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(source: wikipedia) Élisée Reclus, de son vrai nom Jean Jacques Élisée Reclus, né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 15 mars 1830 et mort à Torhout en Belgique le 4 juillet 1905, est un géographe, militant et penseur de l’anarchisme français. Son père Jacques Reclus, né en 1796, était pasteur (tout d’abord rémunéré par l’État, puis indépendant) et a aussi été quelques années professeur au collège protestant de Sainte-Foy. Le pasteur eut, avec son épouse Zéline Trigant (née en 1805), dix-sept enfants (dont trois ne survécurent pas à la naissance). Parmi les frères d'Élisée : Élie Reclus très lié à Élisée, Onésime Reclus (1837-1916), Armand Reclus (1843-1927) et Paul Reclus (1847-1914).Quatrième enfant du pasteur Jacques Reclus, Élisée est élevé jusque vers l’âge de 13 ans par ses grands-parents maternels, à La Roche-Chalais près de Sainte-Foy, suite à la décision prise par son père de ne plus être pasteur rétribué. En 1838 il regagne le foyer parental, à Orthez, après le décès de son grand-père. En 1843 son père, qui souhaite le destiner à une charge de pasteur, l’envoie rejoindre son frère Élie à Neuwied, en Prusse sur les bords du Rhin, dans un collège tenu par les Frères Moraves. Mais Élisée supporte mal le caractère superficiel de l’enseignement religieux de cette école : il rentre en 1844 à Orthez en passant par la Belgique. Son séjour à Neuwied ne fut cependant pas entièrement négatif : il eut l’occasion d’y apprendre des langues vivantes (allemand, anglais, néerlandais), et le latin, ainsi que d’y rencontrer des personnalités qu’il reverra plus tard.Élevé pendant quelques années par une sœur de sa mère à Sainte-Foy, il est inscrit au collège protestant de cette ville pour y préparer le baccalauréat. Il rencontre vraisemblablement à cette période un ancien ouvrier parisien ce qui lui permet de lire Saint-Simon, Auguste Comte, Fourier et Lamennais.En 1848 Élisée et Élie s’inscrivent à la faculté de théologie protestante de Montauban. Ils en sont exclus en 1849 à la suite d’une fugue qu’ils firent en juin vers la Méditerranée. C’est sans doute au cours de ces années qu’il prit goût à ce qui devait devenir sa conception de la géographie sociale. Élisée décide alors d’abandonner définitivement les études théologiques. Il se rend cependant au collège de Neuwied où il est engagé comme maître répétiteur. Très vite il est à nouveau déçu par l’atmosphère du collège qu’il quitte pour se rendre à Berlin (1851). Vivant assez chichement de leçons de français, il s’inscrit à l’Université pour y suivre les cours du géographe allemand Carl Ritter.En septembre 1851 Élisée retrouve son frère Élie à Strasbourg et ensemble ils décident de rentrer à Orthez à pied en traversant la France profonde, ce qui a certainement contribué à former son caractère. C’est à cette époque qu’il rédige son premier texte anarchisant qui ne sera publié que bien plus tard, en 1925 (Développement de la liberté dans le monde).Apprenant le coup d’état du 2 décembre 1851, les deux frères manifestent publiquement leur hostilité au nouveau cours des choses. Menacés d’être arrêtés, ils s’embarquent pour Londres où ils connaissent l’existence miséreuse des exilés.Après avoir séjourné en Angleterre et en Irlande (où il est ouvrier agricole), Élisée quitte Liverpool pour les États-Unis à la fin de 1852 et débarque à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, début 1853. Il y exerce divers petits métiers (dont celui d’homme de peine), puis il est embauché comme précepteur des trois enfants d’une famille de planteurs d’origine française (les Fortier) de la région de la Nouvelle-Orléans. C’est au cours de cette période, où il observa de près le système esclavagiste qu’il a acquis sa haine de l’exploitation de l’homme par l’homme. Pendant ses vacances, il visite le Mississippi et va même jusqu‘à Chicago. Bien que son employeur n’ait pas été parmi les plus féroces esclavagistes, Élisée ne supporte pas cet environnement et quitte la famille Fortier pour se rendre en Nouvelle Grenade (actuellement la Colombie) afin d’y réaliser un projet d’exploitation agricole à Rio-hacha, dans la Sierra Nevada de Sainte Marthe. Malgré l’aide financière consentie par la famille Fortier pour son projet, des difficultés de toutes sortes (notamment la maladie), s’accumulent devant lui, l’empêchant de mener à bien son projet de créer une plantation de café.En juillet 1857, Élisée s’embarque pour rentrer en France et il se fixe désormais chez son frère Élie à Paris. Tout en donnant des cours de langues étrangères, Élisée s’engage dans ce qui allait par la suite devenir sa principale occupation : il entre dans la Société de Géographie. Fin 1858, il retourne à Orthez en compagnie de son père qui revenait d’Angleterre où il était allé chercher des aides financières pour un asile de vieillards qu’il avait créé dans son village. Le 14 décembre de la même année Élisée se marie civilement avec Clarisse Brian et il retourne à Paris chez Élie.En 1860, en compagnie d’Élie, Élisée est admis dans une loge maçonnique (les Émules d’Hiram). Il n’y fut jamais actif et au bout d’un an, il quitte la franc-maçonnerie, ne supportant pas l’esprit qui y régnait. La maison Hachette décide d’employer Élisée pour rédiger des guides pour voyageurs (guides Joanne), ce qui va l’amener à parcourir de nombreux pays européens (Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Sicile, Espagne,…).En 1862 Élisée se rend à Londres à l’occasion de l’Exposition universelle.Dans le courant de l'année 1863 les deux frères vont s’installer à Vascœuil (Eure, Haute Normandie) chez leur ami Alfred Dumesnil, gendre de Jules Michelet. Après le décès de d'Athénaïs Michelet-Dumesnil, Alfred Dumesnil épouse en 1871 Louise Reclus, sœur d'Élisée et Élie Reclus.Le 1er octobre 1863, en collaboration avec plusieurs personnes (dont son frère Élisée), Élie fonde une banque (la société du Crédit au Travail) dont le but était d’aider à la création de sociétés ouvrières. Dans le même temps Élie s’occupe de la publication d’un journal (l’Association) dont il est à la fois le directeur et le principal rédacteur ; pendant ses absences, il est remplacé par Élisée. Mais l’expérience du Crédit au Travail s’achèvera sur un constat d’échec en 1868.En septembre 1864 les deux frères Élie et Élisée adhèrent à la section des Batignolles de l’AIT (Association Internationale des Travailleurs, fondée le 28 septembre à Londres). En novembre de la même année Élie et Élisée rencontrent Bakounine (à Paris) avec qui ils entretiendront des liens amicaux et politiques forts. Ils militent ensemble à la Fraternité Internationale, société secrète fondée par Bakounine. En 1865 Élisée se rend à Florence, où il revoit Bakounine et fait la connaissance de révolutionnaires italiens.En 1867 Élisée Reclus participe à deux réunions internationales : du 2 au 7 septembre, deuxième Congrès de l’AIT à Lausanne ; du 9 au 12 septembre, premier Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté à Genève. Du 21 au 25 septembre 1868 il participe activement au 2e Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté, à Berne. Il y fait une intervention que l’on considère généralement comme sa première adhésion publique à l’anarchisme. Élisée, Bakounine et quelques autres s’opposent à la majorité des congressistes sur la question de la décentralisation. Ils en tirèrent les conséquences en quittant la Ligue.Le 22 février 1869 la femme d’Élisée, Clarisse, décède, ce qui va passablement le perturber et l’éloigner temporairement de l’action politique. Du 6 juillet au 17 août 1869, Élisée est invité à une séance du Conseil général de l’Internationale à Londres. Il rédige cette même année son Histoire d’un ruisseau.Soucieux de donner un foyer à ses filles (à la mort de leur mère, elles furent confiées à deux sœurs d’Élisée habitant le midi de la France), il s’unit librement à Fanny Lherminez, lors d’une réunion de famille en mai 1870. La même année Élisée s’engage comme volontaire dans la Garde mobile, puis dans le bataillon des aérostiers, aux côtés de son ami Nadar.Avec la guerre franco-prussienne de 1870, puis la Commune de Paris, Élisée s’engage activement dans l’action politique. Il commence par se présenter aux élections législatives de février 1871, puis après la proclamation de la Commune (28 mars 1871), Élisée participe, en tant qu’engagé volontaire dans la Garde nationale, à une sortie à Châtillon au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Versaillais (4 avril 1871). Il est emprisonné à Quélern, puis à l’île de Trébéron (près de Brest), enfin à Saint-Germain et Versailles. Le 15 novembre 1871, le Conseil de guerre le condamne à la déportation simple (transportation) en Nouvelle Calédonie. Une pétition internationale regroupant essentiellement des scientifiques anglais et américains et réunissant une centaine de noms (dont vraisemblablement Darwin), obtient que la peine soit commuée en dix années de bannissement. Pendant toute cette période d’emprisonnement, et malgré des conditions peu favorables, Élisée commence à rédiger certains de ses grands textes géographiques : Histoire d’une montagne, ainsi que les premiers éléments de sa Nouvelle Géographie Universelle, dont la publication sera poursuivie très régulièrement jusqu’en 1894.À la suite de la décision de bannissement prononcée par le Conseil de guerre, Élisée et sa famille se rendent en Suisse, à Lugano puis à Vevey où ils resteront quelques temps. Il assiste au congrès de la Paix de Lugano (septembre 1872).En février 1874 sa compagne Fanny meurt en couches. Le 10 octobre 1875, il épouse Ermance Trigant-Beaumont et le couple se fixe à Clarens, sur les bords du Léman, où il restera jusqu’en 1891. Pendant toute cette période il reçoit de nombreux révolutionnaires (dont Kropotkine). Il continue aussi à voyager (Algérie, États-Unis, Canada, puis Brésil, Uruguay, Argentine et Chili) ; en février 1886, il se rend à Naples et y rencontre le révolutionnaire hongrois Kossuth. Au début de 1891, Élisée et sa famille se fixent à Sèvres. En 1892, il reçoit la médaille d’or de la Société de géographie de Paris. Cette même année, à la suite de la condamnation de Ravachol, la situation devenant dangereuse pour lui, il décide d’accepter une proposition de l’Université Libre de Bruxelles qui lui offre une chaire de géographie comparée en lui décernant le titre d’agrégé. Ce cours sera en fait annulé au début de 1894, malgré des protestations d’une partie du corps enseignant. Ce n’est que l’année suivante, à la suite de nouveaux soucis policiers consécutifs à l’affaire Vaillant qu’Élisée décide de fuir la France et de se fixer à Bruxelles, où une nouvelle université (l’Université Nouvelle, inaugurée le 25 octobre 1894) lui permet de donner des cours de géographie. Son frère Élie le rejoint pour y donner des cours de mythologie.Après 1892, il occupa la chaire de géographie comparée de l'Université de Bruxelles et fournit plusieurs mémoires importants aux journaux scientifiques français, allemands et anglais. Parmi ceux-ci, peuvent être mentionnés :« The Progress of Mankind » (Contemp. Rev., 1896) « Attila de Gerando » (Rev. Géograph., 1898) « A Great Globe » (Geograph. Journ., 1898) « L'Extrême-Orient » (Bul. Antwerp Geo. Soc., 1898), une étude suggestive de géographie politique concernant l'Extrême-Orient et les changements qui pouvaient y advenir. « La Perse » (Bul. Soc. Neuchâteloise, 1899) « La Phénicie et les Phéniciens » (ibid., 1900) « La Chine et la diplomatie européenne » (série L'Humanité nouvelle, 1900) « L'Enseignement de la géographie » (Instit. Géograph. de Bruxelles, No. 5, 1901) En 1893 Élisée se rend à Florence pour témoigner dans un procès d’anarchistes italiens, qui sont relaxés. En 1898, il a la douleur de perdre sa fille cadette. Il fonde l’Institut géographique, qui dépend de l’Université Nouvelle. Cette même année, il créé aussi une société d’édition de cartes géographiques qui fera faillite en 1904.Durant les dernières années de sa vie, Élisée Reclus qui souffre d’angine de poitrine, voyagera encore (France, Angleterre, Écosse, Berlin). Fin juin 1905 il apprend la révolte des marins du cuirassé Potemkine, ce qui constitue l’une de ses dernières joies. Il meurt le 4 juillet 1905 à Thourout, près de Bruges. Conformément à ses dernières volontés, aucune cérémonie n’eut lieu et il fut enterré au cimetière d’Ixelles, (commune faisant partie de l'agglomération de Bruxelles), dans la même tombe que son frère Élie (Sainte-Foy-la-Grande 1827-Bruxelles 1904), écrivain et membre de la Commune.En plus d’être un grand voyageur (ce qui n’était pas le cas de tous les géographes de son époque), il fut également un grand marcheur. Il effectua plusieurs longs voyages à pieds en compagnie de son frère Elie, dont l’un leur valut en 1849 leur exclusion de la Faculté de théologie de Montauban.Il est apparenté à Franz Schrader (1844-1924), géographe, alpiniste, cartographe et peintre paysager, fils de sa cousine germaine Marie-Louise Ducos, ainsi qu'à Élie Faure (1873-1937), critique d'art.

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I'd like to meet:

Nombreux articles dans des revues géographiques ou anarchistes Bulletin de la Société de géographie (Paris) Revue des Deux Mondes (Paris) Revue germanique (Paris) Le Réveil (Paris) Le Globe (Paris) Le Travailleur (Paris) Le Révolté (Genève) The Anarchist (Londres) Les Temps Nouveaux (Paris) The Contemporary Review (Londres) Humanité Nouvelle (Paris-Bruxelles) Bulletin de la société belge d’astronomie (Bruxelles) Ouvrages Guide du voyageur à Londres et aux environs, Guides Joanne, Hachette, Paris, 1860 Voyage à la Sierra Nevada de Sainte Marthe. Paysages de la nature tropicale, Hachette, Paris, 1861 Les Villes d’hiver de la Méditerranée et les Alpes maritimes, Guides Joanne, Hachette, Paris, 1864 Introduction au Dictionnaire des Communes de France, en collaboration avec Élie Reclus, Hachette, Paris, 1864 La Terre. Description des phénomènes de la vie du globe, Hachette, Paris, 1868 Histoire d’un ruisseau, Hetzel, Paris, 1869 Nouvelle Géographie Universelle, tome I, Hachette, Paris, 19 volumes, 1876-1894 La Peine de mort Genève, 1879 Histoire d’une montagne, Hetzel, Paris, 1880 Évolution et révolution, Genève, 1880 Unions libres, (Chamerot, Paris), Préface à Dieu et l’État, de Bakounine, Genève, 1882 Projet de construction d’un globe terrestre à l’échelle du cent millième, Bruxelles, 1895-1896 1896, Renouveau d’une Cité, Bruxelles, 1896 L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique, Stock, Paris, 1897 Anarchie, (Londres), L’Enseignement de la géographie. Globes, disques globulaires et reliefs, Bruxelles, 1901 L’Afrique australe, avec Onésime Reclus, Hachette, Paris, 1901 L’Empire du Milieu, avec Onésime Reclus, Hachette, Paris, 1902 Préface à Pour la vie, d'Alexandra David-Néel, Bruxelles, 1902 Préface à Patriotisme-Colonisation de Jean Grave, Paris, 1903 Préface à Michel Bakounine de Max Nettlau, Messine, 1903 Le développement de la liberté dans le monde, [1851] 1925 L’Homme et la Terre, 1905-1908 Élie Reclus, 1905 Les volcans de la Terre, 1906-1909 Correspondance, 1911-192