Olivier Ornel est un passionné de musique pop et classique. Après les années lycée (de groupes punk en groupes New wawe), il étudie au conservatoire. De sa rencontre avec le parolier Pierre Dauptain sont nées plusieurs chansons réunies en un album démo (En quarantaine) dont cinq extraits sont ici présentés. Des arrangements raffinés habillent des mélodies qui vous trottent dans la tête dès la première écoute, au service de textes à l’humour en demi-teinte. Le premier titre, Les Echarpes Benetton, explore une certaine nostalgie des années lycée (Vous cachiez votre menton/Dans vos écharpes Benetton). Dans un style musique de chambre, les cordes pincées, les arpèges de piano et un hautbois s’entrecroisent pour évoquer, avec humour, ces années qui passent et qui nous éloignent des premiers émois. La Lagune peint un moment de solitude que chacun a pu connaître, quand le regret d'un amour perdu nous envahit. Olivier Ornel se fait tendre pour aborder ce thème du point de vue d'une femme à laquelle il s'adresse (Pense-t-il encore à toi, juste quelques fois?). Chanson d'automne où le piano et les violons, tout en retenue, renforcent l'émotion simple du propos. On pourra retrouver dans Fond de tiroir des accents d’autodérision (Y a des larmes plein ses vers/De quoi remplir un verre). Ce titre est davantage situé sur les rivages de la pop. Une Voix de velours sur des arpèges de piano
Nouveau titre composé fin 2007, Habit du dimanche s'inscrit dans un autre registre. Le ton s’assombrit. Le refrain est entraînant, mais c’est pour mieux cacher le désenchantement des paroles (L’amour n’est qu’une fausse blonde / Qui se maquille devant le miroir). Avec cette chanson, Olivier Ornel associe des instruments d'orchestre à une rythmique pop rock.Avec Bon baiser de Bretagne le ton est plus léger pour aborder le comique du quotidien (J’nous voyais descendre à la plage/Comm’ dans l’catalogue Cyrillus). Les vacances idéalisées vont devenir une galère. Olivier Ornel exprime avec drôlerie les émotions de ce papa vacancier dépassé par les évènements et surtout par sa compagne. Des accords martelés sur une section rythmique enlevée s’enchaînent avec un refrain plein d’humour qui évoque au second degré la carte postale de Bretagne (bon baisers de Bretagne).
Enfin, avec Claude Sautet, Ornel nous plonge dans l'athmosphère de ces films drôles et émouvants à la foi dans lesquels Montant, Reggiani ou Piccoli incarnaient des quadragénaires heureux de se retrouver entre copains pour mieux conjurer l'angoisse du temps qui passe. Chanson d'athmosphère qui s'écoute en fermant les yeux pour mieux aprécier le cinéma intérieur de notre imaginaire.On entre dans l’univers d’Olivier Ornel comme dans ces maisons chaleureuses et parfumées où l’on se sent bien sitôt la porte franchie.