Dist de Kaerth

"Va t'en maintenant."
Mon foutre chaud coulait encore de ta bouche entrouverte et halletante.
"Quoi ?
-J'te dis de foutre le camps d'ici... "
Je n'explique pas vraiment ce qui me pousse à ca, ce qui me rend si aigri et aussi vide de sentiments qu'une cuvette de chiotte après une semaine de riz. Sans doutes parce que les rares fois ou j'ai reussi à aimer, je n'ai pas eu droit au retour escompté.
"T'es encore là ?
- Ouais, fous moi la paix 5 minutes, connard, j'm'habille avant d'sortir, j'vais pas non plus montrer mon cul à tes voisins...
- Nan, c'est pas ca... Embrasse moi."
Le caractère chaotique des mes pulsions sentimento-sexuelle m'etonne moi même parfois, enfant déja j'arrachais les yeux de mon nounours preféré...
"Tu te fous de ma gueule ?
-Nan... j'veux que tu m'embrasses et que tu me serres dans tes bras."
Son odeur, la douceur de sa peau, ses cheveux qui me chatouille, ce qui d'habitude m'horripile, me la rappele... - En revanche, son baiser a encore le goût de ma progéniture fantasmée et d'un fond de Ricard® - je la serre plus fort encore, et je pense à elle... HELL.
L' enfer concentré en quelques kilogrammes de femme et une paire de bottes. Non pas qu'elle m'ai damné, ce qui aurai plutôt eu tendance à me plaire, cela dit, juste que les flammes qui me brulent, on au moins l'avantage de me rappeler que je suis vivant.
"A quoi tu penses ?"
- A rien... tais-toi.
- Mais comment ça a...
- Ta gueule, serre moi plus fort !"
J'avoue, je pourrai au moins y mettre la forme. Mais, on ne l'a pas toujours mise avec moi, alors je me dis qu'après tout, pourquoi je me casserai le cul.
Crois moi, ce n'est pas volontaire, ce n'est pas contre toi, toutes celles avec qui je baise y ont droit. Je ne les rapelles pas, mais tu te doutes qu'elles ne se battent pas pour me rapeller non plus.
"Va te faire foutre, connard, j'me tire
-Ok, tu peux descendre la poubelle tant que tu est la ?"
Je prend le claquement de la porte pour un "non". Et je me rallonge, béant, comme l'immondice humain que je suis. Je me touche la queue, mais elle me fait encore mal, c'est con, j'me serai bien branlé pour feter ça. Après tout, peut etre que je ne meritai juste pas d'être aimé. peut être que passer mes journées à photographier des culs, c'est tout ce que j'ai, tout ce que j'aurai dans la vie. autant m'y faire.
Sauter une modèle de temps en temps, enfin... celle qui sont assez folles ou connes pour vouloir de moi, ca courre pas non plus les rues.
C'est peut être ca le secret. Peut que les seules femmes que je peux interesser sont des idiotes, puisque les femmes interessantes se barrent. Peut être que je suis juste une sous merde qui se prend pour un artiste et qui n'impressionne que les incultes ou les desepérées ?
Même ma sonnerie de télephone est pathétique.
"Allo... ha, c'est toi ... qu'est-ce que tu fous en bas de chez moi ? ... Ok... ben ouais monte, reste pas planté la comme un poireau, connard."
Mon meilleur ami, le seul qui arrive encore à me supporter mal grès mes sautes d'humeur à la con, qui joue avec moi au poker en me laissant gagner et qui ne me prenne pas trop pour un barge quand je lui récite mes passages préférés de l'apocalypse selon St Jean...
"Café ?
- Si c'est pas une merde lyophilisée, j'suis pas contre l'idée.
- Sucre ?
- Toujours deux oui, tu voudrais pas essayer de le retenir en 6 ans ?
- Nan, j'ai le cerveau monophasé, et déjà obnubilé..."
C'est con, ça aurai été une femme, j'l'aurai épousé cet abrutit. Elle... aussi, Hell, je l'aurai bien épousée.
Je suis pas sur que Babylone eu été une ville bien pour élever des mômes, mais, j'aurai bien aimé voir mes rejetons l'appelle "Maman". Finalement... la mère des abominations pouvais bien être les mère des mes gosses nan ? La grande putain pour abriter un vieux salaud, marqué du signe de la bête, et de sa volonté écorchée vive.
"Hé grand con, tu m'écoutes quand j'te cause ?
- Hein ? Euh... mollement en l'occurrence, tu disais ?
- Bon, faut vraiment que j'te sorte toi...
- Nan, faut surtout que tu me trouve une bouteille de Jack Daniel's, j'vais boire pour oublier mon alcoolisme... Et si t'as une clope, bâtard, j'suis preneur.
- Ah ouais, t'en es la. "
La fumée dans les poumons, c'est un peu comme les flammes de l'enfer, j'me sens vivant. Paradoxe à la con, car je sais que si je ne me tue pas bêtement à 170 au volant de la merde motorisée qui me sert de voiture, les yeux en larme m'empêchant de voir la route et 4 grammes dans chaque poche, c'est sans doute ce qui me rend vivant à cet instant qui aura raison de ce qui restera de ma carcasse à ce moment la. Ce qui est con, c'est qu'elle ne sera sans doutes pas à mon chevet à ce moment la. Pour rendre hommage à Foreigner:
"I just die in your arms tonight".
Ouais, ça, ça aurait été classe. de juste pouvoir voir ses yeux humides une dernière fois avant de claquer, et pourquoi pas, une dernière petite pipe ou même plus si affinités.
"Quick, let's make love, Before you die"
Si au moins je savais ce que je voulais, si au moins je n'avais pas une fâcheuse tendance à jeter le peu de nanas qui à la charité chrétienne de s'intéresser à moi, si au moins je pouvais arrêter de penser à "quelque chose que je n'aurai jamais", en jouant trois notes sur un piano désaccordé et en tentant de chanter comme Reznor...
"You make this all go away, I just want something... I can't never have"
Si au moins... je redevenais moi même. Moi...
Et moi, qu'est-ce que j'avais de moins qu'un autre ?
Dist de Kaerth.