au pessimisme et comme lui nourri de nostalgies et d'indignations, d'autant moins dangeureuses qu'elles constituent déjà une sorte de satisfaction, mais il sait avec Guillaume le Taciturne, qu'il n'est pas nécessaire d'espèrer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. La seule décision de ne pas périr lui à fait prendre celle de vaincre ou de faire périr." NAISSANCE DE LUCIFER Roger Caillois


Emission "Lecture pour tous" ORTF, 10/10/1962 "...Et ces choses dont la vie est déclin, comprennent que tu les célèbres; périssables, elles nous prêtent le pouvoir de sauver, à nous, les plus périssables. Elles veulent qu'au fond de notre coeur invisible nous les transformions en -ô infini- en nous! Quel que soit à la fin notre être." ELEGIES DE DUINO Rainer Maria Rilke




Le regard et l'objet

Orléans, 1960
"Dirty était seule dans la chambre, une chambre vaste, illuminée d'une quantité de lampes au plafond. Elle se promenait en marchant droit devant elle comme si elle ne devait plus s'arrêter : elle semblait littèralement folle"LE BLEU DU CIEL Georges Bataille

Argentina, 1939-1945
"J'ai retenu l'image de l'échiquier à cause de l'alternance des cases blanches et noires, d'enthousiasme et de contrôle, d'ivresse et de retenue, mais surtout parce que, sur une telle étendue absolument cohérente, il n'est aucun mouvement de pièce qui n'ait de répercussion sur les autres et qui ne modifie peu ou prou la situation générale."CASES D'UN ECHIQUIER Roger Caillois

"Il me paraît évident que tout ce qui nous fascina durant l'enfance, et nous a laissé le souvenir d'un pareil trouble, doit être, en première ligne, interrogé. Car, de tous les matériaux dont nous pouvons disposer, ces matériaux extraits des brumes d'enfances ont quelque chance de représenter les moins sophistiqués."LE SACRE DANS LA VIE QUOTIDIENNE Michel Leiris

"Je suis comme tout le monde, je n'ai pas continuellement la certitude de mener une vie véritable. Et certes, je ne doute pas de découvrir un jour la pensée qui m'assurera, presque à tout instant, le ravissement, l'absence d'ennui. J'ai plus d'une raison de penser que cette découverte est proche. (Je ne sais à vrai dire ce qu'elle sera, ni même si je pourrais la dire) Mais tant qu'elle ne sera pas là, il faut bien avouer que la maladie, la fatigue ou la fièvre - avec certaines surprises des passions, qu'il est difficile de prévoir - tiennent, peu s'en faut, sa place. (Elles ne la tiennent pas exactement, je le sais: pourtant ces paysages intèrieurs où le corps s'efface, le grand et le petit se confondent, le rapide et le lent, le brusque et le doux... rien ne me paraît ressembler d'aussi près à la découverte, et déjà l'annoncer grossièrement, que tant de métamorphoses)"L'AVEUGLETTE Jean Paulhan

APPENDICES

"Qui peut dire : ceci est arrivé parce que les événements l'ont permis? Ceci c'est passé, parce que, à un certain moment, les faits sont devenus trompeurs et, par leur agencement étrange, ont autorisé la vérité à s'emparer d'eux? Moi-même, je n'ai pas été le messager malheureux d'une pensée plus forte que moi, ni son jouet, ni sa victime, car cette pensée, si elle m'a vaincu, n'a vaincu que par moi, et finallement elle a toujours été à ma mesure, je l'ai aimée et je n'ai aimé qu'elle, et tout ce qui est arrivé, je l'ai voulu, et n'ayant eu de regard que pour elle, où qu'elle ait été et où que j'ai pu être, dans l'absence, dans le malheur, dans la fatalité des choses mortes, dans la nécessité des choses vivantes, dans la fatigue du travail, dans ces visages nés de ma curiosité, dans mes paroles fausses, dans mes serments menteurs, dans le silence et dans la nuit, je lui ai donné toute ma force et elle m'a donné toute la sienne, de sorte que cette force trop grande, incapable d'être ruinée par rien, nous voue peut-être à un malheur sans mesure, mais, si cela est, ce malheur je le prends sur moi et je m'en rejouis sans mesure et, à elle, je dis éternellement : "viens", et éternellement, elle est là." L'ARRÊT DE MORT Maurice Blanchot

La Terre, André Masson - 1939 -

"Le printemps seul ramène à la puissance solaire: la vie flétrie se décompose avec violence, la plante s'enivre de fumure et de lumière. La pauvreté de la planète cesse pour un temps: la vie immense fait alors chanter le bleu du ciel. Dans chaque fleur une végétation folle se fait solaire: ce dont la Terre n'a plus la force, la fleur le fait comme un soleil ivre de flammes, elle éclate et prodigue sans compter ses vaines richesses. Elle ne s'épanouit pourtant, elle ne rutile que pour mourir. Le printemps généreux meurt comme l'hiver avare. Mais ses morts en lui n'arrêtent pas le triomphe." LA LIMITE DE L'UTILE Georges Bataille

L'Origine, André Masson

"La chance - cherchée dans l'heureuse et trouble insistance de l'incantation - peut seule répondre ici à une ironie pleine d'angoisse. La chance qu'éloigne avec tant de sûreté celui qui ne veux trouver en lui que l'étendue trop clairement finie de l'existence déshéritée." POUR MES YEUX L'EXISTENCE... Georges Bataille

"Flandres" Bruno Dumont, 2006
"Dorothea se rapprocha de moi. Longuement, elle m'embrassa dans la bouche. Elle m'enlaça, me serrant violemment: c'était, depuis longtemps, la première fois qu'elle se déchaînait. Hâtivement, nous fîmes, hors du chemin, dans la terre labourée, les dix pas que font les amants. Nous étions toujours au-dessus des tombes. Dorothea s'ouvrit, je la dénudais jusqu'au sexe. Elle-même, elle me dénuda. Nous sommes tombés sur le sol meuble et je m'enfonçai dans son corps humide comme une charrue bien manoeuvrée s'enfonce dans la terre"LE BLEU DU CIEL Georges Bataille

Books:

LE BLEU DU CIEL Georges Bataille CASES D'UN ECHIQUIER Roger Caillois PROGRES EN AMOUR ASSEZ LENTS Jean Paulhan L'ARRET DE MORT Maurice Blanchot L'HOMME COUVERT DE FEMMES Pierre Drieu La Rochelle NARZISS UND GOLDMUND Hermann Hesse LA JOIE SPACIEUSE Jean-Louis Chrétien LE COLLEGE DE SOCIOLOGIE 1937-1939 Denis Hollier POLITIQUES DE L'ECRITURE BATAILLE/DERRIDA Jean-Michel Heimonet LA COMMUNAUTE INAVOUABLE Maurice Blanchot LES STRATEGIES FATALES Jean Baudrillard L'EXPERIENCE INTERIEURE Georges Bataille L'HOMME ET LE SACRE Roger Caillois INSTINCTS ET SOCIETE Roger Caillois LA GENEALOGIE DE LA MORALE Friedrich Nietzsche REPONDRE-FIGURES DE LA REPONSE ET DE LA RESPONSABILITE Jean-Louis Chrétien LE DESENCHANTEMENT DU MONDE Marcel Gauchet INQUISITIONS Jules Monnerot LE ROCHER DE SISYPHE Roger Caillois ESSAIS SUR L'INDIVIDUALISME Louis Dumont LES FAITS SOCIAUX NE SONT PAS DES CHOSES Jules Monnerot L'IDEOLOGIE ALLEMANDE Louis Dumont APPROCHES DE L'IMAGINAIRES Roger Caillois LA PHILOSOPHIE DE LA TRAGEDIE Léon Chestov MADAME EDWARDA Georges Bataille CRASH James Graham Ballard SADE, MON PROCHAIN Pierre Klossowski THEORIE DE LA RELIGION Georges Bataille LE MYTHE ET L'HOMME Roger Caillois LE SEXE ET L'EFFROI Pascal Quignard LA HAINE DE LA POESIE Georges Bataille LES FLEURS DE TARBES Jean Paulhan LA POESIE MODERNE ET LE SACRE Jules Monnerot L'ESPACE LITTERAIRE Maurice Blanchot L'ENTRETIEN INFINI Maurice Blanchot L'ÊTRE DU BALBUTIEMENT Pascal Quignard L'EFFROI DU BEAU Jean-Louis Chrétien SMULER Sören Kierkegaard VIE SECRETE Pascal Quignard ENTEN-ELLER Sören Kierkegaard KIERKEGAARD ET LA PHILOSOPHIE EXISTENTIELLE Leon Chestov LA PENSEE DE L'EXISTENCE Jean Wahl LUEUR DU SECRET Jean-Louis Chrétien LA DISSYMETRIE Roger Caillois L'AMOUR ET L'OCCIDENT Denis de Rougemont LES NON-CONFORMISTES DES ANNEES 30 Jean-Louis Loubet Del Bayle ANTHOLOGIE SANSKRITE Louis Renou L'HINDOUISME Madelaine Biardeau CUIRE LE MONDE Charles Malamoud HOMO HIERARCHICUS Louis Dumont DANSES ET LEGENDES DE LA CHINE ANCIENNE Marcel Granet LE LATIN MYSTIQUE Rémy de Gourmont REVOLUTIONNAIRES SANS REVOLUTION André Thirion GEORGES BATAILLE, LA MORT À L'OEUVRE Michel Surya RENCONTRE GEORGES BATAILLE Pierre Prevost GEORGES BATAILLE POLITIQUE Francis Marmande GEORGES BATAILLE, L'APPRENTI SORCIER Marina Galleti ROGER CAILLOIS Odile Felgine MAURICE BLANCHOT, PARTENAIRE INVISIBLE Christophe Bident CORRESPONDANCE JEAN PAULHAN ROGER CAILLOIS 1934-1967 Cahiers de Jean Paulhan PIERRE KLOSSOWSKI Alain Arnaud

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Déposition de Jean Paulhan

  Me Garçon Je voudrais que M.Paulhan qui est très au courant de ce sujet, car il a lui-même écrit un certain nombre d’études sur le marquis de Sade, nous dise ce qu’il pense de l&rsq...
Posted by Balthazar on Mon, 07 Apr 2008 05:36:00 PST

Des larmes de sang

"La génération à laquelle j’appartiens est tumultueuse"            "Il est temps de parvenir à la clarté de la conscience"  Georges Bat...
Posted by Balthazar on Sun, 06 Apr 2008 03:32:00 PST